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« Jeûner » en temps de crise

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de février 2019

Paru d'abord sur notre site le 27 décembre 2018.


Si vous avez suivi l’actualité récente en Angola, vous savez que la crise économique a bouleversé les habitudes des gens dans leur vie professionnelle, leur manière de consommer et leur mode de vie. Un grand nombre d’entreprises et d’organismes ont fermé leurs portes et licencié leurs employés. Beaucoup ont quitté l’Angola pour des raisons financières ou autres.

D’autre part, si vous étudiez la Science Chrétienne, vous savez qu’il est possible de prier à partir de la vérité absolue, en comprenant, comme l’écrit Mary Baker Eddy dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures, que « la Science Chrétienne agit sur la corporalité tout entière – savoir l’entendement et le corps – et produit la preuve que la Vie est continue et harmonieuse. La Science neutralise l’erreur et la détruit. L’humanité est rendue meilleure grâce à cette pathologie spirituelle et profonde. » (p. 157).

En 2016, l’entreprise de bâtiment pour laquelle je travaillais depuis cinq ans m’a congédié. Comme cette entreprise ne disposait pas des fonds nécessaires pour payer les fournisseurs à l’extérieur de l’Angola, l’Administration centrale a annulé un grand nombre de ses projets importants.

Lorsque j’en ai été informé, j’ai eu très peur car ma famille était déjà établie à Huambo, dans le sud de l’Angola, et les affaires de ma femme commençaient à prospérer. Nous aimions beaucoup cette ville, son climat et la modestie de ses habitants. A la naissance de notre deuxième enfant, nous avions acheté une parcelle de terrain pour y construire notre maison. Mais avec l’annulation de mon contrat, nous avons dû arrêter les travaux et songer à déménager dans une autre ville. C’était un moment très difficile pour ma femme, mes enfants et moi. Après avoir prié pendant près d’un mois, nous avons décidé de revenir à Luanda, qui est la capitale de l’Angola.

Une fois à Luanda, j’ai décidé de faire ce qui était dans mes capacités : « jeûner » pendant de nombreuses semaines. Mais pour qu’on ne pense pas que je parle de nourriture, je dois préciser ici que j’aime beaucoup manger et que je suis incapable de rester pendant des heures et des heures sans absorber quelque chose. Alors, pourquoi jeûner ? Est-ce que j’allais me priver de mon « funge » (un plat que nous mangeons tous les jours en Angola) ? Certainement pas ! De mon point de vue, jeûner signifie s’abstenir d’entretenir des pensées matérielles, en d’autres termes, s’abstenir de croire au témoignage des sens matériels trompeurs.

Je me suis dit que cette période difficile me donnait l’occasion de prouver que Dieu, l’Esprit, est Tout, que nous sommes spirituels et que personne n’est en dehors du royaume de Dieu, ni privé de Sa sollicitude. Il me fallait prendre le temps de reconnaître que Dieu est réel, parfait, permanent et sans cesse actif. Pour moi, jeûner, c’est laisser la place au sens spirituel ainsi défini dans Science et Santé : « Le sens spirituel est la faculté consciente et constante de comprendre Dieu. » (p. 209) Cette faculté consciente et constante nous permet de voir à travers la scène mortelle et de reconnaître les faits spirituels réels, qui émanent de Dieu 24 heures par jour.

Après avoir pris cette décision, j’ai envoyé un grand nombre de CV à différentes sociétés et à des agences de placement, sachant par expérience que je ne devais pas avoir de plan préconçu. Esquisser un plan signifie que nous pensons être responsables d’élaborer un plan humain, que Dieu pourra ensuite « mettre en œuvre » conformément à ce qui doit, selon nous, prendre place. Mais Dieu n’accomplit pas la volonté humaine. Dans Science et Santé, Mary Baker Eddy écrit en effet : « Le pouvoir de la volonté humaine ne devrait être exercé que lorsqu’il est subordonné à la Vérité ; autrement il fausserait le jugement et donnerait libre cours aux penchants inférieurs. C’est le propre du sens spirituel de gouverner l’homme. » (p. 206)

N’ayant reçu aucune des réponses tant attendues à mes candidatures, j’ai proposé à un ami de l’aider à organiser le secrétariat de sa petite entreprise sans lui faire payer mes services.

J’étais certain que seul Dieu, le Principe divin, subvenait à nos besoins. Je n’avais pas à me sentir triste ni frustré. Lorsque des pensées tristes me venaient, le psaume 23 me remplissait de joie – la joie de comprendre que puisque « l’Eternel est mon berger », je ne manque de rien. Je n’ai pas supplié Dieu de me donner quelque chose, mais, jour après jour, j’ai affirmé avec compréhension que ma famille et moi vivons en Dieu, l’Amour infini, ici et maintenant, et qu’en Dieu tout est harmonieux et permanent. Christ Jésus nous a révélé que le royaume de Dieu est présent.

M’appuyant sur ces vérités, je savais qu’il me fallait comprendre que les images et les informations concernant une crise quelconque ne viennent jamais de Dieu, l’Amour divin. En réalité, on peut voir que ce ne sont rien d’autre que des mensonges et des illusions. On ne saurait ignorer les problèmes, mais en Dieu, en qui nous vivons maintenant même, il n’y a pas de crises, pas de chômage, pas de contrat terminé, pas d’annulation de projet. Dieu est Tout-en-tout, et les suggestions de matérialisme sont des mensonges.

