Pour Christ Jésus le royaume de Dieu, le royaume de tout bien, était toujours nettement présent, et en l'homme, l'émanation de Dieu, était inclus ce royaume. C'était là une conséquence naturelle de sa conviction de l'indiscutable totalité de Dieu. Et les conclusions qu'il en tirait s'avéraient puissamment pratiques.
Sur cet aspect de ses enseignements, Mrs. Eddy fait la remarque suivante: « Jésus vint annoncer la Vérité et dit non seulement: “Le royaume de Dieu est au-dedans de vous.” Donc il n'y a pas de péché, car le royaume de Dieu est partout et suprême, et il s'ensuit que le royaume humain n'est nulle part et qu'il est forcément irréel. Jésus enseigna et démontra que l'infini est un, et non deux. Il n'enseignait pas qu'il y a deux divinités, l'une infinie et l'autre finie, car cela serait impossible. » Non et Oui, p. 35;
Comprendre — et mettre en pratique la compréhension — que l'infini est un, qu'il est spirituel et bon, c'est goûter aujourd'hui le royaume de Dieu auquel Christ Jésus faisait allusion. Croire que l'infini s'accompagne en quelque sorte d'une vie et d'une création finies, c'est, dans une certaine mesure, tolérer l'opposé illusoire du royaume de Dieu.
Comme le royaume de Dieu est sans bornes, il est le seul royaume qui soit. Le fait que Jésus était conscient de cette réalité métaphysique montre qu'il entretenait un rapport fondamental avec l'Entendement et ses idées spirituelles plutôt qu'avec un monde matériel que peuplaient des mortels, englobant des foules de gens infirmes ou malfaisants, monde qu'afflige parfois une nature destructrice. Il ne croyait pas en deux réalités mutuellement hostiles — la spirituelle et la matérielle — pas plus qu'il ne croyait en une réalité parfaite, divine, et en une réalité imparfaite, mortelle, essayant ensuite mentalement de faire en sorte que la parfaite l'emporte sur l'imparfaite. Il avait une compréhension claire absolument unique du fait que « le royaume de Dieu est partout et suprême », ce qui explique l'autorité qu'il détenait et son aptitude à guérir et à ajuster tout ce qui semblait faux et limité lorsque se présentaient à lui les prétentions d'un royaume matériel et d'êtres mortels. Il savait qu'il ne se trouvait pas face à une réalité matérielle incohérente qu'il lui fallait mentalement rendre harmonieuse. C'est de sa spiritualité rédemptrice sans pareille que découlait sa capacité de guérir, laquelle lui valut le titre de jésus le Christ.
Nous aussi avons accès aujourd'hui à cette même capacité grâce au Christ éternel, la conscience démontrable du fait que le royaume de Dieu est à notre portée et au-dedans de nous — pas simplement imminent (tout proche) mais immanent (dans l'être même).
L'argument selon lequel il existe deux divinités, deux créateurs, deux créations constitue ce que l'antéchrist revendique et de là découlent tous les malheurs humains quels qu'ils soient. Reconnaître que c'est là une imposture absolument dépourvue de fondement prend valeur de démonstration.
Mrs. Eddy a également percé à jour la prétention à des réalités doubles et le fait qu'elle a reconnu et démontré la seule présence du royaume impeccable de Dieu atteste bien qu'elle a été le disciple très intelligent et tout dévoué de Christ Jésus. Tout comme le maître Métaphysicien, elle s'est refusée à croire à la présence ou au royaume apparents de l'entendement mortel qui inclut la souffrance et le désappointement, les restrictions et la maladie. Elle nous montre comment, grâce à la Science Chrétienne, prouver scientifiquement que l'immuable présence de l'Esprit, Dieu, constitue la seule existence réelle.
Commençant à percevoir que « le royaume de Dieu est partout et suprême », nous comprenons ce que signifie la mission de Christ Jésus. Nous commençons à devenir ses vrais disciples et, dans une certaine mesure, à imiter ses œuvres. Nous ne sommes pas, dans notre être véritable, des mortels qui luttent pour échapper à un monde de matière et qui s'efforcent, en dehors d'eux-mêmes et bien loin, d'atteindre le royaume de Dieu. Tout ce qu'inclut le royaume de Dieu peut se démontrer comme étant concret et présent: la substance, l'amour, la joie, la paix.
Jésus donna cette assurance à Pilate: « Mon royaume n'est pas de ce monde... Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour moi afin que je ne fusse pas livré aux Juifs; mais maintenant mon royaume n'est point d'ici-bas. » Jean 18:36; Pour Jésus, il n'existait pas de réalités matérielles auxquelles on pût croire, qui fussent menacées par das ennemis, qu'il fallût défendre, pour lesquelles on dût combattre, et que l'on eût à gagner ou à perdre. A ses yeux, la réalité était absolument spirituelle, hors de toute atteinte des sens et d'une nature éternellement divine. Le royaume de Dieu, l'Esprit, était le royaume de Jésus.
A cette époque de l'année où nous pensons spécialement à la naissance de Christ Jésus et à la portée de sa carrière pour le genre humain, c'est peut-être en nous vouant à nouveau à notre citoyenneté du royaume de Dieu que nous pourrions le mieux célébrer Noël. C'est un moment particulier pour nous rappeler que le bien spirituel, infini, constitue la réalité subjective de l'Entendement divin, qui est nôtre à présent et à jamais. Du point de vue spirituel, c'est assurément la meilleure manière de célébrer la nativité de Christ Jésus. Soulignant la nécessité d'apprécier spirituellement le sens de cette époque de Noël, Mrs. Eddy écrit: « En Science Chrétienne, Noël représente le réel, l'absolu, l'éternel — les choses de l'Esprit, non de la matière. » Elle ajoute: « Le fondement de Noël, c'est le roc, Christ Jésus; ses fruits sont l'inspiration et la compréhension spirituelle de la joie et de l'allégresse — non en raison de la tradition, de l'usage ou des plaisirs corporels, mais en raison de la vérité fondamentale et démontrable, en raison du ciel au-dedans de nous. » The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 260.
Le ciel au-dedans de nous ! Quelle perception réjouissante en ce temps de Noël — et en tout temps ! Vivre à partir d'un tel point de vue, c'est le cadeau le plus sublime que nous puissions faire à ceux que nous aimons et à l'humanité ! C'est la preuve la plus véridique que nous apprécions la vie de Christ Jésus.