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Article de couverture

AUCUN OS EMPRUNTÉ

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mars 2009


Il y a bien des années, une femme qui était veuve depuis peu a ressenti une douleur de plus en plus forte dans les os du bassin. Cela la faisait souffrir quand elle marchait, ainsi que dans la position assise. Un matin, alors qu'elle priait à ce sujet, elle s'est rendu compte qu'il lui fallait rejeter l'argument des sens matériels selon lequel elle était née et vivait dans la matière, et qu'elle devait adhérer avec une fidélité absolue à la vérité concernant son identité spirituelle immortelle, laquelle tirait son origine de l'Entendement divin, Dieu, dont elle ne pouvait jamais être séparée.

Elle a médité ces faits spirituels puissants plusieurs fois dans la journée. Et puis soudain les mots « aucun os emprunté » lui sont venus à l'esprit. En réfléchissant à ce message inattendu, elle y a vu une allusion à un verset du deuxième chapitre de la Genèse: « L'Éternel Dieu forma une femme de la côte qu'il avait prise de l'homme, et il l'amena vers l'homme. » (verset 22) Le lien était clair: dans cette allégorie, la première femme, Ève, avait été formée à partir d'un os emprunté au premier homme, Adam, ce qui supposait que la nature féminine avait été tirée de l'homme pour constituer une femme, faisant ainsi de la femme comme de l'homme des êtres incomplets.

Cette personne en a alors conclu que l'état physique qui la faisait souffrir pouvait fort bien s'enraciner dans un concept mental vieux comme le monde, concept selon lequel une femme a besoin d'un homme pour être complète. En toute logique, le seul antidote à ce concept erroné consistait à s'attacher au fait qu'elle n'était absolument pas créée selon le modèle d'Ève, mais qu'elle représentait la féminité spirituelle énoncée dans le premier chapitre de la Genèse où « Dieu créa l'homme à son image... à l'image de Dieu, il créa l'homme et la femme » (verset 27). [ « Homme et femme il les créa », d'après la Nouvelle Bible Segond.] Selon cette création, qui est la seule véritable, l'homme et la femme proviennent simultanément de l'Entendement, ou Intelligence parfaite, grâce à l'action perpétuelle de la loi divine, et non du fait d'un processus physique. L'un et l'autre reflètent l'intégralité de la nature divine, ils ne manquent de rien et incarnent les qualités tant féminines que masculines, c'est-à-dire l'état d'homme et femme véritable. Ils sont « un », maintenant même, avec l'Amour divin.

Tandis que cette personne affirmait ces vérités, les symptômes se sont atténués, et elle a été vite rétablie.

Il serait certes absurde de penser que l'Entendement tout-puissant, qui sait tout, l'Âme infinie de tout, ait besoin d'emprunter un élément à une entité pour en produire une autre ! Or les conséquences d'une telle absurdité sont considérables et universelles tant pour les hommes que pour les femmes. En voici les plus importantes:

1 La femme était le seul être de la création à ne pas avoir été créé directement par Dieu, mais formé à partir d'un élément déjà existant.

2 La création de la femme ne méritait pas une pensée originelle, elle résultait d'une décision après coup, la seule de toute la création, et par conséquent la femme était sans doute l'entité la moins aimée de la création.

3 L'homme, et non Dieu, était à l'origine de la femme, ce qui la liait ainsi directement à l'homme. Son épanouissement était par conséquent lié à son mari (voir Genèse 3:16), ainsi que sa connaissance du bien et du mal, puisqu'elle n'avait pas encore été créée lorsque Dieu donna ses instructions concernant l'arbre défendu.

4 La femme était destinée par commandement divin à servir l'homme et à lui obéir au lieu d'obéir à Dieu, ce qui lui ôtait toute raison d'être individuelle.

5 La femme n'a pas de relation ou lien direct avec Dieu (c'est même Adam qui lui donne un nom et non pas Dieu), mais elle est reliée à son Créateur uniquement par l'intermédiaire de l'homme. Cette dernière conséquence nie la coïncidence de la divinité et de la féminité humaine, et constitue le fondement d'une création patriarcale éternellement dominée par l'homme.

