Hors de votre zone de confort ?

Etre dans sa zone de confort, comme je l’ai découvert, ne signifie pas forcément se trouver dans un endroit qui nous est familier, où tout le monde a la même apparence et le même comportement. Il y a quelques années, j’ai vécu une expérience qui m’a fait comprendre que reconnaitre que Dieu maintient toute Sa famille en sécurité et en paix est la meilleure zone de confort qui soit, et celle où je veux demeurer !

Et parce que chacun d'entre nous, en tant qu’enfant de Dieu, fait partie de cette famille, les occasions de construire des ponts entre les races et les cultures peuvent se présenter de manière inattendue et profondément riche de sens.

J’étais dans un pays où la plupart des gens avaient une apparence différente de la mienne. Au fur et à mesure que je découvrais ce pays, les différences de langue et de culture devenaient plus évidentes. Je me sentais mal à l’aise et coupée de mes racines dans ce lieu étranger.

Bousculée par la foule sur le trottoir, je me suis écartée pour laisser passer les autres personnes. A ce moment-là, j’ai compris que j’avais le choix : soit rester avec ce malaise et ce sens de séparation et me sentir encore plus étrangère, ou bien me concentrer sur une vision plus profonde et spirituelle de la situation, sur la relation et le lien naturels qui nous unissent tous en tant qu’enfants de Dieu.

Par expérience, je savais que la seconde option m’apporterait la paix. Un verset des Ecritures m’est venu à l’esprit : « N’avons-nous pas tous un seul père ? N’est-ce pas un seul Dieu qui nous a créés ? » (Malachie 2:10)

Je suis restée immobile sur ce trottoir, ouvrant mon cœur à notre Père-Mère céleste, Dieu, qui est l’Amour universel. Cet Amour divin, qui inclut tout, est notre source commune. Ce qui nous unit tous, c’est le fait d’être créés par l’Esprit, aimés par l’Esprit et soutenus par l’Esprit. Notre créateur ne nous envoie pas hors de chez nous pour nous faire traverser des relations déconcertantes. Nous sommes conçus pour interagir harmonieusement et joyeusement les uns avec les autres.

Quelle perspective apaisante pour repenser ma relation avec ceux qui m’entouraient ! Les différences de race, de culture ou de langue n’avaient pas à nous opposer.

J’ai également compris que notre héritage commun comprend des qualités spirituelles pleines de vie telles que l’attention, la gentillesse, la compassion et le désintéressement. Lorsque nous en prenons conscience, nous nous orientons naturellement vers la compréhension mutuelle, l’entraide et la paix. Aucune circonstance ne peut changer la nature véritable, spirituelle et unifiée de chacun. Une déclaration de Mary Baker Eddy dans son livre, Science et Santé avec la Clef des Ecritures, exprime cela parfaitement : « Avec un même Père, Dieu, tous les membres de la famille humaine seraient frères. » (p. 469-470)

Le désir de valoriser tous ceux qui m’entouraient, non pas comme des étrangers mais comme des frères et des sœurs, s’est fait jour en moi. J’ai prié pour ressentir la présence de la source et de l’essence divines, qui nous relie tous ensemble tendrement.

Et puis quelque chose a attiré mon attention : un nourrisson emmailloté dans un pagne fleuri sur le dos d’une femme âgée. La tête du bébé brinquebalait de droite à gauche et d’avant en arrière, son petit cou n'étant pas encore assez fort pour maintenir sa tête droite. Sa petite nourrice s’efforçait d’ajuster l’enfant en se contorsionnant, mais en vain. A ce moment-là nos regards se sont croisés. Elle m’a lancé un regard suppliant.

Parce que chacun d’entre nous, en tant qu’enfant de Dieu, fait partie de cette famille, les occasions de construire des ponts entre les races et les cultures peuvent se présenter de manière inattendue et profondément riche de sens.

Je me suis avancée vers elle. Elle a attendu. Instinctivement et sans hésitation, ma main s’est glissée dans les plis du pagne aux couleurs vives. J’ai senti une bande de tissu chiffonné, que j’ai tirée vers l’extérieur et je l’ai enroulée autour de la tête du bébé. Aaah... cela s’ajustait parfaitement. L’enfant, maintenant fermement calé contre le dos de la femme, pouvait se reposer en toute sécurité et il gazouillait joyeusement.

Nos regards se sont de nouveau croisés et nous nous sommes souri. Un lien s’est tissé, j’ai réalisé que nous étions réunies dans un tendre moment de soutien et de gentillesse. Les mots n’étaient pas importants, seul comptait notre souci mutuel du bien-être de l’enfant. Ce qui nous unissait, c’était la sollicitude que nous partagions. Et ça, c’est dans ma zone de confort !

Il est nécessaire de comprendre les différences et de les traiter, ce qui permet de résoudre les sujets de discorde et de surmonter les préjugés. L’engagement de nombreuses personnes en ce sens fait la différence. Cette sollicitude découle naturellement de la reconnaissance de notre unité en tant qu'enfants d’un Parent divin dont l’amour est universel et sans limites. Laissons l’Amour divin nous encourager à sortir de notre « univers familier », pour entrer dans notre véritable zone de confort, en affirmant que chacun a sa place dans notre unique grande famille spirituelle, qui inspire des liens authentiques.