Au moment où la guerre du Vietnam commençait à faire beaucoup de bruit, l’Oncle Sam est venu me taper sur l’épaule. Je suis donc allé subir un examen médical à la suite duquel je devais être enrôlé dans l’armée.
Au cours de la journée, les médecins m’ont demandé de sortir de la file pour aller passer une deuxième radio. A la fin de la journée, ils m’ont annoncé que quelque chose n’allait pas. Et c’est tout ce qu’ils m’ont dit. On devait me rappeler le lendemain. Et on m’a en effet rappelé pour me dire: « C’est grave; vous devez consulter un spécialiste des poumons immédiatement. » Je pensais qu’il s’agissait simplement d’un rhume qui traînait en longueur. Je pesais environ vingt kilos de moins que mon poids normal, j’étais très maigre. En fait, j’avais la tuberculose. Je suis allé voir plusieurs médecins et j’ai finalement été soigné par un docteur qui, je devais le découvrir plus tard, était probablement une sommité mondiale dans le domaine des maladies pulmonaires.
Les médecins ont donc commencé une batterie de tests. Et au bout de deux semaines, je suis allé revoir ce spécialiste qui surveillait l’ensemble du processus. Les larmes aux yeux, ce docteur m’a appris que je ne vivrais sans doute pas plus de six mois. Même si j’entrais dans un sanatorium, où je serais immédiatement soigné et où je pourrais vraiment me reposer, je n’aurais sans doute pas plus de deux ans à vivre.
Je venais de terminer mes études universitaires. J’avais commencé ma carrière professionnelle. C'est bien la dernière chose qu'on veut entendre à ce moment-là de son existence. Je suis sorti du bureau et je suis resté debout devant l’immeuble. Je venais de voir cet homme avec des larmes dans les yeux. Je n’arrêtais pas de me répéter: « Mais qu’est-ce que je vais faire ? » Je me suis alors souvenu que j’avais un Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy. Je ne savais pas grand-chose de ce livre. La meilleure amie de ma mère était scientiste chrétienne. Et Joséphine, une femme qui faisait le ménage chez nous, était aussi scientiste chrétienne. Je savais seulement que cette religion guérissait. Et je me suis dit que c’était la solution. J’ai ressorti Science et Santé du carton de livres dans lequel il était, et j’ai commencé à le lire.
Mes parents n’étaient pas très contents. J’ai entendu ma mère demander à la femme de ménage de ne pas me parler de la Christian Science*. Elle lui a dit: « Tout ce que vous allez faire, c’est donner de faux espoirs à Riley et lui emmêler les idées. » Je lisais le livre, mais je ne pouvais pas le faire devant eux. Alors je le lisais le soir et puis je le cachais sous mon matelas.
C’était Joséphine qui changeait les draps, donc elle savait où je cachais le livre. Elle a sans doute compris ce qui se passait, mais elle ne m’a jamais rien dit. Un jour, l’amie de ma mère est venue me voir et à un moment donnè maman a dû quitter la pièce pour répondre au téléphone. J’ai attendu qu'elle soit sortie pour demander: « Mary Francis, ditesmoi, comment priez-vous ? »
Mary Francis m’a répondu: « D’abord, tu prends comme point de départ ta perfection spirituelle. Tu pries en partant de ce point de vue. Tu es l'enfant parfait de Dieu. »
Ma mère est revenue dans la chambre, et c'est tout ce que j'ai pu obtenir. Je lisais le livre d'étude, mais je dois dire que je commençais à paniquer. Je me disais que la seule chose qui se passait, c'était le processus de la lecture. Et je me suis rendu compte que ça ne suffisait pas. Il allait falloir que je comprenne.
