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La Science Chrétienne: Science du salut

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juin 1920


Pour peu qu'on se donne la peine de penser, il faut reconnaître qu'aujourd'hui, plus que jamais dans le passé, le monde a besoin d'être délivré de ses maux, c'est-à-dire, de ses péchés, de ses souffrances, de ses maladies, de sa mortalité, et enfin, de son incrédulité. Quand on constate les misères et les ruines amoncelées de toute part autour de nous, quand on voit les détresses et les échecs qui accompagnent tout effort, enfin quand on note à quel point le monde est asservi au mal et à la matérialité, il est hors de doute que ce dernier réclame instamment quelque chose de plus efficace, c'est-à-dire, pour parler avec exactitude, une intelligence pratique de cette partie des enseignements bibliques qui lui promet son affranchissement du péché et de la maladie.

LA PROMESSE DU SALUT

Voici bientôt vingt siècles, cette question était d'une telle importance aux yeux de notre Sauveur Jésus-Christ, qu'il endura volontairement les affres inexprimables de Gethsémané et de la croix pour apporter le salut au genre humain. La Bible déclare que Jésus-Christ vint détruire les œuvres du démon, et l'histoire de sa vie atteste qu'il détruisit le péché, la maladie et la mort, et qu'il apprit à ses disciples à l'imiter, leur disant: “Celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais;” elle atteste aussi que les premiers Chrétiens, fidèles pendant près de trois siècles à son ministère, surent démontrer la vérité des enseignements de leur Maître en accomplissant eux-mêmes ses œuvres merveilleuses.

La Bible affirme que Jésus vint offrir un salut complet. Si nous nous représentions un instant ce que serait ce monde si cette mission de notre Sauveur devait porter ses fruits, si tous les hommes vivaient selon ses enseignements et démontraient leur valeur, le péché et la souffrance sortiraient inévitablement du domaine de l'expérience humaine; nous saurions apprécier la grande bénédiction renfermée dans un tel salut, et nous nous rendrions compte à quel point nous avons été loin de mettre à profit les objets que notre Maître, par ses labeurs et ses souffrances, a voulu mettre en notre possession. Nous verrions alors que le salut peut être complet ici et maintenant, comme l'assure la Bible, “Voici maintenant le jour du salut.” Il doit y avoir une cause à nos échecs, à cette incapacité de comprendre les doctrines de la Bible; il doit y avoir une raison pour la négligence que nous leur témoignons; aussi n'est-ce pas sans intérêt que nous examinerons ce que la Science Chrétienne peut offrir comme remède à un pareil état de choses.

OBLIGATION DE TRAVAILLER AU SALUT

La croyance des Chrétiens est que le salut s'obtient par le Christ. Cependant, afin d'être efficace, le salut doit avoir son Principe comme fondement ainsi que sa science. Or, la science signifie une connaissance exacte, systématisée et démontrable, de faits, de lois, ou de causes. Par ailleurs, selon le dictionnaire biblique de Smith, le salut signifie “délivrance des maux temporels ou de la destruction terrestre,” en d'autres termes, délivrance du mal, du péché, de la maladie et de la mort. La science du salut par le Christ est donc la connaissance démontrable du Principe divin, de la Vérité-Christ, qui affranchit de tous les maux.

St. Paul nous avertit d'avoir à faire notre propre salut. Voilà qui dépasse de beaucoup la notion si répandue que le salut est assuré par la seule croyance, par la seule foi en Jésus-Christ comme Fils de Dieu. Une telle foi est une nécessité vitale, assurément, mais elle n'est aussi que le point de départ de notre salut — sa base spirituelle en quelque sorte. Il importe, ensuite, de travailler à notre salut en partant de cette idée fondamentale; il s'agit de se séparer du péché, de l'esclavage des sens, des limitations, des catastrophes, des maladies et enfin de la mort. “La foi qui sauve,” l'admission que Jésus-Christ est le Fils de Dieu et qu'il a apporté le salut à tout le genre humain, ceci comporte non seulement l'acceptation joyeuse des actes et des paroles de Jésus, mais aussi l'obligation d'aller faire nous-mêmes ce qu'il a dit que nous pouvions et devions faire. Les disciples ont suivi son exemple et ont fait, dans une certaine mesure, les œuvres qu'il avait faites et dont il leur avait enseigné l'accomplissement. Leur foi devint une compréhension du Principe et de la loi enseignés et démontrés par Jésus, et, de la sorte, ils commencèrent à faire leur propre salut. Ce même enseignement et cette même démonstration sont de nouveau à la portée de chacun aujourd'hui, et notre devoir de Chrétiens, disciples du Maître en ce vingtième siècle, est d'appliquer son Principe et d'obtenir les mêmes résultats, à l'instar de nos aînés, témoins de sa vie, et des trois cents premières années de notre ère.

Si grande que soit la foi d'un écolier dans son maître, si convaincu qu'il soit que celui-ci a résolu et peut résoudre n'importe quel problème, il n'en demeure pas moins vrai que l'écolier ne possédera son sujet qu'en s'adonnant lui-même à son étude. Si la foi en Jésus-Christ est la seule chose nécessaire pour s'assurer le salut, pourquoi la Bible est-elle si remplie d'instructions, de conseils, de commandements touchant notre propre participation à la victoire sur le mal; pourquoi l'Apocalypse, notamment, contient-elle tant de promesses pour “celui qui vaincra,” et en particulier, celle-ci: “Celui qui vaincra, héritera ces choses; et je serai son Dieu, et il sera mon fils.”

Travailler à notre propre salut, c'est parvenir à la maîtrise de tous les maux de ce monde et de leurs causes, c'est les détruire par la connaissance démontrable de Dieu reçue par Jésus-Christ, c'est établir l'harmonie, la santé, le bonheur, dans la vie de tous les jours. Ainsi, nous n'entrons en possession de notre salut qu'après avoir obtenu la domination sur toute discorde et sur les causes qui la déterminent. Cette domination comprend nécessairement l'exercice d'un pouvoir sur la matière et sur ses lois auxquelles nous sommes tellement asservis, l'exercice d'un pouvoir sur le mal et sur sa sensation, sur le péché et l'affliction, sur la mort et les terreurs qui l'accompagnent. Cette domination signifie enfin la possession d'une vie parfaitement harmonieuse, la descente du royaume de Dieu sur la terre.

