Saisir l'occasion de guérir

Nous voyons tous, de temps en temps, de nouvelles possibilités s'offrir à nous, des possibilités qui peuvent sembler dépasser tout ce que nous avons jamais fait auparavant. Une possibilité qui se renouvelle constamment pour ceux qui assimilent la Science Chrétienne, même partiellement, c'est la joie et le privilège de guérir les malades. Si nous reculons devant cette exigence parce que la responsabilité qu'elle entraîne nous fait hésiter, peut-être pourrions-nous réexaminer nos pensées à ce sujet. Ce n'est pas en général que nous ne voulons pas remplir cette obligation, c'est plutôt que nous n'avons pas confiance en nos capacités de guérir. Cependant, nous pouvons vaincre tout sentiment d'inaptitude et obéir au commandement du Maître: « Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. » ^{Matth. 10:8.}

C'est peut-être la dernière partie de ces paroles de Christ Jésus qui peut nous aider à surmonter la crainte de l'inaptitude. Qu'avons-nous « reçu gratuitement » que nous puissions « donner gratuitement » ? N'est-ce pas entre autre la compréhension spirituelle de ce qu'est réellement l'homme, de ce qu'il reflète, en tant qu'idée de Dieu ?

Les disciples avaient l'exemple de la vie et de l'amour spirituels de Jésus. Et ils réussirent, en grande partie, à suivre l'injonction de Jésus de guérir les malades. Aujourd'hui, nous avons pour nous fortifier non seulement l'exemple incomparable de Jésus, mais aussi la Science de l'être révélée: l'énoncé exact de la Parole de Dieu qui explique la méthode de guérison de notre Maître.

Les faits spirituels de l'être qui nous ont été donnés gratuitement en Science Chrétienne triomphent de toute croyance à l'inaptitude qui tenterait d'entraver notre aptitude naturelle à guérir, conférée par Dieu. Ces faits peuvent résoudre les questions qui peuvent se poser à nous. Le chapitre « Pratique de la Science Chrétienne », dans Science et Santé, et aussi le cours de Science Chrétienne, fournissent un enseignement profond et détaillé de la méthode de guérison par la Vérité.

Devons-nous nous percevoir simplement comme des personnes relativement bonnes essayant de guérir d'autres personnes qui sont malades ? Non. La Science Chrétienne révèle que l'homme spirituel, notre identité réelle (que nous soyons praticien ou patient), est le reflet de Dieu. Dieu, le seul Entendement, est le seul guérisseur. Nous reflétons le pouvoir guérisseur de Dieu parce que le but de l'homme, un but qui lui est assigné par Dieu, est de témoigner de tout ce que Dieu est: Vie, Vérité et Amour infinis.

Si nous nous considérons comme de bons mortels, capables ou non de guérir, l'essentiel nous échappe totalement. Nous plaçons notre travail sous la dépendance des croyances incertaines de l'entendement humain, qui se sent toujours inapte. Après tout, cette intelligence personnelle supposée est la croyance à un entendement séparé de Dieu, Lui, la seule intelligence réelle. Pour guérir, nous devons rejeter la croyance selon laquelle nous aurions un entendement humain personnel s'efforçant de connaître la vérité de la relation de l'homme à Dieu. C'est la présence de l'Entendement divin, exprimée dans notre vie, qui guérit, c'est le pouvoir reconstituant du Christ, la Vérité; c'est le pouvoir de l'Entendement, chéri dans la conscience humaine, qui touche la pensée réceptive et qui est ressenti dans la guérison. La loi de l'Entendement, selon laquelle seule l'harmonie est réelle, est la vérité toujours en vigueur qui restaure l'harmonie.

C'est la loi divine de la perfection qui guérit, et non de simples efforts humains isolés. Il nous faut comprendre que la loi de Vérité, agissant en tant que conscience spirituelle qui guérit, aussi bien pour le praticien que pour le patient, exclut toute erreur concernant le cas. La loi de Dieu, pleinement admise et établie dans notre pensée comme la seule loi, détruit les apparences et les prétentions des lois matérielles de maladie et de mort. Non, nous ne sommes pas simplement des personnes de bonne volonté s'efforçant de guérir des personnes malades. Nous sommes, en vérité, le reflet individualisé de Dieu, la Vie, la Vérité et l'Amour infinis — l'intelligence divine — qui maintient l'homme pour toujours dans Sa ressemblance parfaite. La crainte de ne pas être à la hauteur perd alors son emprise sur nous. Comme Mary Baker Eddy le dit dans Science et Santé, en parlant de notre véritable nature: « L'homme est l'idée de l'Esprit; il reflète la présence béatifique, inondant l'univers de lumière. » ^{Science et Santé, p. 266.}

Une autre question peut se poser à nous: Y a-t-il des gens malades à guérir ? Selon toute apparence, oui. Mais si nous admettons que la maladie est réelle, que quelqu'un a une maladie réelle dont il faut le débarrasser métaphysiquement tant bien que mal, nous nous créons des problèmes en ce qui concerne la guérison. Mary Baker Eddy nous dit dans son livre Non et Oui: « Affirmer que la maladie est normale, qu'elle est une réalité opiniâtre dispensée par Dieu, mais qu'on peut la guérir, oblige à travailler contre ce qui est naturel, contre ce qui est une loi de l'être. Il est scientifique de dépouiller la maladie de toute réalité, et, pour y parvenir, on ne peut commencer par en admettre la réalité. » ^{Non et Oui, p. 2.}

