La colère n'est pas un phénomène nouveau pour la société. Toutefois, elle semble beaucoup se manifester ces derniers temps: au sein de la famille, sur le lieu de travail, en politique et dans les relations entre cultures et nations. Bien sûr, il faut trouver des solutions aux situations pénibles qui l'engendrent, mais qu'en est-il de la colère elle-même ?
Que peut-on faire, même quand des solutions sont recherchées, pour diminuer les sentiments d'irritation et contrer la prolifération d'explosions de colère destructrices ? Pour moi, cela revient à ceci: je commence par moi-même, par apprendre à me mettre moins en colère et à réagir de façon constructive face à la colère des autres.
L'extrait d'un article paru dans The Jerusalem Post a attiré mon attention. Une femme enceinte israélienne, avait été tuée lors de l'attentat à la bombe contre le restaurant Sbarro, à Jérusalem, en 2001. Pourtant, comme le notait l'article, « à la suite du décès de sa femme, Shmuel Greenbaum a refusé de se laisser aller à la colère ». Au lieu de cela, « il s'est mis à engager les gens à accomplir des actes de bonté » et « il a fondé une association à la mémoire de sa femme qu'il a appelée “Partners in Kindness” [Associés dans la bonté], afin d'encourager les gens du monde entier à accomplir chaque jour un acte de bonté » Voir extrait du Jerusalem Post, “A kind of response”, 13 juin 2003, reproduit dans le Christian Science Sentinel du 18 août 2003..
Le geste de Greenbaum est remarquable. Mais c'est sa réaction intérieure, le fait qu'il ne se soit pas laissé aller à la colère, qui lui a permis d'aller de l'avant de façon si constructive. Et c'est ce qui a surtout attiré mon attention.
Les gens s'irritent à propos de situations bien moins graves qu'un acte de terrorisme qui tue un proche, ils s'irritent même au sujet de petits désagréments de la vie quotidienne ou à cause d'une critique involontaire. « Cela me met hors de moi » est une réaction courante. Nous l'avons tous pensé ou dit à un moment ou à un autre.
Quel que soit l'angle d'approche, la colère est désagréable, parce que c'est une réaction intériorisée à une situation désagréable. C'est en fait l'intériorisation du caractère désagréable de la situation. Livrée à elle-même, la colère est destructrice pour celui qui la ressent et peut se transformer en explosion pénible pour les autres qui, à leur tour, se laisseront peut-être aller à la colère, etc., etc. Je déteste voir la colère s'emparer de moi. Et je suis sûre que vous n'aimez pas cela non plus.
La colère est une concession faite aux circonstances. « Vous (les circonstances), vous exercez votre pouvoir sur moi. Vous me mettez en colère », affirme-t-elle. Qui désire être forcé à ressentir certaines choses ou à penser d'une certaine façon, qui désire ne plus être maître de ses pensées et de ses sentiments ? Et si nous laissons la colère obscurcir nos pensées, comment parviendrons-nous à contribuer à l'amélioration de la situation ?
Je me pose donc cette question: « Comment arrêter de me mettre en colère ? »
Ce qui m'aide le plus, c'est de prendre conscience du fait que la colère ne fait pas partie intégrante de mon identité ni de celle de quiconque, puisque nous constituons la création de Dieu, Son reflet spirituel. Puisque Dieu est Amour, Il ne peut exprimer que la bonté et la beauté complètes de l'Amour divin dans Ses fils et Ses filles bien-aimés. C'est en raison de notre lien inhérent avec Dieu, du fait que nous sommes Sa ressemblance, qu'il nous est naturel de détester les frictions, tandis que les sentiments de colère ne sont absolument pas naturels.
L'amour que nous reflétons et qui nous vient de l'Amour divin, l'amour qui constitue notre individualité de reflet divin, réagit à l'irritation en la remplaçant, tout comme la lumière remplace l'obscurité. Je constate que comprendre cette vérité et la mettre en pratique dans la vie quotidienne est une tâche à notre portée qu'il vaut la peine de s'efforcer d'accomplir. Ceci dit, ce n'est pas le pouvoir de la volonté humaine qui y parviendra. La solution, c'est la prière.
