« Le temps est à la colère, c’est un fait ! », écrit Katherine Ellison à la page « Santé » du Washington Post. « Les spécialistes de la santé mentale constatent avec inquiétude une augmentation de la violence domestique et de l’abus de drogues et d’alcool, relève-t-elle. Ils préviennent que les Américains ont besoin de toute urgence de meilleurs outils pour apaiser les tempêtes émotionnelles. »
C’est une chose de tenir quelqu’un pour responsable d’un acte répréhensible ou d’une injustice, mais on peut parfois se laisser aller à des accès de colère inopportuns. Existe-t-il une base plus solide sur laquelle des pensées claires et des actions raisonnées, plutôt que des réactions émotionnelles, produiront des changements utiles ?
Comme la plupart d’entre nous, j’ai manifesté de la colère et subi celle des autres ; tantôt elle était apparemment justifiée, tantôt infondée. Un soir, je me suis retrouvée assise devant la porte de la chambre de ma fille, alors adolescente. Elle était furieuse et s’était enfermée à clé. Elle a crié : « Je te hais ! » pendant des heures. Je la comprenais. J’avais été maladroite et je l’avais embarrassée devant ses amis.
Je m’étais excusée, mais cela n’avait rien arrangé pour aucune de nous deux. Je m’en voulais et me sentais anéantie par cette colère.
Finalement, j’ai demandé à Dieu de me montrer comment aimer. Dieu, l’Amour divin, est imperturbable, la colère ne l’affecte pas. Cet Amour a les yeux « trop purs pour voir le mal » (Habacuc 1:13). Dieu ne voit pas en nous des mortels aux émotions explosives, mais Ses enfants spirituels, aimés et en paix les uns avec les autres. L’Amour divin ne tient pas le registre de nos gaffes, Il ne les connaît même pas. L’Amour pardonne et nous ouvre le cœur au pardon.
Il n’y a pas un seul endroit de l’univers, ni un seul coeur qui ne puisse être touché par l’amour guérisseur de Dieu.
Ce soir-là, tandis que je priais, ma colère s’est apaisée. Assise devant la porte de sa chambre, silencieusement, j’ai de nouveau pu vraiment aimer ma fille. Pour chaque « je te hais », j’affirmais : « Non, tu ne me hais pas. Tu aimes. Dieu t’a créée pour aimer. Tu es faite d’un amour pur. Rien ni personne ne peut t’enlever cet amour. »
Au bout d’un moment, la maison a retrouvé son calme et nous sommes toutes deux allées nous coucher. Le lendemain matin, la colère s’était dissipée. Nous avions rétabli notre lien d’amour. Nous étions toutes deux à la fois changées et guéries.
Jésus dit : « Accorde-toi promptement avec ton adversaire, pendant que tu es en chemin avec lui. » (Matthieu 5:25) Il mettait en pratique ses sermons et, comme le prouve son exemple, il ne s’agit pas de fermer les yeux sur les actes répréhensibles. Mais le fait de réagir par des éclats de colère flétrit la pensée claire et pertinente, comme un vent chaud qui souffle sur une fleur de montagne.
On peut contrer promptement et avec persévérance la tentation de la colère par la prière de guérison. La prière qui guide la pensée vers Dieu comme étant la source présente et stable de la pureté, de la miséricorde et de l’amour, cette prière agit comme un baume adoucissant qui favorise l’apparition de la paix, de l’espoir, de la stabilité, du pouvoir spirituel et de la grâce. Lorsque, grâce à la prière, la colère fait place à la stabilité et à la clarté de la raison spirituelle, la pensée prend une nouvelle orientation, elle devient réceptive à une inspiration nouvelle, à la révélation du bien divin qui émane de Dieu et guérit. C’est à ce moment que de vrais progrès et de vrais changements se produisent.
Nous pouvons tous faire l’effort de désamorcer ces accès de colère, qui ne nous appartiennent pas, contrairement à l’amour de Dieu qui, lui, est bien en nous. Il n’y a pas un seul endroit de l’univers, ni un seul cœur qui ne puisse être touché par l’amour guérisseur de Dieu. On peut prendre position et dire : « Non, tu ne m’auras pas, colère ! Tu n’auras pas le dernier mot ! » En reconnaissant dans la toute-puissance de l’Amour divin la force motrice des progrès et de la guérison, on réduira l’influence d’une colère réactionnelle qui n’aide en rien.
La pensée calme et élevée,
ou intelligence spirituelle,
est en paix.
– Mary Baker Eddy, Science et Santé
avec la Clef des Ecritures, p. 506