Les réformateurs religieux sont en général convaincus que les voies du monde ne sont pas les bonnes. De Jérémie, prophète de l’Ancien Testament, à certains ecclésiastiques d’aujourd’hui, qui font preuve de clairvoyance spirituelle, en passant par le théologien américain Jonathan Edwards, tous ont exhorté les hommes – en général ouvertement – à renoncer aux voies du monde pour adopter des valeurs morales et spirituelles.
L’honnêteté en affaires, la fidélité conjugale, l’absence d’agressivité – la plupart d’entre nous souhaitent adhérer à ces vertus élémentaires, du moins en théorie. Mais quand on se retrouve au pied du mur, la tâche s’avère bien plus difficile et bien plus complexe qu’on le pensait. En général on ne nous propose pas de choisir simplement entre blanc et noir.
N’est-il pas désuet, simpliste, dépassé de considérer, par exemple, que l’altruisme, l’honnêteté et la bonté ne font plus le poids comparés à l’esprit cultivé, à l’ambition, à l’affirmation de soi, ou à la capacité d’analyser subtilement une situation politique ? Est-ce que le fait de « porter un faux témoignage » ou d’user d’intimidation ne relève pas, dans une certaine mesure, d’une belle force de caractère ?
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