Finalement, je suis arrivé à la page 259. C'était l'un de ces moments où tout se met en place mentalement. Voici ce que j'ai lu: « En Science divine, l'homme est la vraie image de Dieu. La nature divine fut le mieux exprimée en Christ Jésus, qui projeta sur les mortels le reflet plus vrai de Dieu et éleva leur vie plus haut que ne le permettaient leurs pauvres modèles de pensées — pensées qui représentaient l'homme comme déchu, malade, pécheur et mourant. » Je pouvais tout à fait m'identifier à cela. J'ai lu ce passage et j'ai pensé: « J'en suis là. » Je me sentais vraiment déchu. Vraiment malade. J'en avais assez du péché. Et de cet affrontement avec la mort. Or le livre continuait ainsi: « La compréhension, semblable à celle de Christ, de l'être scientifique et de la guérison divine renferme un Principe parfait et une idée parfaite — Dieu parfait et homme parfait — comme base de la pensée et de la démonstration. »
Ainsi que je l'ai déjà dit, je m'identifiais à l'homme déchu, malade, pécheur et mourant. Et j'en avais assez. A cet instant, j'ai été obligé de me demander: « Est-ce que tu peux réellement penser en partant du fait que tu es l'enfant parfait de Dieu ? Et prier à partir de ce point de vue ? »
Tout d'abord, cela me paraissait très présomptueux de ma part d'affirmer cela, parce qu'à mes yeux, il était évident que le malade et le pécheur faisaient partie de moi. Mais j'ai vraiment commencé, à ce moment-là, à voir bien plus clairement que nous sommes les fils et les filles de Dieu. Nous sommes les idées spirituelles de Sa création. Cette création est parfaite et demeure parfaite à travers les âges.
A l'époque, je n'ai pas compris ce qui se passait. Il y a eu un changement dans ma pensée, cela ne fait aucun doute. Il y avait plus d'énergie, plus de lumière. Je ne peux pas l'expliquer mieux que cela. L'avenir ne paraissait plus aussi sombre. Je supportais de moins en moins d'être tout le temps au lit. J'avais envie de me lever.
Quelques jours plus tard, notre médecin de famille, qui était aussi notre voisin et qui avait surveillé l'évolution de mon état, nous a dit que les docteurs étaient inquiets de ce qui semblait se passer dans certaines radios. Et ils continuaient à me faire subir des tests. « Nous ne comprenons pas très bien, nous a-t-il dit, mais nous voulons surveiller cela de très près. Nous pourrions peut-être vous donner des médicaments et des antibiotiques. » Mais ils n'étaient pas vraiment sûrs. Alors ils ont décidé de ne pas me donner de médicaments, mais d'observer l'évolution de mon état.
Je crois que c'est environ deux semaines plus tard qu'ils m'ont envoyé consulter un troisième médecin qui m'a aussi fait subir des tests et passer un examen médical. Et quand il a eu terminé, il a déclaré: « Je ne comprends pas très bien ce qui se passe ici. Il y a environ cent ou cent vingt jours, quand on a commencé les radios, vous étiez à l'article de la mort. Cette fêlure à la clavicule m'indique que ces radios sont bien toutes les vôtres, mais aujourd'hui vous êtes le spécimen le mieux portant que j'aie vu dans ce cabinet depuis longtemps. »
Je dois vous dire que je n'ai pas été surpris, mais j'étais soulagé de l'entendre.
J'ai répondu: « Ah bon ? »
Et il m'a dit: « Oui, mais je ne comprends pas ce qui s'est passé. C'est miraculeux. Parce qu'en plus aucun tissu ne porte de cicatrices. Cela me ferait dire qu'il ne s'agissait peut-être pas de la tuberculose, pourtant c'est ce que j'aurais diagnostiqué, la tuberculose. Et je le ferais encore maintenant. » J'ai donc été guéri.
Nous étions tous remplis de joie. Aux yeux de mes parents, il était évident qu'il y avait eu une série d'améliorations. Je pense qu'ils se sont dit que j'aurais été guéri de toutes façons. Il y avait une énorme opposition à la Christian Science. Je dis cela parce que si vous pensez que les choses doivent être exactement d'une certaine façon pour que la guérison se produise, vous vous trompez. Qui vous êtes ou la situation dans laquelle vous vous trouvez, cela ne fait pas de différence. Ce livre, le livre d'étude de la Christian Science, révèle la lumière du Christ. Cette lumière ne va peut-être pas venir du jour au lendemain, et vous allez peut-être vous retrouver parfois dans des circonstances terribles, mais je vous dis « persévérez ». C'est ce que j'ai fait.