ESSENCE D'UNE PUISSANCE QUI SAUVE

Quelle est l'essence, quelle sont les conditions d'une puissance qui doit affranchir le genre humain de sa misère? A coup sûr, ce doit être une puissance susceptible d'en révéler la cause et de la détruire ensuite. Ce doit être une puissance détruisant tout mal, tout péché, toute maladie. Elle doit, en outre, être capable de rendre le genre humain honnête, juste, charitable et intelligent. Ceci signifie qu'il ne lui suffit pas de procurer le Principe et les règles d'une vie droite, mais qu'il importe de mettre les hommes à même de connaître ces règles et de les appliquer, comme aussi de vaincre les influences contraires qui paralysent la marche en avant. Cette puissance, encore une fois, doit se montrer capable de sauver l'homme de tout mal et de lui donner, par la compréhension spirituelle, la conscience du bien.

De ce fait, la maîtrise du mal est la première chose à considérer ensuite. Elle implique la connaissance de sa nature et de son caractère. Aussi, afin de pouvoir l'analyser intelligemment, voyons brièvement tout d'abord ce que la Science Chrétienne enseigne touchant la nature intime du bien, de ce qui est réel et vrai à l'égard de Dieu, de l'homme et de l'univers.

DÉFINITION DE DIEU

La Science Chrétienne affirme que Dieu est, en effet, conforme à la définition que la Bible donne de Lui, à savoir, l'Infini Un. Moïse ne dit-il pas: “Écoute, Israël! l'Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel,” “il n'y en a point d'autre que lui.” St. Paul ne dit-il pas: “Un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous,” et le psalmiste enfin: “Son intelligence est infinie.”

Dieu, étant infini, doit posséder la nature et le caractère de l'infinité, de la plénitude. Il ne saurait avoir conscience d'une limitation quelconque, que ce soit limitation de temps, d'espace, de connaissance ou de puissance. Il est donc omniprésent; Il est la présence infinie, absolue, seule réelle. Il est aussi omnipotent, comme le déclare St. Jean dans l'Apocalypse: “Il est entré dans son règne, le Seigneur notre Dieu, le Tout-Puissant.” L'omnipotence signifie la puissance infinie, et, par conséquent, la seule puissance réelle. Il est omniscient, Il est l'intelligence infinie qui est toute sagesse, toute connaissance; par conséquent Il est la seule conscience réelle.

La Bible affirme aussi que Dieu est Esprit. Il est l'Esprit infini et seul réel. Il est le créateur infini et seul réel, le Principe créateur divin, le fondement, la cause, l'origine de toute vie réelle, de toute action, de toute croissance, de tout développement et de toute puissance. Il est ainsi la vie infinie et seule réelle, le Principe de l'être. Il est la Vérité incréée, qui est et qui se maintient par elle-même, le grand Je Suis, Celui “qui est, et qui était, et qui vient.” Par dessus tout, comme St. Jean l'assure, “Dieu est amour.” Ainsi, selon la Bible, Dieu est l'Amour infini, omnipotent, omniprésent. La Science Chrétienne assimile le Principe divin, l'intelligence, la substance, à l'Amour.

L'HOMME RÉEL ET L'UNIVERS

La Bible déclare aussi que l'homme est fait à l'image et à la ressemblance de cet Être infini, qu'il participe à Sa nature et à Son caractère. Ainsi l'homme réel, l'idée de Dieu, doit être pareil à son Père: spirituel, intelligent, harmonieux, parfait, immortel, à jamais gouverné par son divin Principe. De plus, l'univers créé par Dieu doit aussi être semblable à son créateur, doit exprimer Sa nature et Son caractère, et puisque Dieu est l'Esprit infini, cet univers doit être l'univers réel et unique. Sa manifestation doit être spirituelle; elle doit embrasser les idées infinies de cet Entendement divin infini, apparaître dans l'harmonie absolue de la Science divine, s'épanouir à jamais, exprimer la substance indestructible de l'Esprit et être gouvernée par la loi parfaite de l'Amour divin.

Le royaume des cieux est la sphère sur laquelle ce Dieu règne, l'endroit où cet homme demeure et où cet univers est à jamais embrassé dans la conscience de Dieu, la conscience du bien. Ici le Principe divin dirige toute chose avec justice et équité, ici l'Entendement divin confère à toutes ses idées une intelligence parfaite et une action harmonieuse. Ici, la Vie divine est réfléchie dans une façon de vivre parfaite, car l'Amour divin, étant suprême, inspire toutes les pensées, tous les motifs et tous les desseins. Le royaume des cieux est donc là où se trouve la conscience de l'harmonie spirituelle. Jésus a dit fréquemment: “Le royaume de Dieu est au dedans de vous;” ce n'est donc pas un lieu, mais un état d'esprit ou de conscience, et une possibilité actuelle.

LA NATURE DU MAL

La Science Chrétienne nous montre ainsi que tout ce qui est réel et divin est infini, parfait, éternel et spirituel, car nous ne saurions concevoir autrement le Dieu infini et Son expression infinie. C'est pourquoi tout ce qui s'affiche sous le nom du mal est dissemblable de Dieu. Sous ce nom, tout est limité, nuisible, discordant et mortel; en d'autres termes, l'opposé de Dieu. La Science Chrétienne nous montre ainsi que le mal ne peut pas avoir de place actuelle dans l'infinité et la plénitude de l'Être divin et de Sa manifestation infinie qui est le bien, et que, par voie de conséquence, il doit avoir sa place apparente hors du domaine de l'actuel. Cette prétendue existence réside dans l'entendement mortel ou, comme St. Paul l'appelle, dans l'esprit charnel qui est inimitié contre Dieu. C'est une croyance en l'absence du bien. Comme les ténèbres sont l'absence de la lumière, de même le mal est un état négatif et non une entité. Supposez, par exemple, qu'une personne croie très sincèrement que deux fois deux font cinq. Cette croyance existe uniquement dans la conscience de celui qui l'entretient. Elle n'a pas d'existence actuelle pour la bonne raison que deux fois deux ne font pas cinq. Elle est donc dénuée de vérité; par conséquent, elle n'existe pas autrement que comme fausse croyance.

