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Ce mal qui n'a « ni part, ni droit, ni souvenir »

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de novembre 1984


Néhémie rebâtissant la muraille de Jérusalem, tel que le rapporte la Bible, nous offre une histoire très utile pour mieux comprendre la voie du Christ lorsqu'il s'agit de faire face aux suggestions du mal, à tout ce qui voudrait faire avorter une entreprise inspirée par le bien, s'y opposer, la faire dérailler, nous démoraliser ou nous faire échouer.

Au début, lorsque Néhémie entendit parler des murailles renversées et des portes de Jérusalem détruites par le feu, il en fut profondément peiné et se mit à prier pour être guidé par Dieu. A mesure que l'idée de reconstruire les murailles prenait forme, une opposition à ce projet allait rapidement se faire jour parmi les ennemis des Juifs, Sanballat et Tobija, car ils « eurent un grand déplaisir de ce qu'il venait un homme [Néhémie] pour chercher le bien des enfants d'Israël » Néh. 2:10.. Voilà une réaction typique du mal: enrager de la pure lumière que constituent un bon exemple et une œuvre sous la direction de Dieu.

De nuit et à l'insu de ses adversaires, Néhémie inspecta minutieusement les lieux. Dès le départ, il avait eu la sagesse de garder ses intentions secrètes et il ne révéla pas ses projets aux chefs du peuple ni aux sacrificateurs, ni à ceux qui travaillaient à l'ouvrage. Aujourd'hui aussi, toute entreprise juste, toute œuvre constructive, doit reposer sur les fondations sûres posées lorsque nous nous en remettons à Dieu seul, en toute quiétude.

Quand fut rendue publique la décision de rebâtir la muraille, l'une des premières ruses auxquelles eut recours l'un des adversaires de Néhémie fut de rire de ses efforts, les considérant avec mépris. D'un ton sarcastique, on lui demanda: « Que faites-vous là ? Vous révoltez-vous contre le roi ? » Ce à quoi il répondit: « Le Dieu des cieux nous donnera le succès. Nous, ses serviteurs, nous nous lèverons et nous bâtirons; mais vous, nous n'avez ni part, ni droit, ni souvenir dans Jérusalem. » Néh. 2:19, 20.

Un jour, je lus ce verset, et le choix des trois mots employés par Néhémie retint mon attention: part, droit, souvenir. Pour mieux les comprendre, j'ouvris un dictionnaire. En plus des idées spirituelles nouvelles que cela m'apporta, les synonymes que j'y trouvai me donnèrent une vision plus vaste de ce qu'est un traitement dans la pratique de la Science ChrétienneChristian Science (’kristienn ’saïennce).

Je pus voir soudain que le mal n'avait ni part, ni portion, ni dividende dans mon travail. Le mal n'a pas reçu de droit, de prérogative, d'autorisation ou de pouvoir pour m'impressionner, et il est incapable de s'opposer à mes progrès spirituels. Le mal n'a pas de souvenir: il n'a pas à sa disposition le moyen de me rappeler le passé pour capter mon attention, à travers quelque chose qui aurait pu hanter mes pas, marquer mon avenir, influencer ma conduite ou me créer de graves ennuis. C'est pourquoi le mal ne pouvait pas prendre l'apparence d'une cicatrice (d'un souvenir) causée par un accident, ou d'une cicatrice mentale par suite d'une peine morale. Le mal ne pouvait pas se bâtir un mémorial dans ma conscience, même pas en tant que souvenir d'un regard venant me remettre en mémoire un incident déplaisant.

De même, le mal n'avait pas de rôle dans mon existence qui lui permît de limiter mes forces, de restreindre le champ de mes découvertes spirituelles, d'imposer des limites à ma joie, de me priver de l'héritage du bien qui m'était intégralement attribué par Dieu. Le mal n'avait pas d'autorisation pour faire peser sur moi la menace de la fatigue, il n'avait aucun droit lui permettant de dominer ma pensée, ou de pouvoir l'habilitant à se transformer subitement en un obstacle inévitable sur la route que Dieu m'avait indiquée.

Me fondant sur les paroles de Néhémie, je pouvais donc affirmer: il ne saurait demeurer, même en souvenir, une seule trace tendant à prouver que le mal ait jamais eu quelque affinité ou un lien avec l'homme spirituel créé par Dieu. Cette vaste compréhension s'applique aussi bien à notre travail, à notre corps, à notre famille, à notre église, qu'à nos rapports avec les autres et avec l'univers.

Nous voyons dans le récit biblique comment Néhémie a dû continuellement repousser les suggestions du mal, avant de pouvoir mener à bien son projet. Ses adversaires disaient en parlant de ceux qui réparaient la muraille: « Ils ne sauront et ne verront rien jusqu'à ce que nous arrivions au milieu d'eux; nous les tuerons, et nous ferons ainsi cesser l'ouvrage. » Néh. 4:11. Ainsi est représentée l'attitude menaçante du mal, lorsqu'il voudrait faire de nous des victimes, ou des otages de ses prétentions. L'histoire de Néhémie nous montre celui-ci à l'œuvre, veillant et priant à la fois. Cet éveil constant de la pensée allait de pair avec un zèle à poursuivre l'ouvrage mis en chantier. Nulle intention secrète de faire du mal et de nous prendre au piège ne peut échapper à la Vérité qui sait tout, car c'est la nature de la Vérité de mettre en évidence l'impossibilité de sa coexistence avec des prétentions contraires.