Pendant mes moments de prière, j'étudie à fond la Bible et Science et Santé ainsi que d'autres écrits de Mary Baker Eddy. Ces livres me rapprochent de Dieu et de Sa création. Il est particulièrement encourageant de savoir que tout ce qui est dissemblable à Dieu n'a aucun pouvoir, aucune identité, aucune réalité; ce n'est qu'un concept erroné dont on triomphe dans la mesure où on en voit l'aspect illégitime et où on refuse d'y croire. En général, toute pensée, toute parole ou tout acte qui est contraire à la nature de Dieu est une erreur, un péché, qu'on peut surmonter en admettant la vérité, c'est-à-dire que Dieu est tout-puissant. Il n'est donc pas surprenant que le passage suivant tiré de Science et Santé m'ait beaucoup donné à réfléchir: « Même murmurer contre le péché ou être irrité contre lui est une erreur. » (p. 369)
Ce qu'il faut, dans une situation désagréable, c'est un esprit ouvert prêt à admettre le pouvoir et la présence de l'Amour divin. Alors, j'essaie d'être vigilante, de ne pas « murmurer » ou de ne pas me mettre en colère, mais de calmer ma pensée tout de suite et de l'ouvrir au message du Christ qui me parle de l'amour de Dieu. Quand je m'aperçois que la pensée « qui me met hors de moi » commence à prendre forme dans ma conscience ou sur mes lèvres, je lui dis « non ! » immédiatement et je l'envoie promener. Sur-le-champ, je reconnais que Dieu seul a l'autorité de gouverner ce que je ressens, la façon dont je pense et dont j'agis.
M'ouvrir à Dieu en priant ainsi me permet de sentir la présence vivante de l'Amour divin. Mary Baker Eddy l'a magnifiquement bien exprimé dans l'un de ses poèmes:
Sur les flots en courroux, je vois
Le Christ marcher:
Calmant les eaux, sa tendre voix
Sait m'apaiser.
(Écrits divers, p. 397)
Sentir ainsi l'amour de Dieu élimine la colère et réoriente ma pensée vers une réaction guidée par l'Amour face aux circonstances qui se présentent, une réaction qui favorise la guérison pour toutes les personnes concernées, en attendant que soient trouvées des solutions au problème.
La colère ne fait pas partie intégrante de mon identité ni de celle de quiconque, puisque nous constituons la création de Dieu.
Le livre des Proverbes dans la Bible nous dit: « Celui qui est lent à la colère vaut mieux qu'un héros, et celui qui est maître de lui-même que celui qui prend des villes. » (16:32) Le personnage biblique de Joseph a toujours été une source d'inspiration pour moi à ce sujet. Ses frères jaloux l'avaient vendu comme esclave. Mais au lieu de se mettre en colère, il employa ses journées à servir Dieu et à s'efforcer de répondre aux besoins des autres. En conséquence, Potiphar, maître de Joseph et capitaine des gardes de Pharaon, lui confia un poste à responsabilité dans sa maison. Plus tard, la femme de Potiphar s'irrita contre Joseph parce qu'il refusait ses avances. Elle mentit à son mari sur ce qui s'était réellement passé, et Potiphar fit jeter Joseph en prison
Là encore, au lieu de se mettre en colère, Joseph servit Dieu et répondit aux besoins des autres. Il en résulta que Pharaon eut la possibilité de découvrir la sagesse de Joseph et le fit gouverneur « de tout le pays d'Égypte » (voir Gen. 41:41). Joseph se retrouva donc dans une position qui lui permit d'aider les Égyptiens et les peuples voisins pendant une grande famine. Et il advint qu'il retrouva son père et ses frères auxquels il avait pardonné.
En se laissant gouverner par Dieu seul, Joseph se trouva libre de toute colère, il fut capable de garder l'esprit clair, d'être constructif et de servir Dieu et l'humanité de manière incomparable. Comme beaucoup d'autres, il reçut de l'amour de Dieu des bienfaits concrets. Je ne connais pas de réaction plus constructive que celle-là. Elle apporte la guérison.
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