LE MAL N'EST PAS RÉEL

Si le mal était réel, il serait une qualité ou une condition de la Vérité, et comme la Vérité de par sa nature même est indestructible, le mal le serait aussi; l'espérance de notre salut — de notre libération du mal — serait perdue, et la mission de notre Sauveur sans effet. Mais du moment que le mal n'a pas d'existence dans l'univers de Dieu, il est destructible, il peut être corrigé. Aussi, nous entretenons avec raison l'espérance de notre salut, et nous sommes assurés que les promesses de la Bible seront accomplies, que tout mal sera détruit, et que, lorsque nous en saurons davantage, nous entrerons en possession de notre héritage comme enfants de Dieu.

Quand nous voyons que le mal n'a pas de Principe divin, pas de loi divine, et, conséquemment, pas de pouvoir réel, nous pouvons distinguer aussi qu'il est sans autorité divine, et nous pouvons commencer à nous libérer de la servitude de son entière fausseté. Ceux qui s'abandonnent au mal prouvent tout simplement qu'ils croient en sa réalité et en sa puissance. Seuls ceux qui cessent de pécher démontrent son irréalité et la suprématie du bien sur lui. Jésus disait en parlant du mal: “Il est menteur et le père du mensonge,” puis il s'appliquait à résoudre le problème du mal de la seule manière par laquelle celui-ci peut être résolu, c'est-à-dire en le niant et en le détruisant. La Science Chrétienne nous met à même de voir que le mal est un état mental faux, et qu'il est détruit par le Christ, par la Vérité divine pénétrant dans la conscience humaine.

LE SALUT PAR L'ENTENDEMENT

En travaillant à notre salut nous devons nous rendre compte que le salut ou la délivrance du mal consiste en un processus mental, a lieu dans la pensée, est une transformation par l'Entendement. La Bible déclare que “l'affection de la chair produit la mort, mais l'affection de l'esprit produit la vie et la paix.” Chacun admettra que le mal est premièrement mental; chacun admettra aussi que les motifs du mal et ses buts, que les jugements iniques, la haine, l'envie, la jalousie, sont de nature mentale, et que leur correction doit forcément être mentale aussi, ayant lieu par l'éducation et l'expérience, par le réveil de l'esprit et l'établissement d'une pensée droite. La guérison du péché relève uniquement de l'esprit.

Du moment que la loi est mentale, la loi supposée de la maladie doit l'être aussi. Par conséquent, une loi aussi fausse peut être modifiée, corrigée et repoussée par celle de la Vérité et de la justice, par celle de Dieu. Une loi dont les conséquences sont la discorde, la défiguration, la maladie, ne peut pas être juste ou bonne; par conséquent, elle ne peut pas être une loi de Dieu. Elle n'a pas de puissance inhérente, pas de Principe; bien mieux, elle n'est pas une loi, mais seulement une fausse prétention à paraître telle. Les effets physiques de la crainte, de la colère et d'autres émotions fortes, nous sont familiers à tous. Il va sans dire que de tels effets ayant une cause mentale, on ne saurait y remédier que par la pensée; et la Science Chrétienne enseigne que toute maladie, quel que soit son nom ou son caractère, a une origine mentale et est un phénomène de même nature, qu'elle est une expérience par laquelle passe l'entendement humain, matériel et mortel, expérience que l'Entendement divin seul peut transformer.

LA MATIÈRE ET LE MAL SONT INSÉPARABLES

La Science Chrétienne nous permet de distinguer que le mal et ce qu'on nomme la matière sont liés d'une façon indissoluble, car nous ne pouvons concevoir le mal sous une forme quelconque, que ce soit sous celle du péché, de la misère, de la maladie ou de la mortalité, sans qu'il soit causé par la matière, sans qu'il en dépende ou lui soit associé. Du moment qu'ils sont ainsi liés d'une façon inséparable, dépendant l'un de l'autre, il est certain que nous ne pouvons réellement maîtriser le mal sans vaincre la croyance à la matière. Voilà qui soulève tout de suite la question de la nature de la matière, question qui a embarrassé tous les siècles. Ni les philosophes, ni les physiciens, ni les croyants ne sont montrés capables d'expliquer la matière. Ils ne l'ont pas comprise et n'ont su qu'en faire. La croyance dans la stabilité de ses lois met les hommes dans l'impossibilité d'accepter le récit des démonstrations merveilleuses de la puissance spirituelle appelées miracles, du moment que celles-ci demeurent tout à fait incompréhensibles du point de vue de la matière. Telle a été la cause première des progrès marqués de l'agnosticisme et de l'incrédulité parmi les savants et les penseurs.

LA MATIÈRE, IMPRESSION DES SENS

Un très grand savant a dit un jour, en posant la main sur une table: “La seule évidence que nous ayons de l'existence de cette table, nous est donnée par une force de quelque espèce.” Parmi les savants et les philosophes les plus avancés, il en est qui admettent, en somme, que la matière n'est que l'objectivation de l'impression des sens. Les théories à son sujet ont subi des transformations radicales, et, aujourd'hui, elles sont à peu près unanimes à déclarer que la matière est un des aspects de l'énergie, et que l'atome est une agrégation de corpuscules électriques appelés électrons.

Il est donc admis que la matière n'est pas la substance indestructible, l'élément que l'on se représentait, mais qu'elle est seulement, pour les sens physiques, son apparence contrefaite. Les philosophes n'ont jamais été capables de rendre compte de la matière comme substance, et le raisonnement philosophique montre qu'il est impossible à la matière d'exister, sinon mentalement. Aussi, en partant de ce point de vue, il n'y a pas de matière, mais seulement une objectivation de l'impression des sens. Les philosophes, les psychologues et les savants matérialistes n'ont jamais pu tirer de leurs conclusions des résultats pratiques, parce qu'ils ont ignoré ce qui se cache derrière l'apparence matérielle. Ils ont eu affaire uniquement à des phénomènes. Ne reconnaissant pas l'être spirituel, ils s'en tiennent encore à la matière, bien que les déductions logiques de leurs découvertes témoignent d'une façon concluante qu'elle n'existe pas autrement que comme phénomène mental.