C'est seulement dans le cas où l'on ignore la nature trompeuse du mal et où l'on ne comprend pas que Dieu a tout pouvoir, que l'on risque de se trouver brimé ou frustré par l'intrusion de suggestions erronées, qui viennent à l'esprit. Le secret de la victoire sur le mal réside dans ces paroles de Mary Baker Eddy, Découvreur et Fondateur de la Science Chrétienne: « C'est seulement en admettant que le mal est une réalité et en nous laissant aller à de mauvaises pensées que nous pouvons, en croyance, séparer les intérêts d'un homme de ceux de la famille humaine tout entière, ou tenter ainsi de séparer la Vie de Dieu. C'est là l'erreur qui est à l'origine de beaucoup de choses dont nous devons nous repentir et qu'il nous faut vaincre. » Écrits divers, p. 18.

L'un des travailleurs de la maisonnée de Mary Baker Eddy rapporte que celle-ci lui a dit un jour: « Quelle que soit l'erreur que vous admettez comme réelle en vous-même ou chez autrui, vous vous rendez vulnérable à cette erreur. Admettre l'erreur comme réelle, c'est ce qui produit l'erreur, et c'est toute l'erreur. » We Knew Mary Baker Eddy (Boston: The Christian Science Publishing Society, 1979), p. 202.

Nous apprenons ainsi à ne jamais admettre la réalité du mal. Nous ne le personnifions pas plus que nous ne voudrions le faire personnifier par d'autres, car il ne saurait être question d'accrocher l'erreur sur le dos de quelqu'un comme un mauvais poisson d'avril ! Adopter cette position conforme à la justice et s'y tenir effectivement mettrait efficacement fin aux commérages, au dénigrement, à la calomnie aux ingérences dans les affaires d'autrui, à la critique destructive.

Le côté tenace du mal est également mis en lumière dans l'histoire telle que la Bible la raconte. Sanballat et Guéschem, voulant aller encore plus loin dans la tentative de nuire à Néhémie, lui demandèrent de venir les rencontrer dans un village situé à l'écart. Néhémie eut la sagesse de voir là une tentative de perturber la progression des travaux. A quatre reprises il repoussa leur requête, rejetant chaque fois avec grande finesse la proposition qui lui était faite, et réaffirmant son engagement total envers l'entreprise telle qu'elle était inspirée par Dieu. Quatre fois ils revinrent à la charge, quatre fois il demeura inébranlable, fidèle à son projet divin, refusant de se laisser détourner de son but.

Parce qu'il repoussa sans tergiverser et autant de fois qu'il le fallut les propositions qui lui étaient faites (prenant pour appui la prière à Dieu et la compréhension spirituelle), Néhémie put surmonter tous les subterfuges et les menaces du mal, visant à empêcher que le travail se poursuive. Il résista pas à pas, et sa force s'en trouva accrue. Nous aussi nous pouvons, comme Néhémie, sans nous laisser détourner, réagir à toute suggestion du mal en affirmant le bien et en rejetant cette erreur sans hésitation, qu'elle vienne à nous sous la forme d'un commérage, d'une rumeur, d'une insinuation, d'un faux témoignage, ou de tout autre stratagème.

A leur cinquième tentative, ses ennemis envoyèrent une lettre ouverte à Néhémie, pour essayer de donner une fausse idée de son projet de rebâtir les défenses de Jérusalem, ou de dénaturer son propos, de façon à lui faire peur. A en croire leurs affirmations, Néhémie avait en vue sa propre glorification, c'était un rebelle qui voulait devenir roi. Afin de masquer ses propres activités, le mal attribue aux autres les mobiles vils qui sont les siens, cherchant par là à détourner l'attention. A de telles déformations de ses intentions réelles, Néhémie réagit par cette prière: « Maintenant, ô Dieu, fortifie-moi ! » Néh. 6:9. Aujourd'hui, les défis répétés du mal requièrent un engagement toujours plus ferme de la part de ceux qui ont résolu de spiritualiser leur existence.

Et la muraille fut finalement reconstruite. Néhémie avait prouvé que l'œuvre de Dieu ne peut être tenue en échec, que l'on ne peut l'empêcher de se réaliser, et que Ses fidèles serviteurs ne peuvent être paralysés.

Pour nous résumer, on peut dire que dans cette histoire se trouvent exposées bien des méthodes employées par l'erreur: tourner en ridicule, mépriser, haïr, chercher tout le temps à intimider, raconter des choses fausses, faire courir des bruits, calomnier, vouloir sans relâche faire échouer le bien. Quand nous suivons l'exemple de Néhémie, nous avons l'assurance que la tournure spirituelle de la pensée empêche que nous puissions être induits en erreur par les méthodes subtiles de l'erreur, quelles qu'elles soient. Exercer une telle vigilance résulte en un accroissement des forces du serviteur de Dieu, et en une défaite certaine pour le mal.

Notre travail est effectif dans la mesure où nous manifestons des qualités dignes de Néhémie, en laissant en toute circonstance Dieu diriger notre travail. C'est alors seulement que nous pouvons aller de l'avant en toute sécurité et connaître le succès. Mary Baker Eddy écrit: « L'harmonie éternelle, la perpétuité et la perfection constituent les phénomènes de l'être, gouvernés par les lois immuables et éternelles de Dieu, tandis que la matière et la volonté, l'intelligence, la crainte et le désir humains ne sont ni les créateurs, ni les maîtres, ni les destructeurs de la vie ou de ses harmonies. » Non et Oui, p. 10.

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