Quelle multitude de pensées agréables surgissent lorsqu'on contemple le délice soit de recevoir un hôte, soit de devenir soi-même un hôte! Quelles heureuses espérances se présentent à celui qui considère la joyeuse compagnie, la vive amitié, la relation plus étroite, qui seront la conséquence certaine de l'association ainsi produite lorsque la bonté en est la cause! Quand on se prépare à recevoir quelqu'un que l'on aime, on n'épargne point ses efforts pour mettre tout en ordre, et l'on veut que toutes choses soient aussi parfaites que possible dans la chambre de l'hôte. Dans son grand désir d'être prévenante, l'affection ne connaît pas la fatigue. Il faut qu'il y ait autant de propreté, de grâce et de beauté recherchées qu'il est possible d'en exprimer. Ce n'est pas seulement pour la chambre de l'hôte qu'on a cette attention, mais l'on s'ingénie aussi à trouver de quelle manière on pourra procurer au visiteur le plaisir, le contentement et l'enrichissement dans tous les sens.
On ne manque pas de se préparer soi-même de toutes manières à recevoir son hôte. On essaye de deviner et de se procurer, non seulement tout ce qui pourra contribuer au confort, mais encore tout ce qui pourra augmenter le bonheur réel de celui que l'on reçoit. On met de côté ses propres intérêts et l'on cherche uniquement à servir ceux de son ami. En d'autres termes, si l'on est un hôte véritable, on cherchera l'avantage de celui qu'on a convié dès le moment où l'on commencera à s'attendre à son arrivée.
Or, ne peut-on pas appeler les Salles de Lecture de la Science Chrétienne les chambres que les membres des Églises du Christ, Scientiste, destinent à leurs hôtes? Ce sont les lieux qu'ils ont préparés pour la réception de tous ceux qui désirent apprendre quelque chose concernant la vérité de l'être telle qu'elle est révélée dans la Science Chrétienne. C'est là que ceux qui sont fatigués du monde et découragés — ceux qui sont dégoutés des caroubes de la matérialité et à qui il tarde de retrouver la maison du Père — pourront venir chercher le réconfort et l'assurance. C'est dans ces lieux qu'ils pourront faire leurs premiers pas pour arriver à la Science de la Vie. C'est dans ces salles qu'ils auront peut-être le premier aperçu du fait qu'il leur est possible de se décharger de leurs fatigues et de trouver du repos. C'est dans ces endroits qu'ils pourront venir et trouver la nourriture spirituelle dont ils ont besoin et qui seule satisfait, en même temps que le verre d'eau froide, donné au nom du Christ, qui étanchera leur soif. Telles sont les chambres d'hôtes préparées pour tous nos frères et sœurs dans le monde entier.
Nul ne serait enclin à contester que ces salles devraient être des lieux saints; et leur atmosphère mentale devrait être aussi pure et aussi exaltée que possible. En ces endroits le Christ, la Vérité, devrait être élevé afin que tous les hommes y soient attirés. Aucun motif, aucune pensée égoïstes ou sordides ne devraient être entretenus dans ces enceintes sacrées. Il ne devrait pas y avoir la moindre goutte de poison dans les coupes de rafraîchissement données aux convives. Les Scientistes Chrétiens qui ont le privilège béni de remplir le poste d'hôtes-dispensateurs ne sauraient être trop dévoués dans leur attachement à ce travail, dans leurs intentions et leurs efforts de ne présenter que ce qu'il y a de plus haut et de plus pur à quiconque cherche la vérité. Certainement personne ne devrait se laisser aller à l'indignité des bavardages ou à la contemplation des choses du point de vue mondain, au sein de ces murs sacrés.
Et quelle devrait être l'attitude des membres de l'église envers ces lieux, leurs chambres d'hôtes? Assurément, ils ne devraient pas s'imaginer, alors que, par l'entremise des officiers de leur église, ils ont choisi les salles et les ont meublées de toutes les choses nécessaires et désirables, et qu'ils ont choisi un bibliothécaire afin qu'il soit là quand les salles seront ouvertes, que tout leur devoir à l'égard de ces salles de lecture est accompli. En effet, il ne l'est pas,— leur devoir n'a fait que commencer! De même que leurs pensées, toutes les fois qu'elles sont tournées vers ces salles, devraient être affectueuses et bienfaisantes; de même qu'aucun membre ne devrait jamais permettre qu'une erreur de croyance, au sujet de l'utilité des salles de lecture, se répande sans la réfuter, chacun devrait aussi être toujours prêt à agir avec la compréhension constructive et salutaire que l'œuvre est sous la protection de Dieu, et que, par conséquent, aucun sens d'opposition ne peut prévaloir contre elle. Tout cela est bon; mais ce soin de porter nos pensées jusqu'à Dieu, en ce qui concerne les Salles de Lecture, n'est même pas tout ce que chacun peut faire.
Si les membres de l'église ne comprennent pas la valeur de ces lieux de repos; s'ils ne reconnaissent pas qu'ils ont le privilège de les fréquenter, qu'ils doivent le faire et y apporter leurs pensées de gratitude les plus affectueuses pour les bienfaits qu'apporte la Science Chrétienne, et l'affecteux désir que tous y participent; s'ils ne pressent pas le pas pour se rendre à ces chambres d'hôtes, animés du désir de jouir du privilège d'y faire monter la tendre prière que notre Leader leur a donnée (Manuel, Art. VII, Sect. 4): “Puisse Ta Parole enrichir les affections de l'humanité entière et la gouverner,” comment peuvent-ils s'attendre à ce que les étrangers y soient attirés?
En négligeant de les visiter, les Scientistes Chrétiens oublient que les Salles de Lecture sont leurs chambres d'hôtes. Non seulement nos pensées bienveillantes devraient les soutenir, mais nous devrions nous y rendre, au moins de temps à autre, pour étudier et prier. En ce faisant, nous goûterons nous-mêmes leur utilité, et nous aurons l'ardent désir d'en faire jouir le monde entier. En outre, nous acquerrons une compréhension plus grande du fait que “Dieu a visité son peuple,” puisqu'Il a préparé de tels “asiles tranquilles” où l'on dispense à tous Sa Parole. Enfin, en chérissant ainsi ces merveilleux privilèges, nous entrerons dans la compréhension encore plus joyeuse, qu'ici-bas et maintenant même, nous sommes tous en réalité les hôtes bénis de Dieu.