Le monde hésite à reconnaître que la matière est seulement un phénomène d'ordre mental, parce qu'une pareille admission réfute la prétention fondamentale de celle-ci à la substance et à la vie. En particulier, la pensée mortelle n'est pas encline à considérer que l'Entendement divin et ses idées sont seuls réels et que les phénomènes humains ne sont que des concepts objectivés, car cela entraînerait la suppression d'une foule de choses qu'elle a tenues pour vraies jusqu'ici. L'une des principales objections faites à la Bible aujourd'hui est qu'un grand nombre de ses récits sont classés parmi les visions sans consistance et sans valeur pratique. On a tenté de discréditer les récits des démonstrations spirituelles qu'elle renferme, de les expliquer matériellement ou encore de nier carrément leur authenticité.

LA MATIÈRE, L'OPPOSÉ DE L'ESPRIT

La grande découverte de Mrs. Eddy portait surtout sur la nature et le caractère de la réalité et le rapport qui existe entre elle et l'intelligence que nous en avons, autrement dit, entre la connaissance de la vérité et le problème humain. Cette découverte reconnaît en Dieu l'Esprit infini, reconnaît que toute réalité est comprise dans l'Esprit et sa manifestation, comme nous l'enseigne le premier chapitre de la Genèse. La perception que Mrs. Eddy a eue de l'omniprésence de l'Esprit et de sa loi, montre à quel point la présence de son opposé, la matière, est impossible. Envisagée dans la Science Chrétienne, la matière est finie, tandis que l'Esprit est infini; la matière est limitée, l'Esprit illimité; la matière est destructible, l'Esprit indestructible; la matière est mortelle, l'Esprit immortel. Étant en tout point son opposé, la matière ne peut pas avoir d'existence réelle dans le règne de l'Esprit omniprésent et de ses idées infinies. En outre, c'est seulement quand on part de l'irréalité de la matière qu'il est possible de maintenir la plénitude et la suprématie de l'Esprit, de Dieu. En nous efforçant de prendre la matière pour réelle, nous ne faisons que chercher à servir deux maîtres exactement contraires dans leur nature et dans leur caractère.

La découverte que Mrs. Eddy a faite de l'irréalité de la matière, ne fut pas le résultat d'expériences dans le domaine de la physique ou de raisonnements philosophiques. Elle eut pour point de départ la perception de la nature infinie de la Vérité divine, hors de laquelle il ne saurait y avoir de fondement réel ou absolu.

LA MATIÈRE, PROJECTION D'UN FAUX SENS

La Science Chrétienne montre, par conséquent, que la matière est un phénomène mental, un concept faux de la substance, concept acquis par l'intermédiaire des sens physiques dont le témoignage ne porte que sur des apparences. C'est une méprise de la conscience humaine à l'égard de la réalité quand cette conscience n'a pas eu l'instruction de la Science; c'est une apparence plutôt qu'une chose actuelle. C'est une imitation ou une contrefaçon.

Or, ce n'est pas l'apparence, mais l'original seulement qui possède la puissance, l'intelligence et la substance. Les manifestations d'existence, d'activité et de croissance dans la matière, ne sont que des concepts matériels de faits en eux-mêmes spirituels. Ainsi, par exemple, les objets que nous voyons sur l'écran du cinématographe, les actes qui s'y déroulent et la puissance qui s'y exprime, ne sont pas dans le film, et nous ne les associons pas avec le film mais avec l'original que ce dernier reproduit. De même, la vie, la croissance, l'action, la puissance, la substance, la loi, etc., ne sont pas dans la matière, dans l'existence physique, ou dans la conscience matérielle, mais dans l'Entendement divin, la seule cause et le seul Principe de l'être. Nous ne devrions pas les concevoir ailleurs.

LA CONSCIENCE EST L'EXISTENCE

Notre existence consciente est, évidemment, ce dont nous sommes conscients. Tout ce que nous connaissons, voyons ou croyons, toutes nos pensées, tous nos actes ou toutes nos expériences, constituent notre univers, notre sens de l'existence, notre conscience. L'univers d'un mortel est la projection du concept d'existence qu'il a acquis par l'hérédité, par ses cinq sens et par les influences éducatrices de son enfance et de sa jeunesse. Si nous contemplons l'existence par les sens matériels seuls, celle-ci nous semblera tout naturellement matérielle, et si nous n'en savons pas davantage nous penserons qu'elle l'est effectivement. Comme notre conception de l'existence nous vient en grande partie par les sens physiques, il importe de peser leur témoignage et de le passer au crible. Nous savons tous à quel point ces sens peuvent décevoir. La maison qui nous semble rapetissée par la distance ne l'est pas en réalité, et, bien qu'il paraisse en être autrement, le soleil n'est pas une masse en mouvement par rapport à la terre. Ainsi, l'ouïe, le goût, le toucher, l'odorat, sont de même tous faillibles. En fait, les impressions qui nous sont transmises par nos sens et qui sont consignées dans la pensée, exigent des explications et des rectifications pour les rendre cohérentes et intelligibles.

Ces sens n'apportent à notre conscience que des impressions par lesquelles nous nous formons une conception des choses. Par conséquent, si le témoignage de ces sens est si incertain, si trompeur, il va de soi que la conscience obtenue par eux ne saurait elle-même être vraie et sûre. Notons ces paroles de St. Paul dans sa deuxième épître aux Corinthiens: “Car notre légère affliction d'un moment produit pour nous le poids éternel d'une gloire sans mesure et sans limite, parce que nous ne regardons pas aux choses visibles, mais aux invisibles; car les choses visibles ne sont que pour un temps, mais les invisibles sont éternelles.”

