Ces dernières années, l’évolution du climat sur terre suscite une attention particulière. Si la recherche actuelle et les débats publics portent sur le climat en général, les conditions climatiques et les intempéries destructrices affectent les populations depuis la plus haute antiquité.
Dans différents livres de la Bible, il est question de tempêtes et de périodes de sécheresse. Ainsi, la mer de Galilée, en Israël, connaissait, et connaît encore, des vents violents et puissants. La géographie de la mer (en réalité un grand lac) et des terres environnantes, ainsi que le climat de la région, favorisent l’apparition soudaine de fortes tempêtes.
Au cours de l’une de ces tempêtes, Christ Jésus était sur le lac, dans une barque avec ses disciples (voir Marc 4:36-40). Selon la Bible, le vent faisait rage, et leur barque était frappée par les vagues, se remplissant presque d’eau. Jésus dormait à l’arrière du bateau. Lorsque les disciples le réveillèrent, craignant pour leur vie, « il menaça le vent, et dit à la mer : Silence ! tais-toi ! Et le vent cessa, et il y eut un grand calme. Puis il leur dit : Pourquoi avez-vous ainsi peur ? Comment n’avez-vous point de foi ? »
Notre Maître n’a pas été impressionné par les apparentes lois physiques et les conditions géographiques et climatiques qui semblaient alors les mettre tous en danger. Malgré la fureur de la tempête et le ballotement du bateau qui se remplissait d’eau, Jésus dormait paisiblement. Lorsque les disciples l’ont réveillé, il a aussitôt pu calmer la tempête par quelques mots.
A la lecture de ce récit, il est clair que Jésus était conscient de quelque chose qu’ignoraient les disciples, et qui était souvent au cœur de son enseignement : la présence du royaume des cieux. Ce royaume est la réalité spirituelle, là où la bonté et l’harmonie de Dieu règnent en maître. Jésus savait que le royaume des cieux « est proche » (voir, par exemple, Matthieu 4:17) Cette compréhension lui permit de calmer la tempête instantanément, prouvant la présence de l’harmonie de Dieu, là-même et à l’instant-même.
On n’a pas l’habitude de considérer Jésus comme un scientifique du climat. Pourtant c’était un scientifique dans un sens qui dépasse infiniment la vision que l’on a de la science en général, car il comprenait Dieu, Sa création et les lois qui gouvernent la création. Et il était capable de prouver la vérité de ce qu’il connaissait. Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science Chrétienne, écrit : « Jésus de Nazareth fut l’homme le plus scientifique qui foulât jamais le globe. Il pénétrait sous la surface matérielle des choses et trouvait la cause spirituelle. » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 313)
En tant que Fils de Dieu, Jésus connaissait son Père et la nature de la création de Dieu. Il dit : « Comme le Père me connaît et comme je connais le Père. » (Jean 10:15) Et aussi : « Car le Père aime le Fils, et lui montre tout ce qu’il fait. » (Jean 5:20)
La connaissance que Jésus avait de la réalité spirituelle découlait du fait que sa véritable identité, le Christ, était la manifestation de Dieu. Tout ce que Dieu, l’Entendement divin, connaît de toute éternité se manifeste dans le Christ ; ce fait donnait à Jésus une compréhension divine inégalée, grâce à laquelle il exerçait une domination sur le sens physique de la vie et ses discordances.
Aujourd’hui, ce ne sont pas seulement les manifestations isolées d’un phénomène météorologique violent qui sont une source d’inquiétude, car l’humanité craint qu’à long terme le changement climatique provoque des phénomènes plus violents et plus fréquents, multipliant les épisodes de chaleur extrême et augmentant le niveau des océans. La ferme conviction qu’a l’humanité que la matière est la substance et l’intelligence de la vie s’accompagne de la peur que cette matière puisse nuire à l’ensemble de la population mondiale, et cette croyance et cette peur se confirment dans l’expérience collective de l’humanité.
