Un des incidents les plus saisissants relatés dans le Nouveau Testament est celui de la guérison instantanée qu'effectua Jésus pour une femme affligée d'hémorragies. Saint Matthieu, saint Marc et saint Luc le mentionnent tous dans leur Évangile respectif. Jésus se rendait chez le chef dont la fille venait de mourir, et à laquelle il rendit la vie plus tard, lorsqu' “une femme, malade d'une perte de sang depuis douze ans,” ainsi que le dit saint Matthieu, “s'approcha par derrière et toucha le bord de son vêtement. Car elle disait en elle-même: Si je touche seulement son vêtement, je serai guérie.” Jésus se rendait compte du fait et de la pensée qui l'avait produit, et se retournant, il dit: “Prends courage, ma fille, ta foi t'a guérie. Et à l'heure même, cette femme fut guérie.”
Elle toucha “seulement son vêtement”! Que sa foi était merveilleuse! Que le pouvoir de Jésus était merveilleux! Il est facile de se représenter cette femme, fortement oppressée et lasse, mais pleine de foi, s'approcher de celui dont la renommée s'était répandue partout, pour recevoir, elle aussi, la guérison. Et il est également facile à ceux qui ont quelque connaissance de la Science Chrétienne et, par conséquent, de la façon dont Jésus guérissait les malades, de comprendre avec quelle promptitude les efforts de la femme ont été récompensés. Ce n'est pas simplement le fait qu'elle toucha le vêtement de Jésus qui la guérit. Bien que son acte montrât la foi qu'elle avait en le Maître, c'est la vérité qu'il comprenait,— la vérité concernant la perfection de Dieu et de l'homme,— qui trouva une place dans sa conscience réceptive et qui accomplit le miracle. Jésus lui-même reconnut la foi de la femme; et, étant donné cette foi et cette acceptation de la vérité ainsi que la compréhension spirituelle sans égale de Jésus, l'œuvre de guérison devait nécessairement suivre.
Quelle merveilleuse mentalité avait notre Seigneur, pour pouvoir attirer à lui celle qui souffrait et la guérir ensuite! De quelle nature était cette mentalité guérisseuse? Elle était profondément spirituelle. Jésus reflétait la Vérité et l'Amour divins partout où il se trouvait. Sa bonté, sa pureté, sa douceur, sa véracité, son humilité,— sa spiritualité,— furent reconnues comme étant les choses les plus tangibles, soit dans la foule soit au foyer. Partout où il allait, il démontrait sa filialité avec Dieu. Il pouvait dire, en pensant au Christ: “Et moi, quand j'aurai été élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à moi.” Nous ne pensons pas à la présence corporelle du Maître lorsque nous contemplons les guérisons qu'il effectua, mais à sa conscience spiritualisée, à cette conscience qui attira l'humanité souffrante vers lui et lui donna le pouvoir de guérir les malades et les pécheurs.
La Science Chrétienne enseigne la vérité que Jésus connaissait si bien. La Science Chrétienne nous éclaire concernant le Christ, la Vérité, et montre que chacun peut entrer en possession du pouvoir qu'elle a de guérir. La Science Chrétienne distingue entre Jésus et le Christ, expliquant tout à fait clairement que Jésus était doué de la compréhension du Christ au delà de toute mesure, et qu'il pouvait ainsi guérir les malades, et que tous ceux qui possèdent la même compréhension peuvent guérir la maladie de la même façon, proportionnellement à leur compréhension. Aussi, celui qui veut suivre les traces du Maître, devra-t-il acquérir la compréhension spirituelle; et il pourra y arriver grâce à l'étude de la Science Chrétienne et de la Bible telle qu'elle est illuminée par cette Science. La foi ne suffit pas en elle-même; il faut qu'elle soit complétée par la compréhension spirituelle. Mrs. Eddy dit à la page 97 de Miscellaneous Writings: “La Science Chrétienne n'est pas un remède de la foi seule, mais elle unit la foi à la compréhension, par laquelle nous pouvons toucher le bord de Son vêtement, et savoir que l'omnipotence a tout pouvoir. ‛Je suis l'Éternel et il n'y en a point d'autre; il n'y a pas d'autre Dieu que moi.' ”
Sentons-nous, en qualité de Scientistes Chrétiens, que nous sommes doués de l'esprit du Christ aussi pleinement que nous désirons l'être, et que nous pourrions l'être; ou nous contentons-nous d'un maigre baptême de cet esprit? Trouvons-nous que la mesure de compréhension spirituelle que nous possédons soit assez grande pour attirer ceux qui sont usés par la maladie et le péché vers le Christ, la Vérité, où ils trouvent la santé et la pureté; ou nous contenons-nous de la portion, modique peut-être, que nous avons acquise, et sommes-nous satisfaits de ce qu'elle paraisse subvenir à nos propres besoins? Notre compréhension ne peut être considérée comme ayant une grande importance si elle ne nous inspire pas quelque chose de plus grand qu'un amour vacillant pour nos semblables, si elle ne nous donne pas le désir de leur faire connaître le Christ, la Vérité, et de leur aider dans le cas où ils s'approcheraient de nous avec la foi et la réceptivité de la pensée de la femme qui toucha, il y a si longtemps, le vêtement du Maître bien-aimé et qui fut guérie. Peut-être avons-nous tous besoin de nous réveiller de la léthargie de quelque forme de matérialité, et de nous efforcer plus ardemment que jamais d'avoir une plus grande compréhension de la vérité qui guérit, et à laquelle notre Leader révérée fait allusion aux pages 142 et 143 de Science et Santé avec la Clef des Écritures: “La Vérité est le remède de Dieu contre l'erreur, quelle qu'en soit la nature, et la Vérité ne détruit que ce qui n'est pas vrai. D'où le fait qu'aujourd'hui, comme hier, le Christ chasse les maux et guérit les malades.”