Pourquoi continuerions-nous à associer la vie, la vérité, l'intelligence et la substance à cette conception humaine de l'existence, à cette projection trompeuse sur l'écran de la matérialité et de la limitation, à cette contrefaçon de la réalité spirituelle? Pourquoi ne pourrions-nous pas associer la vie réelle, la substance et l'être, avec Dieu et Ses idées spirituelles qui, selon toute évidence, constituent à eux seuls l'original? La Science Chrétienne nous rend capables de commencer cette entreprise, et les changements qui ont lieu en nous quand nos pensées se tournent d'une croyance de vie dans la matière à la compréhension spirituelle que Dieu est réellement notre Vie, sont tout à fait remarquables. A ce moment-là nous commençons à voir qu'en Dieu nous avons la vie, le mouvement et l'être, comme la Bible le déclare, que nous vivons dans l'Esprit, dans l'Entendement, et non dans la matière. Quand nous parvenons à distinguer que l'existence est mentale au lieu d'être physique, nous avons fait un grand pas en avant. Puis, à mesure que nous saisissons ce qui est véritable et réel et que nous corrigeons nos impressions, nous acquérons une conscience plus exacte de l'existence.

NÉCESSITÉ D'UN POINT DE VUE NOUVEAU

Il s'agit de nous placer à un point de vue nouveau. Dans l'étude de l'astronomie, quand nous apprenons tout d'abord que la vision du ciel que nous avons depuis la terre n'est pas correcte, nous apprenons aussi à nous placer en pensée à un point d'observation éloigné du globe, d'où nous pouvons voir le soleil, les planètes et leurs satellites dans leurs rapports exacts. C'est en procédant ainsi que nous nous faisons une idée intelligente du système solaire, chose impossible si nous persistions à envisager le firmament depuis la terre. Il en va de même dans la métaphysique divine. Concédant, comme nous le faisons tous, que les choses ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être, nous apprenons à nous placer à un point de vue en dehors de la matière et d'un sens matériel, et à envisager Dieu et Sa création par le sens spirituel, abstraction faite de la matière. C'est en procédant ainsi que nous distinguons les rapports qu'ont les choses entre elles, que nous leur donnons à toutes leur véritable prix, que nous séparons le blé de l'ivraie, l'actuel de l'apparent et le bien du mal. Voilà comment nous acquérons une conception intelligente de l'existence. Si nous ne prenons pas ce point de vue nouveau en dehors de la matière, nous ne pourrons jamais nous faire une idée juste de Dieu et de Sa création, puisque nous serons toujours trompés et déçus par la faillibilité des sens physiques.

QU'EST-CE QUE L'ENTENDEMENT?

Jusqu'ici, nous avons envisagé la question du salut, notre immense besoin à cet égard; nous avons examiné ce que la science du salut doit inclure et ce dont elle doit être capable; nous avons vu que le salut est une affaire toute mentale, devant, de toute nécessité, être poursuivie et pratiquée mentalement. Nous avons vu en outre que les activités de la vie humaine sont toutes mentales, que la matière et l'existence matérielle sont elles-mêmes mentales, que nos conditions d'existence sont déterminées par notre état mental, par notre sens des choses, et que c'est lui qui doit être éclairé.

Dans son épître aux Romains, Paul écrit aussi: “Ne vous conformez pas au présent siècle, mais soyez transformés par le renouvellement de votre esprit.” La transformation de la conscience est requise. Ainsi notre salut, la maîtrise du mal et de la matière, est d'ordre mental; voyant toutes choses sous cet angle, les ayant résolues en pensées, nous pouvons commencer à les traiter mentalement ou à distinguer tout au moins comment cela est possible.

St. Paul nous enjoint encore d'avoir cet Entendement qui fut aussi en Jésus-Christ. C'est par lui seul que nous parvenons à transformer et à renouveler notre esprit, à obtenir une vraie conception de l'existence, une conscience exacte. Considérons un instant ce qu'est l'Entendement, et comment nous pouvons commencer à obtenir et à démontrer l'Entendement-Christ. Selon la croyance courante, l'entendement est ce qui pense, ce qui sent, ce qui veut; l'entendement est l'intellect, ou encore l'activité de la matière grise appelée cerveau. La Science Chrétienne déclare que de même qu'il n'y a qu'un Dieu infini, il n'y a qu'un Entendement infini. Cet Entendement est le seul Entendement réel, la mentalité ou conscience infinie, l'intelligence et la Vérité infinies, l'Esprit divin et l'Âme divine, l'Amour divin et la Vie divine, le Principe divin, le fondement de tout être réel. L'Entendement est ce qui est, ce qui s'exprime par des idées. Quelle différence entre ce soidisant entendement, cette activité supposée de la matière grise, et l'Entendement infiniment bon, intelligent, aimant, divin! Combien il importe de les distinguer l'un de l'autre, de différencier constamment l'Entendement divin et sa manifestation de la pensée humaine mortelle et de ses croyances.

L'EXISTENCE MATÉRIELLE N'EST PAS DE DIEU

La Science Chrétienne nous montre encore que l'existence matérielle n'est pas la manifestation ou la création de cet Entendement divin, car elle ne lui ressemble en rien. Comme nous l'avons déjà dit, ses phénomènes sont finis, destructibles; ils sont malades et se meurent, tandis que les idées de l'Entendement divin sont infinies, indestructibles, harmonieuses, immortelles. Nous avons affaire à des contraires. Aussi, l'existence matérielle est-elle le phénomène, la manifestation d'un sens humain faux, d'une mentalité qui repose sur une base finie, mortelle, à savoir, le rêve d'Adam, la croyance que la vie, l'intelligence et la substance sont dans la matière. Il s'agit ici de la création citée dans le deuxième chapitre de la Genèse qui nous décrit comment une vapeur s'éleva de la terre (la vapeur de la matérialité).

Mrs. Eddy a appelé entendement mortel ce sens humain faux, afin de le distinguer de son opposé, l'Entendement immortel, réel, divin. C'est cet entendement fini, matériel, mortel, le faux concept de l'existence, que St. Paul nomme esprit charnel, qui raisonne tout de travers; c'est lui qui prétend que la vie et l'intelligence sont dans la matière, et c'est en lui seul qu'ont lieu et qu'existent toutes les manifestations du mal — le péché, les infortunes, les catastrophes, la maladie et la mort. C'est cet esprit charnel dont il s'agit de se dépouiller, comme le déclare St. Paul, opération qui permet au sens humain des choses de se transformer et d'être renouvelé par l'Entendement qui fut aussi en Christ. Chacun de nos concepts erronés doit être supplanté par la Vérité divine afin que nous puissions être guéris et sauvés.

