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Il faut parfois du courage pour aimer son prochain !

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’avril 2018


Aimer mon voisin ? Vous plaisantez ? Etant donné l’état de nos relations, je recevrais certainement un coup de poing dans la figure !

Christ Jésus nous dit que les deux plus grands commandements demandent d’aimer Dieu et notre prochain comme nous-même (voir Matthieu 22:34-40). Aimer Dieu, le créateur de toute beauté et de toute grâce, semble relativement logique et ne paraît pas trop difficile à accomplir. Mais aimer mon prochain ? Je sais par expérience que cela exige parfois de faire preuve d’un grand courage.

Bien entendu, allez-vous me rétorquer, les choses étaient bien différentes au temps de Jésus. Il ne voulait pas dire que les gens de gauche devraient aimer les conservateurs, et vice-versa. Voulait-il dire que les chrétiens d’aujourd’hui devraient aimer les chrétiens qui, par exemple, ne partagent pas leurs vues sur les questions sociales ? Est-ce que les musulmans chiites devraient aimer les sunnites ? Est-ce que les chrétiens, les juifs et les musulmans devraient s’embrasser ? Les Noirs et les Blancs aussi ?

La haine et les divisions suivent souvent un scénario bien connu : on stéréotype ; on diabolise ; on répand des mensonges et on entretient la crainte.

Ce scénario n’a en fait pas beaucoup changé depuis les temps bibliques, pas plus que les justifications basées sur des principes qui semblent légitimes mais qui ne tiennent pas debout. Les pharisiens et les sadducéens étaient des juifs sévères qui respectaient la loi. Ils étaient les gardiens de lois et d’idéaux datant de plusieurs siècles. Ils croyaient sans doute qu’ils protégeaient la foi et le fidèle de l’influence néfaste exercée par les incroyants, les gentils « immoraux » et « impies », ou pire encore, les faux prophètes et les pécheurs.

Pourtant, Jésus et les apôtres enseignaient qu’adhérer à des principes sans aimer n’avait aucune valeur. Voici ce qu’il dit à ses disciples : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent. » (Matthieu 5:44)

Un grand nombre de chrétiens connaissent sa parabole du bon Samaritain qu’on trouve dans l’Evangile selon Luc (voir 10:30-37). Qui est le héros de cette parabole ? Un Samaritain. Pas un Juif comme Jésus lui-même et ses disciples ni un sacrificateur. Les historiens nous disent que les Juifs et les Samaritains (une secte hébraïque) se haïssaient profondément. Là encore, c’est un scénario courant qu’on observe parmi les adeptes religieux, même parmi ceux qui partagent parfois la même foi.

Imaginez quel courage il a fallu au Samaritain pour apporter son secours au Juif qui avait été attaqué par des voleurs. J’ai dû moi aussi faire face à mes préjugés et à mes craintes concernant mes relations avec un voisin.

Celui-ci était propriétaire d’un grand terrain adjacent à notre propriété. Il s’était associé avec un promoteur pour déboiser une forêt voisine et faire construire une douzaine d’habitations nouvelles. Nous nous sommes vite retrouvés dans des clans opposés, lors d’un débat public au ton acerbe. Nous étions finalement parvenus à un compromis.

Cependant, même des mois plus tard, mon antipathie envers ce voisin persistait. L’idée que je me faisais de lui n’était pas particulièrement aimable, surtout quand je repensais aux remarques que ses avocats et lui avaient faites pendant les assemblées générales de la commune. Comme j’étudie la Bible et les enseignements de Jésus, je n’avais pas le sentiment de vivre en me conformant à l’exigence d’aimer mon prochain. Et comme j’étudie la Science Chrétienne, je n’avais certainement pas le sentiment de reconnaître l’identité spirituelle de cet homme en tant que reflet de Dieu, l’Amour divin.

J’ignorais ce que pensait mon voisin, mais ce restant de colère me perturbait. J’ai prié pour mieux voir que mon voisin était mon frère, un enfant de Dieu comme moi. Et je savais que la guérison ne serait pas complète tant que je n’aurais pas rassemblé mon courage pour parler à mon voisin face à face.

Je m’inquiétais : Peut-être est-il toujours en colère contre moi pour avoir temporairement fait obstacle à son projet de construction ? Et si je sonne à sa porte et qu’il m’envoie un coup de poing dans la figure ? Il est évident que je ne comprenais toujours pas qu’il était réellement mon frère, non un ennemi.

Ni lui ni moi ne pouvions être prisonniers de la colère ou de la rancune.

Je me suis tourné vers Dieu qui sait tout et qui est tout-aimant. La Prière du Seigneur, que Jésus a enseignée à ses disciples, commence ainsi : « Notre Père qui es aux cieux ! » (Matthieu 6:9) « Notre Père. » Une déclaration d’unité est inhérente à ces premiers mots. Chaque fois que je disais la Prière du Seigneur, j’affirmais cette fraternité formée par Dieu avec mon « ennemi ». Dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures, Mary Baker Eddy affirme avec hardiesse : « Il faudrait comprendre parfaitement que tous les hommes ont un seul Entendement, un seul Dieu et Père, une seule Vie, une seule Vérité et un seul Amour. L’humanité deviendra parfaite dans la mesure où ce fait sera manifeste, les guerres cesseront et la vraie fraternité des hommes sera établie. » (p. 467)

Avec un seul Père, un seul Dieu, mon voisin et moi étions frères. C’est ainsi que nous voyait l’Amour divin, Dieu, me suis-je dit. Et une prise de conscience de ce fait conduit à l’harmonisation des relations et des comportements, et aux ajustements nécessaires.

Si Dieu, notre Père, est l’Esprit et l’Amour, il n’y a donc pas de place dans Sa création pour l’animosité, la crainte ou le ressentiment. Cela signifie aussi que la haine et la crainte ne sont pas des pouvoirs réels et vrais qui peuvent remettre en question la suprématie de l’Amour divin. Dans cet Amour pur, « nous avons la vie, le mouvement, et l'être », pour citer Paul dans le livre des Actes des apôtres (17:28).

Il me fallait voir dans mon voisin un membre de la famille, un autre enfant bien-aimé, ou idée spirituelle, du seul Dieu aimant. Ni lui ni moi ne pouvions être prisonniers de la colère ou de la rancune. Elles ne faisaient pas partie de notre vraie nature.

Mes prières ont été totalement exaucées lors d’un match de football. Assis dans les tribunes, je regardais ma fille jouer, quand j’ai reconnu mon voisin et son épouse qui se trouvaient là aussi. Ma fille jouait dans l’équipe opposée à celle de leur fille.

Aimer mon prochain ? Eh bien, en voilà l’occasion, me suis-je dit. J’ai dominé ma crainte en affirmant ce que je savais de notre véritable relation. Puis je suis allé vers lui, et je lui ai tendu la main en disant : « Eh bonjour cher voisin, comment ça va ? » Il a levé les yeux, m’a serré la main et a souri. Je me suis assis à côté de lui et nous avons parlé du match de foot pendant quelques minutes, comme deux papas très fiers de leurs filles.

Nous ne sommes pas devenus de grands amis, mais nos rapports ont été cordiaux et de bon voisinage après cette rencontre. Je ne craignais plus que la colère puisse envenimer nos relations.

Il est souvent difficile de combler un fossé. La peur voudrait nous paralyser ou nous maintenir dans un cercle de haine. Dans mon cas, l’Amour divin m’a mis au défi de me dépasser. Ma récompense, la sérénité retrouvée, en valait vraiment la peine.

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(Mary Baker Eddy, La Première Eglise du Christ, Scientiste, et Miscellanées, p. 353)

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