Si l'on considère que la valeur et l'autorité authentiques, et même la santé et le bien-être véritables, n'existent qu'à la condition de provenir directement de Dieu, et que d'autre part environ 54 % de la population mondiale (chrétiens, juifs et musulmans confondus) voient dans le deuxième chapitre de la Genèse l'explication de la création (la plupart des autres religions adhérant à une conception théologique ou culturelle qui considère la femme comme inférieure à l'homme), on comprend pourquoi cet aspect du mythe de la deuxième création a eu des conséquences désastreuses pour les femmes, dans le monde entier, tout au long de l'histoire de l'humanité.

Pour ne donner qu'un exemple parmi tant d'autres, on pourrait citer le meurtre de bébés de sexe féminin pratiqué depuis des milliers d'années, à cause d'une préférence culturelle ou religieuse pour les enfants de sexe masculin. Cette pratique existe principalement dans les sociétés patriarcales où l'homme assure la descendance de la lignée.

Il est clair qu'une métaphysique chrétienne profonde et radicale est indispensable pour extirper un mal si monstrueux et profondément enraciné. Sur quels faits spirituels essentiels appuyer ses prières ? Quelles sont les vérités ou lois divines qui incluent la nature féminine, précieuse maintenant même, lois qui, une fois appliquées, doivent forcément triompher de l'inégalité, de l'humiliation et de la persécution subies par les femmes ?

En premier, on pourrait évoquer la nature masculine et féminine de Dieu, dont la plénitude est reflétée par Sa création entière. Étant donné que Dieu a créé l'homme avec des qualités masculines et féminines à Son image, il s'ensuit que la femme ne pouvait émaner d'une autre source que Dieu dont l'être est à la fois masculin et féminin, Père et Mère, Sa nature maternelle étant égale à Sa nature paternelle. De ce fait, la Science Chrétienne fait souvent référence à Dieu, le Principe divin, l'Amour, en unissant les deux termes « Père-Mère ». Et puisque les natures maternelle et paternelle de Dieu sont égales, et que cette égalité s'exprime nécessairement sur la terre comme au ciel, pourquoi la nature maternelle de Dieu n'est-elle pas plus présente dans la Bible, et ce autrement que sous forme de comparaison ou de métaphore ? En réalité, elle l'est bien. Lorsque les épouses des patriarches — Sarah, Rebecca, Rachel – puis Hannah (mère du prophète Samuel), la mère de Samson et même Élizabeth, mère de Jean-Baptiste, s'avérèrent stériles, leur communion avec Dieu aboutit à la conception d'un enfant. La tradition considère ces événements comme des exemples de l'intervention divine dans le processus physique de la conception humaine.

Mais Dieu, l'Esprit, n'« intervient » pas pour permettre à des mortels de créer d'autres mortels. L'Esprit seul est à l'origine de toutes les individualités et les développe. La véritable reproduction, maintenant même, est la manifestation mentale, ou réflexion, du divin pouvoir créateur, et elle n'est pas liée à la matière ni à des forces matérielles.

Par conséquent, la difficulté de toutes ces femmes stériles à concevoir un enfant n'était pas due à une condition matérielle, mais elle peut être perçue comme une croyance que la femme est séparée de Dieu, la Mère de tous. Leur guérison de la stérilité révèle à la fois la nature maternelle de Dieu et l'obligation pour la conscience humaine de comprendre que si une femme peut être mère, c'est avant tout en vertu de son lien d'unité avec Dieu, la Vie divine. Ces guérisons font aussi entrevoir que la causalité est entièrement séparée de la matière et du sens matériel, ce qui amène peu à peu la conscience humaine à accepter la conception virginale de Jésus.

L'ange Gabriel révéla à la Vierge Mère qu'elle concevrait spirituellement l'homme Jésus, lequel serait le Sauveur du monde, en délivrant le genre humain de la croyance à la vie et à l'entendement dans la matière. Mais pour qu'elle puisse être la mère humaine de cet enfant divinement conçu, l'unité indéfectible et directe de la femme et de son Principe divin, l'Amour, Père-Mère de tous, devait être établie. Le lien scientifique qui existe éternellement entre Dieu et la femme (comme il est dit dans le premier chapitre de la Genèse) fut démontré quand Marie céda à l'omniprésence du Saint-Esprit, la loi de l'Amour, et qu'elle conçut Jésus.

