L’immolation de soi : se purifier, pas se condamner

Les écrits de Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, contiennent plusieurs références à un terme qui n’est pas vraiment courant aujourd’hui : l’immolation de soi. La première de ces références est présente dès les premières pages du premier chapitre du livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Ecritures.

L’auteur écrit : « La prière, la vigilance et le travail, unis à l’immolation de soi, sont les moyens accordés par la grâce de Dieu pour l’accomplissement de tout ce qui a été fait avec succès pour la christianisation et la santé du genre humain. » (p. 1) Dans le chapitre suivant, elle déclare : « La réconciliation exige une immolation constante du moi de la part du pécheur. » (p. 23)

Souvent, lorsqu’on évoque dans les journaux ou dans les livres d’histoire le terme « immolation », c’est pour faire référence à des personnes qui s’immolent littéralement par le feu, parfois en signe de protestation. Bien que je n’aie jamais pensé que l’intention des énoncés tels que celui cité ci-dessus est d’inciter les gens à s’enflammer littéralement, dans mes jeunes années j’ai eu du mal à comprendre le sens de ces références à l’immolation de soi. Je les assimilais à de l’auto-condamnation, chose avec laquelle j’ai été aux prises longtemps. J’avais tendance à me blâmer chaque fois que je sentais que je n’avais pas pleinement respecté les normes énoncées dans les enseignements de la Science Chrétienne.

Cependant, j’ai progressivement réalisé, à l’aide de Science et Santé, d’articles et de témoignages parus dans les périodiques de la Science Chrétienne, que la propre condamnation n’est pas une approche correcte pour traiter les problèmes ou l’absence de progrès spirituels. La culpabilité et la propre condamnation sont totalement contre-productives. Si nous laissons la culpabilité dominer notre pensée et notre expérience, cela signifie que nous considérons qu’une expérience inharmonieuse peut être réelle, et que nous acceptons qu’elle se poursuive et qu’elle affecte à la fois notre vie présente et notre avenir. Science et Santé déclare : « Un état mental de propre condamnation et de culpabilité ou une foi chancelante qui doute de la Vérité sont des conditions impropres à la guérison des malades. De tels états mentaux indiquent la faiblesse non la force. » (p. 455)

La Science Chrétienne indique clairement que la solution au sentiment de culpabilité consiste à déclarer et à comprendre notre perfection spirituelle en tant qu’enfant innocent de Dieu, et de vivre en accord avec cette compréhension. Nous devons savoir que les problèmes ou les échecs du passé ne font pas partie de notre véritable identité spirituelle, mais qu’ils doivent plutôt être rejetés, avec le sentiment d’identité basé sur la matière. Ce processus de correction et de purification de la pensée n’est pas passif, mais actif. Il ne glisse pas les erreurs sous le tapis, mais les affronte activement et les élimine sur la base de leur irréalité, nous permettant ainsi d’aller de l’avant et de progresser.

Lorsque j’ai commencé à prier de cette manière, le sentiment de culpabilité paralysant qui m’avait accompagné constamment, sans aucune raison particulière, a commencé à s’estomper, et j’ai pu progresser sur divers fronts. 

Alors qu’est-ce que l’immolation de soi a à voir avec tout cela ? En changeant ma pensée concernant la propre condamnation, j’ai réalisé que je devais lutter pour acquérir une meilleure compréhension de l’immolation de soi. De toute évidence, l’immolation de soi n’était pas censée être de l’auto-condamnation. Mais alors, qu’était-elle ? Etudier une fois de plus la Bible, le livre d’étude et les périodiques m’a ouvert de nouvelles perspectives. Plusieurs articles montrent que l’immolation de soi est en fait un processus de rectification de la pensée. Le concept d’abnégation, selon la définition citée plus haut, a commencé à avoir plus de sens : il ne signifie pas sacrifier le bien, mais plutôt sacrifier tout ce qui n’appartient pas à ma pensée, toute fausse croyance affirmant que le bien n’est pas présent ou que Dieu n’est pas tout-puissant, ou que je ne suis pas l’expression de Dieu – moi ou quelconque autre personne. 

En priant à propos de ce concept, une pensée-ange, venue de Dieu, s’est imposée à moi. Elle m’a semblé un peu idiote jusqu’à ce que je réalise que les idées de Dieu peuvent nous parler par des traits d’humour. L’idée était que l’immolation de soi fonctionne de la même manière qu’un four auto-nettoyant. Lorsqu’un four s’encrasse à la suite d’une utilisation répétée, une fonction intégrée peut être activée pour brûler les déchets et rendre le four à son état d’origine, un état qui a en fait toujours existé sous la graisse.

En riant, j’ai réalisé que lorsque nous découvrons que des impressions non spirituelles se sont accumulées dans notre pensée, nous pouvons « mettre en route le four auto-nettoyant » de l’immolation de soi et brûler toutes les fausses conceptions, qui proviennent toutes de la croyance en une existence séparée de Dieu. Cet auto-nettoyage met en lumière notre identité véritable, pure et innocente, qui fait toujours un avec Dieu, le bien. C’est l’action puissante du baptême spirituel qui rapproche nos pensées et nos vies de Dieu, une étape très positive par rapport à l’action négative que j’avais précédemment supposée être l’immolation de soi. 

Chaque fois que nous réalisons que quelque chose doit être corrigé dans notre pensée, plutôt que de sombrer dans un cycle auto-entretenu de culpabilité et de propre condamnation, nous pouvons « allumer la fonction d’auto-nettoyage du four » qui révèle notre véritable nature spirituelle. Cette véritable identité ne peut jamais être ni détruite ni dévalorisée, car elle est le reflet de l’unique Dieu Tout-Puissant.