LA TRANSFORMATION

Comment y arriverons-nous? Puisque Dieu est l'Entendement, cet Entendement est bon, et ses effets doivent toujours être bons, jamais pernicieux. De même que la pensée réelle est l'activité de l'Entendement divin, les seules pensées ou idées réelles sont bonnes. Les pensées qui comprennent le péché, la misère, la maladie et la mortalité ne sont pas parmi les activités de l'Entendement divin, par conséquent elles ne sont pas des pensées réelles, mais simplement des concepts de l'esprit humain, des fausses croyances humaines, en sorte que par une juste connaissance spirituelle elles peuvent être corrigées, et ce qui est faux en elles détruit. En ayant l'activité de la pensée juste, en nous absorbant dans la pensée réelle, dans la communion avec la Vérité infinie, nous reflétons la Vérité, et l'Entendement qui fut aussi en Christ surgit dans notre conscience. C'est ainsi que commence notre illumination spirituelle et notre transformation, qui doivent se continuer jour après jour, en conformité de l'injonction scripturaire de prier “sans cesse.”

En sachant ce qu'est l'Entendement réel, nous commençons à distinguer et à corriger ce qui est faux dans notre sens de l'Entendement. En sachant ce qu'est l'existence réelle, nous commençons à distinguer et à corriger ce qui est faux dans notre sens de l'existence. Sitôt que la conscience de la suprématie du bien et du néant du mal est projetée sur une mauvaise pensée, celle-ci est détruite, comme disparaissent les ténèbres à la venue de la lumière.

LE SALUT COMMENCÉ

Il n'y a pas un seul vrai Scientiste Chrétien sur la terre aujourd'hui qui n'admette avec joie et gratitude que le monde, pour lui, est déjà très différent de ce qu'il paraissait auparavant. Si c'est là le fruit de la modeste compréhension de la Science Chrétienne que nous avons à ce jour, que sera le monde quand nous refléterons consciemment l'Entendement qui fut en Christ, et quand nous lui dédierons nos vies? Il vaut la peine de méditer cette question, car comme la Bible le déclare, les choses en viendront éventuellement là. C'est seulement avec l'esprit du Christ que nous pourrons jamais voir Dieu et demeurer en Sa présence. Jésus disait: “Le royaume de Dieu est au dedans de vous.” Ce n'est donc pas un lieu, mais un état d'esprit ou de conscience qui doit être éveillé, développé, et finalement atteint. La Science Chrétienne nous montre que cette transformation de la conscience n'a pas lieu soudainement, mais qu'elle est le résultat d'un développement spirituel, le résultat d'une spiritualisation de la pensée, du caractère et de la vie. La Science Chrétienne nous met à même d'entreprendre cette besogne ici et dès maintenant, et de commencer ainsi à faire l'expérience de quelques-unes des bénédictions qui accompagnent inévitablement une conscience spirituelle éclairée.

NÉCESSITÉ D'UNE DIFFÉRENTIATION

Comme travailler à notre salut c'est se livrer à une opération toute mentale, il est de la plus haute importance de distinguer clairement ce qui sépare l'Entendement divin et ses activités de la pensée humaine et de ses croyances, car la Bible enseigne que notre salut ne peut être assuré que par l'Entendement du Christ. La pensée de l'homme est si remplie de concepts de limitation, de matérialité, de mortalité et de personnalité, si susceptible de se tromper, qu'elle n'est pas une influence sûre à faire valoir soit sur nous-mêmes, soit sur les autres. La suggestion mentale, l'hypnotisme, la puissance de la volonté, l'effort que fait un esprit humain pour en influencer un autre, voilà ce qui constitue les activités de l'entendement humain sujettes à ses limitations et à ses défauts; à coup sûr, elles sont toutes employées pour des desseins mauvais. La Bible déclare que nous ne pouvons obtenir l'eau douce et l'eau amère de la même fontaine. Du moment que la suggestion mentale, l'hypnotisme et la puissance de la volonté sont utilisés dans de mauvaises intentions et sont parfaitement capables de les perpétrer, ils relèvent entièrement du mal, car ils ne sauraient être bons et mauvais à la fois. Le bien qu'ils peuvent sembler produire est superficiel, illusoire et dangereux. Ils n'expriment pas l'activité de l'Entendement du Christ, et, en conséquence, ne sauraient être des agents de guérison divinement autorisés.

CONTRASTE ENTRE LES MÉTHODES DE GUÉRISON

Voyons rapidement la différence qui existe entre la tentative de guérir par la suggestion mentale ou par l'hypnotisme, et l'action de la Science Chrétienne par l'Entendement divin. Sur ce point, un malentendu s'est fréquemment glissé au détriment de la Science Chrétienne. Celle-ci mérite d'être comprise et ne demande qu'à l'être.

Quand une personne s'efforce d'en secourir une autre par la suggestion ou par l'hypnotisme, elle cherche à modifier sa croyance en lui proposant la santé plutôt que la maladie. Elle a quelque chance de succès si elle parvient à contrôler la mentalité du patient, si elle parvient à lui faire croire ce qu'elle veut, en bien ou en mal. L'opérateur lui-même croit en la réalité de la matière et du mal; il se figure qu'il a un homme malade à traiter, et pourtant il s'efforce de lui faire croire que sa maladie n'existe pas. Évidemment, cette méthode ne va pas à la racine de la difficulté; elle ne va pas à la cause du péché ou de la maladie pour la détruire; elle a simplement pour effet de produire un changement de croyance; elle est superficielle et nuisible. Se servir de la contrefaçon de l'Entendement divin comme substitut de cet Entendement, c'est commettre une lourde faute. Dans cette méthode il n'y a ni Dieu ni Christ, ni élévation de la conscience à un plan supérieur, ni spiritualisation de la pensée. Tout se passe sur le plan de l'entendement mortel, de l'esprit charnel; de là le danger.