Mais pourquoi cette vérité profonde de la nature maternelle de Dieu est-elle restée si longtemps cachée ? Peutêtre parce que la nature féminine est l'idée spirituelle de l'Amour divin, idée que l'entendement charnel persécute et hait par-dessus tout. Science et Santé donne cette explication: « Le serpent, sens matériel, mordra la femme au talon — luttera pour détruire l'idée spirituelle de l'Amour; et la femme, cette idée, écrasera la tête de la luxure. » (p. 534) L'Amour est le destructeur de l'entendement charnel, l'arme sainte de la guerre spirituelle. Tout mal tombe, est prouvé impuissant et irréel, devant l'Amour divin. Notre Maître Jésus-Christ enseigna et prouva pleinement que l'Amour divin seul triomphe du monde.

Dans Unité du Bien, à la question « Que pensez-vous de la femme ? » Mary Baker Eddy répond: « Homme est le terme générique pour toute l'humanité. La femme est l'espèce la plus élevée de l'homme, et ce mot est le terme générique pour toutes les femmes; mais aucune de toutes ces individualités n'est une Ève ou un Adam. Aucune d'elles n'a perdu son état harmonieux, dans l'économie de la sagesse et du gouvernement de Dieu. » (p. 51)

Il est à noter que, dans l'Apocalypse, le symbole qui révèle l'unité de Dieu et de l'homme générique est « une femme enveloppée du soleil » (Apocalypse 12:1), la femme dont la signification, quand elle sera pleinement démontrée, mettra un terme au règne mythique d'Adam et Ève sur terre. Je crois qu'en révélant et interprétant ce symbole spirituel, Mary Baker Eddy a fourni l'antidote à chacune des erreurs monstrueuses qui ont conduit à l'humiliation des femmes. Elle écrit tout d'abord: « La femme dans l'Apocalypse symbolise l'homme générique, l'idée spirituelle de Dieu; elle illustre la coïncidence de Dieu et de l'homme en tant que Principe divin et idée divine. » (Science et Santé, p. 561) Cette explication n'aide-t-elle pas à détruire la croyance séculaire que la femme n'a aucun lien direct avec Dieu ?

Mary Baker Eddy écrit ensuite: « De même qu'Élie présenta l'idée de la paternité de Dieu, idée que Jésus manifesta par la suite, de même le Révélateur compléta cette figure par la femme, symbolisant l'idée spirituelle de la maternité de Dieu. » (Ibid., p. 562) Voilà qui répond de façon spécifique à la conclusion tirée du deuxième chapitre de la Genèse, selon laquelle Dieu n'a pas de maternité ou nature féminine à exprimer spécifiquement chez la femme.

Enfin, plus loin, Mary Baker Eddy déclare: « L'idée spirituelle est aussi symbolisée par une femme en travail d'enfantement... » (Ibid.), ce qui présente la femme en termes de maternité humaine, et montre de manière décisive le lien entre la maternité divine et la maternité humaine. Ce concept, liant de façon probante Dieu, le Principe divin, l'Amour, à la nature féminine humaine, accorde à la femme sur terre la pleine bénédiction qui revient à tout enfant de Dieu. À mes yeux, cela illustre le privilège que possède chaque femme d'en finir avec le syndrome d'Ève, d'affirmer et d'exprimer l'autorité, le pouvoir, la dignité, le statut et l'individualité unique qui découle de l'unité de Dieu et de la femme. Cette unité spirituelle inclut la promesse pour les femmes d'être délivrées des maladies dites féminines, y compris de la croyance à la décalcification et aux règles douloureuses.

Nous savons qu'Adam n'était pas l'homme idéal à qui l'Entendement avait donné la domination sur toute la terre. Jésus-Christ représentait cet homme idéal. En apportant une solution définitive au mythe d'Adam, Jésus a ouvert la voie permettant à tous les hommes et à toutes les femmes d'utiliser la Science de l'être et de démontrer leur nature complète ainsi que la domination qu'ils possèdent par ordre divin.