Notre travail, dans le traitement spirituellement scientifique, n'est pas d'admettre le mensonge selon lequel quelqu'un est malade et a besoin d'une guérison, mais plutôt d'admettre la vérité. La vérité est que l'homme est l'image et la ressemblance de Dieu, le reflet spirituel de la perfection impeccable et immortelle de Dieu. L'homme n'est pas malade, parce qu'il ne peut incarner que l'état spirituel, pur et invariable, de son Créateur, Dieu. L'homme n'est pas un mortel physique, malade ou bien portant, sujet à l'auto-destruction de la matière. Il est l'expression immortelle de la pérennité de l'Entendement. L'homme vit dans le royaume de l'Esprit, en qualité d'idée de l'Esprit, où aucune loi matérielle de maladie ne peut le contrôler ou l'affecter.

Non, dans le royaume de Dieu, il n'y a pas de gens malades devant être guéris. Mais il y a certes l'homme de Dieu, devant être perçu spirituellement et reconnu comme l'expression harmonieuse, saine et sainte, de la Vie éternelle.

Nous pourrions alors demander: Existe-t-il une source plus grande que notre compréhension personnelle de la vérité, où nous puissions puiser une aide ? Oui, nous avons le Christ toujours présent. Ce Christ est défini ainsi dans Science et Santé: « La manifestation divine de Dieu, qui vient à la chair pour détruire l'erreur incarnée. » ^{Science et Santé, p. 583.}

Le Christ, ou manifestation divine de Dieu, est le message de l'Amour infini concernant la perfection de l'homme, message qui dissipe les illusions humaines de maladie. Quand nous communiquons tendrement à quelqu'un une idée vraie de guérison, le Christ toujours présent est là. Quand nous nous tournons vers Dieu, en une prière silencieuse fervente, affirmant la sécurité de l'homme et sa perfection en tant que ressemblance de Dieu, l'idée-Christ est là. Quand nous nions catégoriquement la croyance matérielle selon laquelle il y aurait une loi autre que celle de Dieu — tout en sachant que la loi de Dieu maintient l'homme sous la garde du Principe immuable — le pouvoir du Christ est là. L'amour de Christ est la source à laquelle nous pouvons puiser avec une telle confiance. Lorsque nous prions pour nous consacrer en pensée, en paroles et en actes à servir Dieu, nous pouvons être sûrs que le Christ, la Vérité, est à son œuvre de guérison. Il agit à travers cette consécration même, et il accomplira son travail rédempteur.

S'élever pour être à la hauteur de l'injonction de Christ Jésus de guérir les malades ne doit pas être une perspective effrayante. Science et Santé nous dit: « Le bien exige de l'homme chaque heure de son temps pour résoudre le problème de l'être. » ^{Ibid., p. 261.} Nous ne devons pas oublier que, tandis que nous sommes occupés à l'œuvre de guérison des malades et des pécheurs, nous travaillons aussi à « résoudre le problème de l'être ».

Résoudre le problème de l'être, c'est démontrer que Dieu est présent dans notre propre vie et qu'Il est notre propre Entendement. C'est montrer, par une preuve vivante, ce qu'est, en fait, la réalité spirituelle. Et nous démontrons la perfection de l'Entendement par le caractère chrétien. Comme Paul le dit aux chrétiens de son temps: « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ. » ^{Phil. 2:5.} Quand nous démontrons que l'Entendement du Christ est notre Entendement, nous travaillons à résoudre le problème de l'être, et la guérison en résulte. Et nous avons tout ce qu'il nous faut pour accomplir cela, dans la conscience même que Dieu nous donne.

Parce que chacun d'entre nous est en vérité le reflet de l'Amour divin, nous possédons cet amour qui répond aux besoins des autres avec tendresse, patience et constance. Par réflexion, nous possédons la force et la vitalité spirituelles qui nous permettent d'accueillir chaque occasion de comprendre davantage la Vérité et l'Amour, et de travailler ainsi à résoudre le problème de l'être. Par réflexion divine, nous exprimons la grâce de Dieu qui nous permet de pardonner avec compassion et de nous attendre à ce que le Christ, la Vérité, nous indique le chemin.

S'élever pour saisir l'occasion de guérir est un appel sacré que notre Père-Mère Dieu adresse à chacun d'entre nous. Mais Il est avec nous, et nous prodigue Son amour, Sa loi, Son Christ toujours présent, et nous n'avons vraiment besoin de rien de plus. Lorsque Jésus dit à ses disciples: « Je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde » ^{Matth. 28:20.}, il se référait à « la manifestation divine de Dieu » — le Christ — à cet esprit de Vérité et d'Amour que Dieu a implanté dans le cœur de chacun. Ce Christ toujours présent est encore avec nous, nous donnant le courage spirituel de nous élever pour obéir à son injonction: « Guérissez les malades. »

Barbara-Jean Stinson