Dans cet état de « jeûne », j’ai pu me voir tel que Dieu me voit. Dieu ne voyait pas en moi un homme au chômage ou un mortel accablé par les responsabilités et les soucis, ayant une personnalité finie et médiocre. Dans Science et Santé nous lisons ceci : « Tout ce qui indique la chute de l’homme ou l’opposé de Dieu, ou l’absence de Dieu, est le rêve adamique, qui n’est ni Entendement ni homme, car ce rêve n’est pas engendré par le Père. » (p. 282) A la même page, l’auteur parle ensuite de la « règle d’inversion » en métaphysique.

Jeûner signifie s’abstenir d’entretenir des pensées matérielles.

Alors comment appliquer ces idées à la crise dans mon pays et à ma situation ? Mon jeûne impliquait la règle d’inversion : déduire de l’erreur son opposé (l’erreur, en l’occurrence, étant des croyances finies qui se manifestaient par des entreprises en faillite, des finances instables, etc.). L’opposé de cette erreur est la Vérité qui donne la compréhension que l’Entendement est la seule Vie, qu’il n’y a pas d’existence véritable séparée de Dieu, et qu’avec Dieu on ne peut manquer de rien.

Je me souviens de la réaction de ma femme lorsqu’on m’a appelé pour un entretien dans une société de fabrication et de distribution de whisky, et que j’ai refusé le poste pour des raisons éthiques. Cela a rendu ma femme très triste, et elle m’en a un peu voulu, car c’était mon premier entretien après quatre mois d’attente.

Nous avons longuement discuté et fini par reconnaître que la compréhension spirituelle, à la lumière de la Science Chrétienne, nous avait soutenus jusque-là. Nous avons alors décidé de lire le psaume 18 tous les soirs ; nous avons mieux compris que Dieu seul est la source du bien, et que ce bien n’avait jamais cessé d’être dispensé à l’enfant de Dieu. J’ai imprimé les phrases : « Il n’y a pas d’occasion perdue dans l’Entendement divin », et : « Quand une porte se ferme, une autre s’ouvre », et j’ai fixé ces messages à la porte de notre chambre.

Je n’ai pas eu à attendre très longtemps avant qu’une agence de placement m’appelle et me propose un entretien pour le lendemain. Je me suis présenté à l’heure prévue, et j’ai été choisi. Le contrat que j’ai signé prévoyait un salaire trois fois plus élevé que celui de mon précédent emploi. Grâce à quoi, j’ai pu contribuer à subvenir aux besoins de la famille. De plus, j’ai constaté avec gratitude que mon lieu de travail du lundi au jeudi était à dix minutes à pied de chez moi.

Bienfait supplémentaire, lorsque Deuxième Eglise du Christ, Scientiste, à Luanda, dont je suis membre, a eu besoin de nouveaux lecteurs, j’ai été élu second lecteur.

Cette expérience a représenté à mes yeux une preuve supplémentaire que Dieu est toujours avec nous, que nous coexistons avec Lui où que nous soyons, et que tout le monde peut accéder aux idées spirituelles et les appliquer. Quand le pouvoir de l’Esprit, de la Vérité et de l’Amour divin, remplit la conscience humaine, la démonstration de la Vérité devient inévitable. Mary Baker Eddy nous dit ceci dans Science et Santé : « Cette question : Qu’est-ce que la Vérité ? trouve sa réponse dans la démonstration – dans la guérison, tant de la maladie que du péché ; et cette démonstration montre que c’est la guérison chrétienne qui confère le plus de santé et fait les meilleurs hommes. » (p. viii) Cette démonstration concerne également l’abondance de ressources.

La Science Chrétienne nous apprend à éliminer sans attendre l’erreur de nos pensées. On lit dans Science et Santé : « Le sculpteur tourne ses regards du marbre vers son modèle afin de perfectionner sa conception. Nous sommes tous des sculpteurs, travaillant à des formes diverses, modelant et ciselant la pensée. Quel modèle l’entendement mortel a-t-il devant lui ? Est-ce l’imperfection, la joie, la peine, le péché, la souffrance ? Avez-vous accepté le modèle mortel ? [...]

« Pour remédier à cela, il nous faut d’abord tourner les regards dans la bonne direction et y marcher ensuite. Il nous faut former, dans notre pensée, des modèles parfaits et les contempler constamment, autrement nous ne les reproduirons jamais dans des vies sublimes et nobles. » (p. 248)

Chaque fois que je lis ce passage, je reconnais mon besoin de « jeûner » constamment en refusant d’absorber l’erreur et en accueillant la vérité dans mes pensées ; je vois aussi que cette pratique favorise la croissance spirituelle. A présent, je considère que ce refus d’« absorber » la pensée matérielle est un art. C’est une façon de glorifier Dieu. On ne « jeûne » pas pendant un certain temps pour arrêter ensuite. Et c’est un mode de vie très enrichissant.

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« ... proclamer l’activité et l’accessibilité universelles de la Vérité toujours disponible... »

(Mary Baker Eddy, La Première Eglise du Christ, Scientiste, et Miscellanées, p. 353)

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