Il y a près de quarante ans, je me suis trouvée à un tournant de ma vie. J’avais obtenu mon diplôme universitaire et je cherchais un emploi, mais mes recherches avaient été décevantes et infructueuses.
Je vivais à Toronto, où je travaillais comme serveuse, tout en suivant des cours de théâtre. J’ai découvert que j’avais un talent pour l’improvisation. Les sketches comiques étaient très populaires à l’époque. Mon professeur d’art dramatique m’a encouragée à développer mon talent, mais il m’a aussi conseillé de suivre des cours de technique vocale. Il m’a mise en contact avec un professeur de technique vocale, et j’ai bientôt pris des cours hebdomadaires.
A cette époque, je faisais face à de nombreux problèmes, et en particulier j’avais l’impression de n’avoir pas de but précis dans la vie. Je finissais toujours les cours de technique vocale en pleurant, mais en retour, le professeur gardait une attitude paisible. Je sentais qu’il avait « quelque chose » que je désirais avoir, mais je ne savais pas ce que c’était.
Finalement, je lui ai demandé comment il pouvait rester si serein, alors que moi, j’avais l’impression d’être si perturbée. Il m’a répondu que cela venait de sa foi. Je lui ai demandé quelle était sa religion, et il m’a dit qu’il étudiait la Science Chrétienne. Je n’en avais jamais entendu parler et, honnêtement, je ne cherchais pas une religion. Mais, étonnament, je lui ai demandé s’il avait de la littérature de la Science Chrétienne. C’était comme si on avait mis ces paroles dans ma bouche.
Il m’a remis des exemplaires du Christian Science Sentinel et du Christian Science Journal, des publications sœurs du Héraut, ainsi que le livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Ecritures, de Mary Baker Eddy. Je n’avais pas vraiment envie de les lire, mais comme il me les avait offerts, je me suis sentie obligée de les emporter chez moi.
En rentrant à la maison, je n’avais pas davantage envie de les lire, mais je me suis dit que je ne pouvais pas me rendre à mon prochain cours de technique vocale sans avoir au moins fait l’effort de lire quelque chose dans ce qu’il m’avait donné. J’ai donc pris le Sentinel. Il n’a pas fallu longtemps pour que je dévore toute cette littérature, dans laquelle je retrouvais des idées auxquelles j’avais réfléchi étant enfant. C’était comme une lumière qui m’éclairait de plus en plus, mais en même temps ces idées m’étaient familières. J’ai passé tous mes moments libres à m’en imprégner, m’efforçant de comprendre les idées exposées, avec une soif insatiable. Ma façon de penser s’est transformée. J’ai délaissé des points de vue théologiques anciens pour une meilleure compréhension de Dieu et du bien qu’il nous dispense, à moi et à tous Ses enfants.
Un véritable tournant s’est produit pendant que je lisais Science et Santé. Je me suis sentie obligée d’examiner les raisons pour lesquelles je prenais des cours d’art dramatique. Qu’est-ce qui me motivait ? Etait-ce ce que Dieu voulait que je fasse de ma vie ou bien étais-je poussée par l’attrait d’une potentielle célébrité et d’une éventuelle fortune ? En toute honnêteté, je me suis rendu compte que mes mobiles étaient égoïstes. J’ai eu le sentiment que Dieu me communiquait qu’Il me montrerait un meilleur moyen de servir le monde. Cette phrase de Science et Santé m’a permis d’arriver à cette conclusion : « Si vous travaillez et priez avec des mobiles sincères, votre Père vous ouvrira le chemin. » (p. 326)
Il ne m’a pas fallu longtemps pour que je sois guidée à m’orienter vers une nouvelle voie dans ma carrière. J’ai été acceptée en licence de sciences de l’éducation, et je suis finalement devenue enseignante. J’ai eu maintes occasions d’utiliser mon talent d’improvisation dans les salles de classe durant des dizaines d’années. Je suis devenue membre de La Première Eglise du Christ, Scientiste, à Boston, ainsi que d’une filiale de l’Eglise du Christ, Scientiste, où j’ai exercé diverses fonctions au fil des ans, y compris celle de monitrice à l’école du dimanche.
Quand je repense à mon parcours, j’ai la certitude que c’est la Science Chrétienne qui m’a trouvée, plutôt que l’inverse, et elle ne m’a assurément pas laissée là où elle m’a trouvée. Cette Science est devenue mon soutien face aux difficultés de la vie, lesquelles ont été nombreuses. Je suis une personne plus forte, avec une meilleure morale et de plus nobles ambitions, et j’ai pu faire du bien à d’autres personnes.
Je serai à jamais reconnaissante à mon professeur de technique vocale, qui a jadis perçu mon besoin. Comment ne pas conclure en me réjouissant ainsi : « Grâces soient rendues à Dieu pour son don ineffable ! » (II Corinthiens 9:15) La Science Chrétienne a bouleversé ma vie et l’a transformée du tout au tout.