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Une femme exceptionnelle

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juillet 2003


Plus de trois cents femmes sont mentionnées dans la Bible et chacune d'elles joue un rôle important en faisant passer un message spécifique. La Sunamite est l'une de ces femmes. Son histoire, qu'on peut lire dans l'Ancien Testament (II Rois 4), est particulièrement intéressante.

Cette femme vivait à Sunem, village au nord de Jizreel et au sud du Mont Guilboa, sur le territoire d'Issacar. Mais avant de parler de cette « femme de distinction », jetons un coup d'œil à la situation des femmes dans l'ancien Israël.

En général, les droits et la position sociale des femmes en Israël dépendaient de la relation qu'elles avaient avec leur père ou leur mari qui dirigeait la maison. D'après J. Pedersen dans son livre Israel: Its Life and Cultures [Israël: son mode de vie et ses cultures], la structure patriarcale de cette société, et spécialement à l'intérieur de la famille, reposait sur la croyance que l'âme de l'homme était plus forte que celle de la femme.

Cependant, dans la Bible, on rencontre quelques cas de femmes qui avaient un certain pouvoir de décision chez elles. « La Sunamite était prête à prendre certaines décisions au sein de la structure familiale, tout comme Abigaïl ou même Sara (Gen 21:12) » Mary J. Evans, Women in the Bible: An overview of all the crucial passages on women's roles, (Intervarsity Press, Downers Grove, Illinois, 1983), p. 25. Elle était d'une classe sociale aisée et avait toute la confiance de son mari. Il lui était donc possible de se montrer généreuse avec les étrangers et les voyageurs qui passaient près de sa maison pour se rendre au Mont Carmel.

La Bible nous dit que cette femme a invité le prophète Élisée à venir manger chez elle quand il passait par là. Un jour elle demande à son époux qu'une chambre soit construite pour « l'homme de Dieu » – Élisée – afin qu'il ait un lieu de repos sur « la route qu'il emprunte fréquemment » Matthew Henry's Commentary on the whole Bible unabridged, (Hendrickson Publisher, Inc., 1991), p. 5., en se rendant au Mont Carmel. Nous avons là un exemple de femme prenant des initiatives avec l'approbation de son mari.

Selon plusieurs dictionnaires bibliques, le nom Élisée signifie « Dieu est le salut ». « Un prophète était un voyant qui proclamait le message, ou la parole de Dieu, pour corriger les abus religieux et moraux, qui proclamait la vérité et un sens élevé de ce qu'est la morale, ces deux éléments faisant partie du caractère de Dieu et constituant les fondements du gouvernement divin. Un prophète était la bouche au moyen de laquelle Dieu parlait à l'homme. Ses actes étaient la conséquence de cette connaissance. » Easton's Bible Dictionary.

Un jour, le prophète Élisée demande à son serviteur, Guéhazi, d'aller chercher la Sunamite. Celle-ci vient et se tient devant la porte de la chambre pour écouter ce que le prophète a à lui dire. Il désire remercier la Sunamite pour sa générosité et lui offre de parler pour elle au roi ou au chef des armées. Mais la Sunamite ne voit pas la nécessité de demander quoi que ce soit au roi, puisqu'elle a déjà tout ce qu'il lui faut. Elle a une position sociale élevée et elle est respectée dans son village.

Cependant Élisée interroge son serviteur qui l'informe que cette femme n'a pas d'enfant et que son mari est âgé. Pour le peuple d'Israël, ne pas avoir d'enfant était un grand problème qui concernait toute la nation. Cela signifiait qu'on ne bénéficiait pas de la faveur ou de la grâce de Dieu, et que la lignée était interrompue. Alors Élisée appela la Sunamite et lui dit que dans un an elle donnerait naissance à un fils.

Avoir un enfant était pour cette femme hors de question parce que son mari était très âgé, d'où sa réponse: « Non ! mon seigneur, homme de Dieu, ne trompe pas ta servante ! » On a comparé cette réaction à celle de Sara quand il lui fut annoncé, à un âge avancé, qu'elle allait avoir un enfant. « Dans les deux cas, il nous est dit qu'un des parents, ou les deux, était trop vieux pour espérer avoir un enfant, apparemment pour mettre en évidence la grandeur de l'intervention de Dieu. » Otwel, John H., And Sarah Laughed, (The West Winter Press, Philadelphia, PA, 1977), p. 57. D'ailleurs, une année plus tard, la Sunamite met au monde un enfant.

