Je me suis réveillée un matin en ayant conscience, comme jamais auparavant, de l’importance du psaume vingt-trois, et en particulier le verset dans lequel le Psalmiste déclare que l’Eternel dresse une table devant lui en face de ses adversaires. J’ai beaucoup réfléchi au psaume entier ce jour-là. J’ai vu que Dieu crée et maintient Son univers par la loi divine, face à n’importe quelle menace – croyance à la maladie, au péché, à la privation, à la haine aveugle ou ignorante, au mal apparemment intentionnel et organisé. Le psaume vingt-trois met en lumière l’opération de cette loi divine à travers de magnifiques images évoquant l’intelligence, la tendresse et l’amour, auxquelles chacun peut s’identifier. Ces qualités sont toujours présentes, elles précèdent l’existence et le pouvoir supposés du mal, et par conséquent elles nient au mal toute présence ou réalité dans l’univers de la Vérité, qui est déjà créé.
Mary Baker Eddy a compris combien il est important d’affirmer mentalement et avec insistance la vérité que renferme ce psaume. Elle a même inclus le psaume dans le livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Ecritures, dans le chapitre intitulé « L’Apocalypse », où elle expose la fin inévitable de toute erreur – l’adversaire hypothétique de la Vérité divine – en donnant une explication spirituelle de certains versets de l’Apocalypse.
A la fin de ce chapitre de Science et Santé, elle écrit ceci : « Dans le Psaume suivant un mot indique, bien que faiblement, la lumière que la Science Chrétienne projette sur les Ecritures en substituant au sens corporel le sens incorporel ou spirituel de la Divinité :
« PSAUME XXIII
« [L’amour divin] est mon berger : je ne manquerai de rien.
« [L’amour] me fait reposer dans de verts pâturages, [l’amour] me dirige près des eaux paisibles.
« [L’amour] restaure mon âme [sens spirituel], [l’amour] me conduit dans les sentiers de la justice, à cause de Son nom.
« Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car [l’amour] est avec moi : la houlette [de l’amour] et le bâton [de l’amour] me rassurent.
« [L’amour] dresse devant moi une table, en face de mes adversaires ; [l’amour] oint d’huile ma tête, et ma coupe déborde.
« Oui, le bonheur et la grâce m’accompagneront tous les jours de ma vie, et j’habiterai dans la maison [la conscience] de [l’amour] pour toujours. » (p. 577-578)
Tout au long de ce psaume, l’Amour divin est décrit comme la seule et unique cause, qui produit un seul et unique effet, la bonté, et qui est présent quelle que soit la menace qui semble planer. En effet, on peut inverser tout ce que l’on entend, voit, ou ressent d’inharmonieux afin de découvrir le message de Dieu. Mary Baker Eddy le formule ainsi : « La pensée est empruntée à une source plus élevée que la matière, et, inversées, les erreurs servent de poteaux indicateurs guidant vers l’unique Entendement, où toute erreur disparaît dans la Vérité céleste. » (Science et Santé, p. 267)
Cette conviction que l’Amour divin est la seule cause véritable me revient clairement à l’esprit chaque fois que je suis tentée de croire à l’existence simultanée d’un pouvoir malfaisant. A présent, je reconnais de mieux en mieux que la douce promesse de la bonté et de la sollicitude de Dieu contenue dans ce précieux psaume est une loi spirituelle supérieure, qui opère là même où le vacarme de la division, de la haine, de la maladie et du terrorisme prétend menacer la paix.
On peut inverser tout ce que l’on entend, voit, ou ressent d’inharmonieux afin de découvrir le message de Dieu.
On a parfois l’impression de vivre dans un monde qui n’est que vitriol, haine et violence, péché, maladie et mort. Mais depuis quand un mensonge devient-il vrai du fait de son évidence matérielle ? A la vue du soleil en orbite autour de la terre, les scientifiques nient-ils le fait que c’est la terre qui tourne autour du soleil ? L’apparence d’une flaque d’eau sur une route brûlante fait-elle déraper la voiture du conducteur averti ?
Christ Jésus n’attira pas seulement notre attention sur la vérité infaillible, il démontra cette vérité, pour le bien du monde entier, en accomplissant des guérisons en face de ses prétendus ennemis. L’apparition de l’idée-Christ dans son ministère de guérison faisait littéralement disparaître les manifestations mensongères du péché, de la maladie et de la mort chez ceux que sa pensée traitait et guérissait. Ainsi prouvait-il que la prétendue loi matérielle n’avait aucun rapport avec la réalité et qu’elle était donc irréelle.