LA GUÉRISON DANS LA SCIENCE CHRÉTIENNE

Le Scientiste Chrétien se tient, lui, sur le fondement spirituel que Dieu est Esprit, et que Son univers, y compris l'homme, est spirituel, tout étant compris dans l'Entendement divin et sa manifestation parfaite, dans la Vie divine et son activité immortelle, dans l'Amour divin et sa réflexion perpétuelle. Il saisit la perfection présente et éternelle de la création de Dieu, qui, au dire de la Bible, était terminée et déclarée bonne “au commencement.” Il comprend aussi la nature et le caractère de l'existence matérielle, et que les discordes de cette terre ne sont que les concepts erronés, les croyances magnétiques, les phénomènes illusoires de l'entendement mortel, charnel, hors duquel l'homme peut et doit être tiré. Il comprend en outre l'irréalité de la matière et du mal, comme l'astronome comprend que le soleil ne se meut pas en réalité et que la terre, contre toute vraisemblance, n'est pas réellement stationnaire ou plate. Aussi voit-il que l'homme n'est pas malade, mais que le patient souffre simplement d'une croyance fausse, magnétique.

Il entreprend, en partant de la Vérité spirituelle, en partant de l'actualité de l'être, de corriger les concepts erronés dans la pensée discordante et pécheresse du patient; l'harmonie est ainsi établie sur une base spirituelle et scientifique. Ce n'est pas la pensée ou la volonté du praticien qui opère la guérison dans la Science Chrétienne, mais bien la Vérité agissant dans la conscience humaine.

LA VÉRITÉ, LA PUISSANCE QUI GUÉRIT

Supposez, par exemple, qu'il vous faille payer une facture dont le montant est faux par erreur d'addition. Vous ne tentez pas d'hypnotiser la facture pour la modifier par la puissance de la volonté ou de la suggestion; vous ne vous efforcez pas de vous hypnotiser vous-mêmes par autosuggestion pour arriver à croire que la note est différente de ce qu'elle est. Vous savez qu'il y a une erreur, et vous vous proposez de la corriger soit en prenant vous-mêmes la vérité mathématique comme point de départ, soit en faisant appel au savoir qu'une tierce personne en a.

La puissance qui corrige une telle faute ne réside pas dans la volonté du mathématicien. La puissance est inhérente à la vérité elle-même, elle est renfermée dans le principe mathématique appliqué. Le mathématicien se borne à utiliser ses connaissances éprouvées des mathématiques, et la puissance qui met tout en ordre, c'est la vérité exprimée par son savoir. Si le mathématicien avait en lui-même la puissance, il pourrait tout aussi bien s'arranger à ce que deux fois deux fassent cinq, sept ou le chiffre qui lui plaise, tout comme la suggestion mentale s'efforce d'agir à sa guise dans les affaires de la vie humaine.

Dans la Science Chrétienne, la puissance qui guérit n'est point la volonté du Scientiste Chrétien. Elle est renfermée exclusivement dans la Vérité elle-même, dans le Principe divin. Le Scientiste Chrétien se borne à appliquer sa compréhension spirituelle exercée, et la vérité ainsi exprimée est la puissance qui corrige et qui guérit, d'accord avec cette parole de Jésus: “Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira.”

C'est là un trait essentiel de la Science Chrétienne qui la distingue de toutes les autres méthodes de thérapeutique mentale, à savoir, que c'est l'Entendement divin qui guérit et non la pensée de l'homme. Ceux qui ne connaissent que l'entendement humain, s'imaginent parfois que la guérison dans la Science Chrétienne est la conséquence de l'action de cet entendement, à l'instar de la suggestion, de l'hypnotisme ou de la puissance de la volonté, et confondent ainsi la Science Chrétienne avec ces méthodes. Mais quand nous connaissons l'Entendement divin, nous voyons alors que la guérison par la Science Chrétienne est la guérison par la Vérité, guérison par laquelle la Vérité et l'Amour divins corrigent l'erreur humaine, et guérison dans laquelle la volonté et la suggestion n'ont, pas plus qu'en mathématiques, de place.

LA GUÉRISON PAR UNE TRANSFORMATION DE LA CONSCIENCE

Dans la guérison par la Science Chrétienne, c'est l'Entendement-Christ seul qui affecte la conscience du patient, qui éclaire et transforme la pensée, corrige les concepts erronés, établit l'harmonie et l'extériorise dans la santé du corps. Cette guérison est fréquemment le résultat de la lecture du livre de texte de la Science Chrétienne, “Science et Santé avec la Clef des Écritures” de Mrs. Eddy. Des centaines de cas de maladie ont été guéris par la lecture de ce livre. Ces guérisons montrent comment il se fait que la Vérité spirituelle pénètre dans la conscience qui est prête à la recevoir, la transforme et extériorise cette transformation en un corps normal. C'est là une méthode totalement différente de celle de tout autre système de guérison, et il serait vain de chercher dans l'emploi des drogues non-intelligentes de pareils résultats.

LA VÉRITABLE BASE DE LA GUÉRISON

La seule base sur laquelle nous puissions fonder notre compréhension des faits cités dans la Bible et des guérisons qui ont été et sont encore accomplies par la Science Chrétienne, consiste en la notion que l'Entendement divin et sa manifestation infinie constituent toute réalité, et que l'existence matérielle, discordante, n'est qu'un concept erroné. Voilà qui est impossible à comprendre et plus encore à démontrer, si l'on demeure sous l'impression que la matière est une réalité substantielle. Mais quand nous voyons dans la matière ce qu'elle est vraiment, c'est-à-dire une projection du concept de l'entendement mortel, nous voyons alors aussi comment la Vérité, l'Entendement divin, pénétrant dans la conscience, parvient à la transformer et à extérioriser cette transformation en des phénomènes pleins d'harmonie et en une vie normale. L'Entendement divin agissant sur l'esprit humain détermine toujours en lui l'harmonie, introduisant ce qui est juste et nécessaire, écartant ce qui est faux et superflu. Certes, cette croyance à la matière est le voile de la chaire qui nous cache l'Esprit, et qui doit être reconnu et aboli avant que la conscience spirituelle et le salut puissent être atteints. La Science Chrétienne nous permet à tous, ici et maintenant, d'avancer d'une façon marquée dans cette direction.