Dix ans après, l'enfant, qui est aux champs avec son père, tombe malade. On l'amène à sa mère qui le garde dans ses bras jusqu'à midi, puis l'enfant meurt. La Sunamite étant une femme pieuse, il est logique de penser que pendant ce temps elle a prié Dieu pour son enfant. « Rien ne prouve qu'il existât une restriction quelconque pour les femmes par rapport au culte... La Sunamite assistait à certaines formes de culte avec Élisée le jour du sabbat et les jours de nouvelle lune (II Rois 4:23). »Women in the Bible: An overview of all the crucial passages on women's roles, p. 29.

La réaction de cette femme, au moment de la mort de son enfant, pourrait nous sembler peu commune: elle reste sereine, sachant exactement ce qu'elle doit faire. Elle va déposer le corps de l'enfant sur le lit du prophète, referme la porte derrière elle et informe son mari qu'elle va aller voir le prophète. Le voyage au Mont Carmel prenait de cinq à six heures.

Quand le prophète voit la femme au loin, il lui envoie son serviteur pour lui demander si tout va bien pour elle, son mari et son fils. La Sunamite répond que tout va bien. Mais quand elle arrive auprès du prophète, oubliant toute formalité et tout protocole, elle se jette à ses pieds. Ni le serviteur ni le prophète ne savent ce qu'il lui est arrivé. Ses premières paroles prennent la forme d'un plaidoyer pour que le prophète confirme la promesse qu'il lui avait faite: « Ai-je demandé un fils à mon seigneur ? » Elle sanglote. « N'ai-je pas dit: Ne me trompe pas ? »

Le prophète envoie Guéhazi vers l'enfant. Il lui donne son bâton en lui ordonnant de le placer sur le visage de l'enfant. Guéhazi part, mais la Sunamite n'est pas satisfaite et refuse de retourner chez elle à moins qu'Élisée ne vienne également. Son « intuition correcte » Voir Interpreter's One-Volume Commentary on the Bible, (Abingdon Press, Nashville et New York, 1971), p. 199., son intuition spirituelle, lui dit que c'est au prophète de resusciter l'enfant.

Alors, en cédant à l'insistance de la Sunamite, le prophète décide de la suivre. Tandis qu'ils sont en chemin, Guéhazi vient à leur rencontre et informe à Élisée que l'enfant ne réagit pas au bâton, qu'il ne revient pas à la vie. Quand Élisée entre dans la maison, il voit l'enfant mort sur son lit, il le ramène à la vie et le rend à sa mère.

Mais l'histoire de la Sunamite ne s'arrête pas là. Un jour, le prophète lui conseille de quitter la région parce qu'il y aura bientôt une famine qui durera sept ans (voir II Rois 8:1–6). C'est un grand avantage pour la Sunamite d'être informée à l'avance de la famine à venir. Elle peut se préparer pour le départ, et s'organiser afin d'entreprendre ce voyage vers un pays étranger. Nous pourrions dire ici que cette femme est à nouveau en train d'exercer son autorité, dans le domaine spirituel comme dans le domaine économique.

La réaction de la Sunamite, au moment de la mort de son enfant, pourrait nous sembler peu commune: elle reste sereine, sachant exactement ce qu'elle doit faire.

Sept ans plus tard, elle retourne dans son pays, apparemment veuve. Il lui est possible de faire appel auprès du roi concernant sa maison et son champ. La Sunamite accomplit la démarche avec assurance. « Dans l'ancien Israël, les biens appartenaient à la famille et non à une personne. Le mari ou la femme avait le droit de représenter la famille et de se présenter comme le propriétaire. » And Sarah Laughed, p. 145. C'est un nouvel « exemple d'une femme exerçant le droit d'en appeler au roi pour un jugement ou pour de l'aide. » ibid.

Le serviteur d'Élisée est justement en train de raconter au roi la résurrection par le prophète du fils de la Sunamite, lorsque celle-ci se présente. Elle peut alors confirmer ce récit. Le roi lui restitue sa maison et son champ ainsi que tout ce que la terre a rapporté pendant ces sept années.

Les qualités qu'exprime la Sunamite, comme la générosité, la dévotion, la foi, la constance, la persistance, la force, l'obéissance, lui permirent de recevoir de nombreux bienfaits. La Sunamite fait partie des quelques femmes de la Bible qui firent valoir leurs droits au sein de leur communauté.

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(Mary Baker Eddy, La Première Eglise du Christ, Scientiste, et Miscellanées, p. 353)

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