Cela s’explique par le fait que l’entendement mortel – c’est-à-dire les caractéristiques et les pensées conscientes et inconscientes de l’ensemble des mortels – s’objective dans l’univers matériel. En d’autres termes, la matière est l’expression extérieure, l’aspect solide, de l’entendement mortel. Aussi, quelles que soient les actions pertinentes entreprises par les gouvernements et les citoyens dans le monde pour répondre aux préoccupations climatiques, il est également nécessaire de traiter par la prière les causes mentales sous-jacentes de ce que l’on voit se produire dans l’atmosphère mondiale.
La purification de la conscience apportera une plus grande paix à l’atmosphère physique.
Mary Baker Eddy a un jour écrit à ce sujet et elle a expliqué comment améliorer l’atmosphère dans laquelle nous vivons. Lorsque le Boston Globe lui a demandé un commentaire sur « ce que le dernier Jour d’Actions de Grâces du dix-neuvième siècle devrait signifier pour toute l’humanité », elle a notamment répondu avec cette déclaration : Cela signifie que « l’atmosphère de l’entendement humain, quand elle sera nettoyée du moi et imprégnée de l’Amour divin, reflétera cet état subjectif purifié en des cieux plus clairs, avec moins de coups de foudre, de tornades, de froidure ou de chaleur extrêmes… » (La Première Eglise du Christ, Scientiste, et Miscellanées, p. 264-265).
Le « moi » qui doit être nettoyé dans la pensée humaine réside entièrement dans la croyance sous-jacente que l’entendement mortel est de fait un entendement opposé à Dieu ; que cet entendement se manifeste largement sous forme d’égoïsme, de volonté personnelle, de colère, de luxure, de cupidité, de malhonnêteté, de haine, etc. ; et que ces caractéristiques mortelles sont visibles dans la colère et les perturbations que nous voyons dans la société et les gouvernements, ainsi que dans le dérèglement climatique et les effets destructeurs de l’atmosphère terrestre.
Mais la réalité est que nous ne vivons pas en vérité dans le concept d’une vie mortelle et perturbée. Comme l’écrit saint Paul : « En lui [Dieu] nous avons la vie, le mouvement, et l’être. » (Actes des apôtres 17:28) Vivre dans l’infinitude de Dieu signifie que nous demeurons dans le royaume des cieux, dans la bonté infinie de l’Esprit, non dans les limites et les maux de la matérialité. Un sens destructeur, mauvais et limité du moi n’a pas sa place dans l’infinitude de Dieu.
Dans le Glossaire de Science et Santé, le livre d’étude de la Science Chrétienne, Mary Baker Eddy donne le sens spirituel du royaume des cieux, expliquant que ce n’est pas un lieu où nous irons dans l’au-delà, mais la totalité infinie du bien divin, que nous pouvons connaître et comprendre de mieux en mieux maintenant même. C’est, dit-elle, « le règne de l’harmonie en Science divine ; le royaume de l’Entendement infaillible, éternel et omnipotent ; l’atmosphère de l’Esprit, où l’Ame est suprême » (p. 590).
En priant pour comprendre que nous demeurons dans ce royaume, nous discernons peu à peu que nous vivons maintenant même sous les lois divines qui régissent l’univers harmonieusement. Les lois de Dieu ne sont jamais destructrices, et elles ne permettent pas non plus qu’il existe quoi que ce soit de destructeur. Dieu est Vie, et les lois de la Vie maintiennent l’immortalité de toute vie. Dieu est Amour, et les lois de l’Amour divin bénissent et enrichissent éternellement la création entière, maintenant intact tout ce qui est.
Dans le royaume des cieux, la seule atmosphère est « l’atmosphère de l’Esprit, où l’Ame est suprême ». Rien ne peut pénétrer l’atmosphère de l’Esprit qui n’appartienne à l’Esprit, aussi n’est-elle jamais contaminée, jamais déréglée ni hors de contrôle. La pureté, la douceur et la paix de l’Ame règnent dans l’atmosphère de l’Esprit.