L'AMOUR ET LA VÉNÉRATION A L'ÉGARD DE MRS. EDDY

Que les Scientistes Chrétiens vouent à la Fondatrice de ce mouvement un grand amour pour avoir apporté au monde cette Science du salut, cette connaissance démontrable qui permet de se libérer du mal, cette compréhension spirituelle de la Bible qui révèle la véritable nature de Dieu et la puissance de Son Christ, il n'y a rien là qui puisse surprendre. C'est inévitable. Il y a aujourd'hui à travers le monde des milliers et des milliers de gens qui témoignent des grandes bénédictions que leur ont apportées les enseignements de Mrs. Eddy, et qui démontrent la “foi qui sauve,” qui seule conduit au ciel.

Mrs. Eddy est aimée non seulement pour la révélation de la Vérité-Christ démontrable, Vérité contenue dans son livre admirable “Science et Santé avec la Clef des Écritures” ainsi que dans ses autres écrits, mais aussi pour sa consécration et son dévouement à la cause de l'humanité. Elle demeura à son poste sans jamais broncher et persista à instruire, à guider, à conseiller ses élèves, et à mener sa grande cause aux heures magnifiques de son développement. Ceux d'entre nous qui l'ont connu en personne et qui ont eu le grand privilège de ses instructions personnelles, se rendent compte dans une certaine mesure de la femme extraordinaire qu'elle était. Sa spiritualité, son profond amour de Dieu, son ardent désir de connaître Sa volonté et de la faire, d'être un disciple fidèle et consacré du grand Conducteur, Jésus-Christ, tels sont les traits qui font d'elle un Leader si respecté.

PRÉPARATION A SA MISSION

Il est hors de doute que Mrs. Eddy devint l'Auteur de la découverte de la Science Chrétienne parce qu'elle se montra si loyale et si persévérante dans sa recherche de la vérité, si sensible au toucher de l'Amour divin qui planait sur elle, qu'elle devint apte à être l'instrument de cette grande révélation. Au cours du développement du monde, des découvertes importantes ont toujours été faites, non point par accident ou par intervention miraculeuse, mais par ceux qui étaient entraînés moralement et intellectuellement, par ceux dont les aspirations leur permettaient de percevoir la vérité.

La vigilance de Mrs. Eddy, ses conquêtes spirituelles, sa recherche scrupuleuse de la vérité, lui permirent de distinguer l'idée spirituelle et d'établir les jalons de la marche imposante du mouvement de la Science Chrétienne. Elle ne s'est pas bornée à donner au monde la définition de sa découverte; elle l'a tout d'abord démontrée, pour l'offrir, ensuite, comme une science démontrable dont chacun pouvait tirer parti. La force de ses enseignements vient de ce que tout homme peut en éprouver lui-même la vérité.

LE SALUT EST PROGRESSIF

Les Scientistes Chrétiens ne sont ni surpris ni découragés s'ils ne peuvent pas démontrer immédiatement la plénitude de cette grande vérité, s'ils ne peuvent pas immédiatement être témoins de sa pleine réalisation, demandée, semble-t-il, par quelques-uns de ses adversaires. Ils se rendent compte mieux que n'importe qui, probablement, de l'œuvre immense qui être accomplie avant que la croyance en la matérialité, le penchant pour le mal, et les effets de la haine du monde pour la vérité spirituelle soient intégralement surmontés, et la conscience spirituelle pleinement atteinte. Mais ils savent, d'autre part, par les grandes bénédictions qui sont déjà entrées dans leur vie, qu'en travaillant, veillant et priant avec fidélité, constance et patience, pour que cet Entendement qui fut en Jésus-Christ soit aussi en eux, que des conquêtes spirituelles couronneront leurs efforts comme ceux de tous, dans la mesure où ils connaîtront Dieu et démontreront cette connaissance dans leur vie de tous les jours.

CONCLUSION

Mrs. Eddy écrit: “Gloire à Dieu et paix aux cœurs qui luttent! Le Christ a enlevé la pierre de devant la porte de l'espérance et de la foi humaines, et a élevé celles-ci par la révélation et la démonstration de la vie en Dieu, jusqu'à la possibilité d'une union avec l'idée spirituelle de l'homme et son Principe divin, l'Amour” (Science et Santé, p. 45). La pierre du sens matériel des choses a été enlevée, et la possibilité d'une communion avec la Vérité et l'Amour a été démontrée. La vérité à l'égard de Dieu, de l'homme et de l'univers a été révélée à la compréhension humaine, et le Christ guérisseur est à la porte de chaque conscience. Nous ne sommes plus contraints à être déçus par le témoignage des sens physiques erronés touchant le péché et la maladie, car la possibilité de pouvoir différencier avec intelligence et d'une façon pratique entre ce qui est réel et ce qui ne l'est pas, a été conférée à l'humanité.

Dans tous les pays, il y a aujourd'hui des êtres qui sont parvenus à cette véritable compréhension dans quelque mesure, et quand, pour parler comme Jésus, nous entrons dans la chambre de l'Esprit en fermant la porte à la matière, nous efforçant d'avoir une vision juste de Dieu et de Sa réflexion, réalisant le fait spirituel et niant le mensonge matériel, nous purifierons et nous spiritualiserons graduellement notre conscience, nous aurons des aperçus plus clairs, plus exacts et plus sûrs de l'existence, nous ferons l'expérience d'une plus grande liberté et d'une plus grande harmonie, d'une meilleure santé et d'une morale plus haute, jusqu'à ce que nous atteignions finalement cette conscience pure que Jésus a nommée le royaume des cieux.

Laissez-moi lire, en guise de conclusion, l'exposé scientifique de l'être que Mrs. Eddy a formulé (Science et Santé, p. 468), exposé qui condense en quelque sorte la Science du salut, et qui, une fois compris, permettra à chacun d'y travailler: “Il n'y a ni vie, ni vérité, ni intelligence, ni substance dans la matière. Tout est Entendement infini et sa manifestation infinie, car Dieu est Tout-en-tout. L'Esprit est la Vérité immortelle; la matière est l'erreur mortelle. L'Esprit est le réel et l'éternel; la matière est l'irréel et le temporel. L'Esprit est Dieu, et l'homme est Son image et Sa ressemblance. Donc, l'homme n'est pas matériel; il est spirituel.”

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(Mary Baker Eddy, La Première Eglise du Christ, Scientiste, et Miscellanées, p. 353)

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