Je vis six mois par an en Russie, et si mon appartement est situé dans une ville très loin de Volgograd, je ne pense pas moins à ses habitants et aux visiteurs qui vont bientôt y affluer par milliers. Alors que la date des Jeux olympiques approche à grands pas, cette région méridionale de la Russie fait l’objet de l’attention soucieuse des Russes et de la communauté athlétique mondiale.
Après les attentats terroristes qui ont eu lieu en décembre dernier à Volgograd, et qui ont blessé ou tué de nombreuses personnes innocentes, les médias ont diffusé un grand nombre de reportages analysant les causes possibles de ces attaques. Parmi les raisons évoquées, on a parlé du désir de ces terroristes de se venger des atrocités commises contre l’ethnie ou les groupes religieux auxquels ils appartiennent, du sentiment d’être marginalisés dans leur propre pays, ainsi que de leur désespoir face aux problèmes politiques et religieux qui se posent depuis très longtemps.
Nous sommes nombreux à nous demander ce que nous pourrions faire pour aider à changer la situation. L’histoire ne manque pas de tels défis, mais céder au désespoir n’est jamais la solution. Le désespoir engendre des émotions destructrices : un sentiment d’impuissance, l’envie, l’hypocrisie, la haine, la malveillance, le désir de vengeance… Or ce genre d’émotions sont incapables d’améliorer notre quotidien, encore moins de bâtir un monde meilleur.
Il est facile de croire que les initiatives d’une seule personne ne changeront pas le monde, et d’en déduire que la seule chose à faire, c’est d’accepter la situation. Pourtant l’histoire recèle un grand nombre d’exemples magnifiques d’individus ayant refusé de céder au désespoir ou au sentiment d’impuissance. Abordant ce sujet, Nelson Mandela déclara : « Je suis un optimiste… Etre optimiste, c’est notamment garder la tête tournée vers le soleil, tout en ne cessant de faire des pas en avant. J’ai connu bien des moments sombres durant lesquels ma foi en l’humanité a été sérieusement mise à l’épreuve, mais je ne voulais ni ne pouvais m’abandonner au désespoir. C’est une voie qui conduit à la défaite et à la mort. » (Time Life Books : Commemorative Life, Nelson Mandela, p. 7)
La fondatrice du Christian Science Monitor, Mary Baker Eddy, a compris qu’on ne peut faire reposer la paix et l’unité sur le désespoir et la violence. Elle a également compris le pouvoir que possède tout individu, lorsqu’il est guidé par la bonté de Dieu, de participer à la transformation du monde pour en faire un endroit où la liberté et l’égalité n’excluent personne, mais offrent à chacun l’espoir d’un avenir brillant.
Mary Baker Eddy déclare : « Votre influence pour le bien dépend du poids que vous mettez du bon côté de la balance. Le bien que vous faites et qui s’exprime en vous vous donne le seul pouvoir que l’on puisse obtenir. Le mal n’est pas pouvoir. C’est un semblant de force, qui bientôt trahit sa faiblesse et tombe, pour ne jamais se relever. » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 192) Faisant allusions aux Etats-Unis, elle écrit plus loin : « L’histoire de notre pays, comme toute l’histoire, illustre la force de l’Entendement et montre que le pouvoir humain est proportionnel à ce qu’il représente de pensées justes. Quelques phrases immortelles, ayant le souffle de l’omnipotence de la justice divine, ont été assez puissantes pour rompre les chaînes du despotisme et abolir le fouet et le marché aux esclaves ; mais l’oppression ne disparut pas dans le sang, et le souffle de la liberté ne sortit pas de la bouche du canon. L’Amour est le libérateur. » (p. 225)
Nous avons tous un rôle important à jouer pour rendre le monde meilleur.
« L’Amour est le libérateur. » Ces paroles inspirées nous rappellent que nous avons tous un rôle important à jouer pour rendre le monde meilleur. Dans la mesure où nous choisirons individuellement ou collectivement de suivre l’exemple de Christ Jésus et aurons le cœur plein d’amour (avec tout ce que cela implique d’humanité, de respect, de compassion, de miséricorde, de pardon et de tolérance), nous exprimerons alors de plus en plus ces qualités qui guérissent, tout au long de nos journées. Les pensées et les actes qui procèdent de ces mobiles entièrement bons feront disparaître la volonté égoïste et la crainte qui servent de combustibles à la violence destructrice du terrorisme.
Le dernier couplet d’un chant de paix plein d’inspiration fait écho à la pensée de Mary Baker Eddy et nous rappelle que nous pouvons tous contribuer à vaincre le terrorisme :
Que la paix s’exprime d’abord en moi. Que maintenant soit le temps béni.
Que cette promesse solennelle m’accompagne à chaque pas :
Aborder chaque instant, vivre chaque moment dans une paix sans fin !
Que la paix soit sur terre et qu’elle s’exprime d’abord en moi !
(Jill Jackson et Sy Miller, « Let there be peace on earth » [Que la paix soit sur terre])
Si chacun de nous accepte de faire cette « promesse solennelle », nous verrons disparaître peu à peu le terrorisme et vivrons tous ensemble dans un monde de paix.
