Qui sommes-nous ?

Lorsque nous nous croyons physiques et mortels, nous acceptons une conception qui est la négation de la réalité. Mais la mortalité a l'apparence de la réalité pour quiconque accueille le témoignage des sens matériels.

Ce témoignage est caractérisé dans la Genèse par une vapeur s'élevant de la terre qui « arrosait toute la surface du sol. » ^{Gen. 2:6;} Cette vapeur symbolise le mensonge; et la formation du premier homme, tiré de la poussière, intervient dans la partie légendaire du récit de la création à la suite de l'apparition de cette vapeur. Cet homme, Adam, ayant désobéi à Dieu, celui-ci dut prendre à son encontre de sévères mesures. Il est dit en effet: « L'Éternel Dieu fit donc sortir Adam du jardin d'Éden, pour qu'il cultivât la terre, d'où il avait été tiré. » ^{Gen. 3:23;}

C'est pourtant à cet homme, à ce pécheur, qu'une certaine tradition fait remonter les origines de la race humaine. La Science Chrétienne repousse cette allégation et enseigne à effacer de la pensée la condamnation que cette illusion fait peser sur le monde.

Mrs. Eddy donne une définition d'« Adam » dans Science et Santé. Voici quelques lignes de cette définition: « Erreur; une fausseté; la croyance au « péché originel, » à la maladie et à la mort; le mal; l'opposé du bien, — de Dieu et de Sa création; une malédiction; une croyance à la matière intelligente, au fini et à la mortalité; « la poussière qui retourne à la poussière. » ^{Science et Santé, p. 579;}

Ceux qui étudient la Science Chrétienne sont amenés à comprendre qu'ils ont à se désolidariser de la croyance générale qui veut que l'humanité soit enchaînée inexorablement à la mortalité résultant du mythe d'Adam. Mais, ayant franchi ce pas, ils ne peuvent évidemment en rester là. Il leur faut ensuite affirmer leur véritable nature, qui est à l'opposé de l'histoire matérielle et qui est unie à Dieu, parce qu'elle en est le reflet spirituel.

Chaque mortel doit un jour ou l'autre rejeter l'aventure temporelle liée à Adam et faire monter vers Dieu ses pensées. A Péniel, Jacob eut une expérience fort intéressante sous ce rapport. Il se débattait avec le rêve de la vie physique. Mais, comme le raconte la Bible: « Un homme lutta avec lui jusqu'au lever de l’aurore. » Alors un ange, c’est-à-dire un messager d’inspiration céleste, lui fit voir qu’il ne s’agissait que d’un rêve sans consistance. Et Jacob s’écria: « J’ai vu Dieu face à face, et ma vie a été sauvée. » ^{Gen. 32:24, 30;}

La compréhension spirituelle, qui nous permet de découvrir notre être véritable, inséparable de Dieu, n’est pas réservée à une catégorie d’êtres privilégiés, mais fait partie intégrante de la constitution spirituelle de tous les enfants de Dieu. Il semble bien que ce soit ce que Jésus voulait dire lorsqu’il adressa à Nathanaël ces paroles: « En vérité, en vérité, je vous le déclare, vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu montant et descendant sur le Fils de l’homme. » ^{Jean 1:51;}

Quand donc seront tombées nos croyances matérielles, à la faveur d’une compréhension de l’être spirituel, nous cesserons d’être tyrannisés par nos doutes ou trompés par nos illusions. Et nous serons heureux au-delà de toute expression de savoir que nous sommes en réalité, depuis toujours, les reflets de l’unique Ego.

Mrs. Eddy définit ainsi les mots « Moi ou Ego »: « Principe divin; Esprit; Ame; Entendement incorporel, infaillible, immortel et éternel. Il n’y a qu’un seul Moi, ou Nous, qu’un seul Principe divin, ou Entendement, gouvernant toute existence; l’homme et la femme pour toujours inchangés quant à leurs caractères individuels, de même que les nombres qui ne se confondent jamais, quoiqu’ils soient gouvernés par le même Principe. » ^{Science et Santé, p. 588.}

Prêtons une sérieuse attention à ce texte et nous aurons la réponse à la question « Qui sommes-nous ? » Prenons soin de ne pas oublier toutefois que notre identité spirituelle de fils de Dieu ne doit pas être regardée comme n’existant pas encore dans le présent. Il nous faut, au contraire, apprécier la possibilité qui nous est offerte d’avoir conscience dès maintenant de nos droits divins et de nous élever jusqu’à goûter, au milieu du monde actuel, la sainte liberté d’enfants d’un Dieu tout-puissant et suprêmement bon.