Mais pour que la nature féminine humaine puisse être spécifiquement et scientifiquement délivrée des liens décrits dans le deuxième chapitre de la Genèse, il fallait qu'une femme suive la voie tracée par le Christ, une femme capable de rompre elle-même ces liens en révélant et en démontrant la Science ou loi à la base des enseignements et de la pratique de Jésus. Tel que je le comprends, cette libération nécessitait l'expérience d'une femme capable de représenter, pour toutes les femmes du monde, à la fois un exemple et la promesse qu'elles ont la capacité de démontrer leur lien d'unité originel avec Dieu qui a mis la lune, ou matière, sous leurs pieds (voir Science et Santé, p. 561); quelqu'un illustrant l'autorité d'une femme dont l'humanité coïncide avec la divinité, dont chaque œuvre accomplie résulte de sa démonstration de son lien d'unité avec son Créateur.

On pourrait dire que Mary Baker Eddy, en tant que Découvreuse de la Science du christianisme et Leader du mouvement de la Science Chrétienne, a donné à l'humanité l'exemple le plus pur de la démonstration de la féminité spirituelle. Son obéissance à Dieu, l'Amour divin, lui a permis de concevoir et mettre au monde son « enfant », à savoir la Science Chrétienne. Parlant de la métaphore biblique de la femme en travail d'enfantement, Mary Baker Eddy écrit par ailleurs: « Les enfants de ce siècle imaginent-ils le douloureux travail de la Mère spirituelle, travail qui, à travers la longue nuit, a ouvert leurs yeux à la lumière de la Science Chrétienne ? » (Écrits divers 1883-1896, p. 253)

Non seulement le message de Mary Baker Eddy est précieux, mais l'expérience humaine remarquable de cette illustre messagère éclaire le fait que la femme n'a en réalité jamais été une Ève, une femme inférieure à l'homme, faible, dépendante, méprisée ou opprimée. Sa vie est l'exemple de l'élévation de l'état de femme et d'homme audessus du mortel jusqu'à l'immortel, par la seule grâce du pouvoir divin, qui ne doit rien à l'humain.

L'importance de la démonstration de la féminité spirituelle par Mary Baker Eddy ne peut être surestimée. Armée de sa compréhension croissante de la Science de l'être, elle a lutté contre l'opposition et le mépris de sa famile et de la société, contre une solitude terrible, les railleries, la persécution, la crainte, la maladie, la trahison d'amis, d'élèves et même de certaines personnes qu'elle avait guéries. Elle a su imposer sa découverte et a fondé son Église mondiale dans un pays où les femmes n'avaient pas encore le droit de vote. Mais le plus important est que tout ce qu'elle a accompli l'a été par des moyens spirituels uniquement, en s'appuyant sur la démonstration de son individualité spirituelle, et non sur un pouvoir personnel, une éducation particulière ou un statut social.

Chaque étape de son expérience humaine, chaque épreuve et chaque triomphe symbolisent le parcours que tout homme et toute femme peuvent faire hors des traditions et des croyances théologiques et culturelles les plus enracinées, parcours qui va de l'esclavage à la liberté, de la soumission à l'autorité, à la compréhension de la domination de l'humanité sur toute la terre.

Mary Baker Eddy a montré au genre humain que notre domination reflète la domination de Dieu. Mais cette domination ne s'acquiert pas par l'affirmation de soi, c'est-à-dire par la revendication d'une identité personnelle compétente séparée de Dieu, qui doit acquérir son ascendant par des manipulations, de l'agressivité ou des ruses féminines, ou grâce à des pressions et à une domination masculines. Au contraire, cette domination s'acquiert par l'abnégation de soi, autrement dit par le renoncement à la personnalité matérielle pour retrouver son être originel, son individualité spirituelle unique à la ressemblance du seul Ego, Dieu.

La Science divine révèle les grands faits spirituels suivants: les hommes et les femmes sont liés individuellement à leur cher Père-Mère Dieu, les femmes n'ont pas été créées à partir d'un homme, elles n'ont jamais emprunté ni été dans l'obligation de s'approprier un seul élément lui appartenant, et l'individualité de chaque femme est, maintenant même, infiniment aimée, protégée, forte, glorifiée, parce que chaque femme, tout comme chaque homme, est éternellement inséparable de Dieu, son Principe divin, l'Amour.

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(Mary Baker Eddy, La Première Eglise du Christ, Scientiste, et Miscellanées, p. 353)

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