La Science Chrétienne rejoint Christ Jésus quand elle proclame et démontre que la Vérité éternelle est capable, de façon absolue et incontestable, de nous apporter une sécurité, une prospérité et une paix durables. Le psaume vingt-trois baigne dans l’activité du Principe divin, l’Amour, à l’égard de son idée, l’homme. Ce psaume reconnaît que le bien imprègne tout et qu’il précède et dissout tous les mensonges qui prétendent exister. Puisque Dieu est amour, comme l’affirme la Bible (voir I Jean 4:8), l’activité de l’Amour dans notre quotidien est forcément de la plus haute importance à nos yeux. Il est essentiel de reconnaître que l’homme (notre véritable identité à tous) est l’expression même de l’Amour. Nous avons le droit de connaître la sécurité, la stabilité et le réconfort décrits par le Psalmiste inspiré, que ce soit dans notre foyer, sur notre lieu de travail, à l’école ou dans notre ville.
A une époque, je me suis sentie piégée, terrorisée par la menace d’une maladie invalidante s’attaquant à mes articulations et à mes muscles. Mon père avait été gravement handicapé par ce mal, et je souffrais des mêmes symptômes depuis presque dix ans. Mon état avait empiré au point que chaque pas que je faisais mettait cruellement à l’épreuve mon endurance. Grâce à des prières sincères et régulières, je suis peu à peu devenue plus désintéressée, et j’ai eu des occasions d’aider les autres par la prière. A ma plus grande joie, la tendre sollicitude de Dieu envers Sa création m’est devenue plus évidente. Les « verts pâturages » et les « eaux paisibles » de l’intuition spirituelle et de la foi m’ont servi de tremplins pour démontrer la souveraineté de la réalité spirituelle ici même. Et puis j’ai été témoin de bien d’autres guérisons.
Malgré tout, je ne ressentais pas le moindre soulagement physique, jusqu’au jour où j’ai eu l’occasion d’aider une jeune fille à réaliser son rêve d’escalader une montagne avec un groupe de jeunes, lors d’un camp d’été. J’ai d’abord hésité à accompagner le groupe, mais en décidant de me détourner des arguments justifiant des limites pour écouter ce que me dirait la Vérité, j’ai retrouvé la paix et la confiance. J’avais appris qu’il n’y a jamais aucune raison de craindre le mal, car l’Amour est toujours avec nous, préparant une table face à notre adversaire. L’adversaire n’était pas un état physique, mais une simple croyance, la croyance qu’il y avait un adversaire pour s’opposer à la bonté délibérée de Dieu, un prétendu pouvoir capable d’empêcher le Tout-Puissant d’exprimer Son amour dans Sa création et par elle.
J’ai gardé cette inspiration et j’ai acquis une grande paix intérieure me permettant d’entendre les directives de Dieu durant cette randonnée très difficile. Les prières de ma petite campeuse lui ont permis d’exprimer la joie librement. Je ressentais une paix totale là même où un cortège de souffrances semblait avoir été gravé à jamais dans ma vie. Ce soir-là et le matin suivant, il n’y avait plus la moindre trace de symptômes, de douleurs ou de courbatures. La jeune fille que j’accompagnais n’a pas non plus ressenti de courbatures après la randonnée. En ce qui me concerne, cela a été la fin du problème. Cette guérison a eu lieu il y a plus de neuf ans ; j’ai été totalement débarrassée de la douleur et de cette prétention depuis lors.
La Science Chrétienne nous apporte la lumière qui produit ce genre de guérisons, lesquelles se produisent tout le temps ; elle invite le chercheur sincère à comprendre, à approfondir et appliquer les lois qui sont supérieures aux prétendues lois matérielles. Les lois qui procèdent du Principe divin ne peuvent rencontrer aucune opposition, et par conséquent aucun adversaire. Ces lois nous invitent en ces termes : « Apprenons à connaître le réel et l’éternel, et préparons-nous pour le règne de l’Esprit, le royaume des cieux – le règne et le gouvernement de l’harmonie universelle, harmonie qui ne peut être perdue ni demeurer à jamais invisible. » (Science et Santé, p. 208) Quelle exhortation irrésistible ! Quelle promesse de libération !