Ce royaume céleste n’est pas discerné matériellement. A mesure que dans leurs prières un grand nombre de personnes, ou même un petit nombre, aspirent à une meilleure compréhension de la vérité spirituelle, le Christ et le Saint-Esprit font connaître la présence et le pouvoir de Dieu à la pensée humaine, et font qu’ils se manifestent de façon plus tangible. Le Christ est la Vérité incarnée et exprimée par Jésus. Bien que l’ascension de Jésus remonte à très longtemps, le Christ est toujours présent, révélant à notre pensée réceptive et confiante la nature de Dieu et de Sa création spirituelle harmonieuse. Le Saint-Esprit est la Science divine ; ce sont les lois de Dieu qui œuvrent pour que l’humanité puisse faire l’expérience collective de la réalité que la Vérité ne cesse de révéler à la conscience humaine.
Le Christ, la Vérité, et la Science divine agissent comme un levain dans la conscience humaine. Ils inspirent, purifient et réconfortent. Et ainsi, ils apportent des changements profonds à la nature de la conscience et du caractère humains. Les pensées humaines deviennent plus spirituelles, plus semblables au Christ, moins matérialistes, tandis que la crainte, la haine, l’égoïsme et la volonté personnelle diminuent. Les individus connaissent peu à peu l’empire plein d’amour que l’Amour divin exerce sur toute la création, car leur caractère reflète davantage cet amour spirituel.
Comme le souligne l’article de Mary Baker Eddy dans le Boston Globe, la purification de la conscience humaine collective apportera une plus grande paix à l’atmosphère physique. Elle inspirera également à l’humanité des moyens plus sages de prendre soin de l’atmosphère et de l’environnement. Mais les progrès en ce sens ne se font pas tout seuls.
Les progrès sont le fruit de nos prières ferventes pour comprendre la vraie nature de l’homme et de l’univers en tant qu’idée infinie, ou expression, de l’Esprit, l’Entendement. Pour progresser, nous devons également nettoyer nos pensées au sujet du moi sous ses diverses manifestations. Dans la mesure où la lumière de la compréhension et de l’amour spirituels brille dans nos pensées, nous sommes transformés par l’influence purificatrice du Christ et du Saint-Esprit, et cette influence se fait sentir bien au-delà de notre cercle intime. L’influence divine est infinie, elle s’exerce partout où il y a un cœur réceptif.
Même si nous travaillons dans une optique de progrès à long terme, la prière fervente peut s’appliquer aux menaces plus immédiates des phénomènes météorologiques destructeurs. Mary Baker Eddy chargeait souvent ceux qui travaillaient dans sa maison ainsi que d’autres personnes de prier pour un climat harmonieux, et elle s’attendait à des résultats concrets. Il a également été rapporté qu’elle a dissipé rapidement des tempêtes violentes et menaçantes, grâce à sa compréhension du gouvernement suprême et plein d’amour exercé par l’Amour divin sur toute la création (voir par exemple, Mary Baker Eddy – Une vie consacrée à la guérison spirituelle, p. 236, 308-310).
Depuis cette époque, d’autres personnes ont prié au sujet du climat avec des résultats efficaces. (Voir, par exemple, « La “douce petite voix” de Dieu est-elle trop faible pour s’élever au-dessus des phénomènes climatiques extrêmes ? » Le Héraut de la Science Chrétienne, juin 2010) Pour ma part, j’ai pu témoigner avec reconnaissance de la disparition inattendue d’une grave sécheresse qui durait depuis plusieurs années. (Voir « Pas de sécheresse dans l’Entendement », Le Héraut de la Science Chrétienne, janvier 2015)
En cultivant chaque jour un peu plus cette conscience spirituelle si naturelle à Jésus, nous contribuons à apporter la guérison au monde. Ainsi notre existence connaît toujours plus de preuves de la vérité selon laquelle tout être baigne dans l’harmonie de l’Entendement, la pureté et l’équilibre ordonné de l’Ame et la bonté de l’Amour divin.