L’une des premières leçons qu’on apprend dans une auto-école, c’est à lever les yeux au-dessus du capot de la voiture pour avoir une vision plus large et plus profonde de la route. La conduite devient alors plus fluide et plus régulière, ce qui dispense de freiner inutilement, car les objets rencontrés en chemin ne surgissent plus comme des obstacles menaçants et effrayants.
Dans la Bible, lever les yeux signifie chercher Dieu et une vision divine plus élevée du bien présent. Christ Jésus en a donné cette explication : « Ne dites-vous pas qu’il y a encore quatre mois jusqu’à la moisson ? Voici, je vous le dis, levez les yeux, et regardez les champs qui déjà blanchissent pour la moisson. » (Jean 4:35) Du point de vue de Dieu, il n’y a jamais d’obstacle au déroulement du bien. La bonté de Dieu est présente perpétuellement.
Un jour, alors que j’étais prise dans un embrouillamini juridique, je me suis rendu compte que, plus la situation s’éternisait, plus il était tentant de se polariser sur ce qui n’allait pas. Finalement, je me suis retrouvée dans une impasse totale. Au cours d’un long voyage, j’ai fait une pause par rapport au problème pour nourrir ma relation avec Dieu en tant que l’Entendement, ou l’intelligence, de tous. Pendant six semaines, j’ai recouru à la prière et à l’étude spirituelle pour comprendre ce que signifie pour Dieu le fait d’être l’Entendement divin de chacun, notre seul Entendement véritable, la source infinie de tout bien et de toutes les idées justes.
J’ai vu que dans cet Entendement illimité et cette vision parfaite, rien ni personne n’est jamais coincé. Les bonnes idées de l’Entendement circulent dans un flux de bien continu, sans limite. L’Entendement ne connaît que le bien et il le révèle à travers toute sa création. J’ai vu que ma vie, comme la vie de chacun, exprimait le flux de l’intelligence de l’Entendement, qui ne connaît ni retard ni arrêt. J’ai compris qu’en tant que manifestation spirituelle de l’Entendement parfait, chacun d’entre nous est capable d’exprimer l’intelligence ainsi que l’humilité, le désintéressement, la domination sur la crainte, et la grâce.
En rentrant de voyage, je ne voyais plus les autres personnes concernées par l’affaire comme étant obstinées, mues par leurs propres intérêts et étroites d’esprit. En adoptant le point de vue de l’Entendement, j’ai discerné la spiritualité et la réceptivité au bien qui sont inhérentes à chacun. J’étais certaine que la solution face à cette impasse était forcément à portée de main. Et cela s’est confirmé ! En une semaine, la question juridique a été entièrement résolue, et de façon satisfaisante. Toutes les parties concernées ont reconnu les bienfaits reçus tout au long de ce cheminement vers une solution simple et juste.
Personne n’aime se sentir stoppé dans son élan. Lorsqu’un retard, un élément insurmontable, une résistance, des frictions et autres obstacles menacent de ralentir ou de stopper nos progrès, c’est sans doute le bon moment de nous demander si notre vision des choses ne manque pas de hauteur. En fait, la solution parfaite des problèmes les plus insolubles est déjà à portée de main. Il faut simplement « lev[er] les yeux », c’est-à-dire élever nos pensées en recherchant le point de vue de l’Entendement pour découvrir la moisson parfaite du bien juste devant nous.
La Bible parle d’un certain Balaam auquel un roi demanda de l’accompagner, lui et ses hommes, pour « maudire » les enfants d’Israël (voir Nombres chapitres 22-24). Bien que Balaam cherchât à être guidé par Dieu, il désobéit aux instructions divines et suivit la troupe.
Même les meilleures intentions sont parfois détournées quand la volonté ou le désir personnel se met en travers du chemin. Le fait de prier pour être réceptif à ce que l’Entendement voit et dit, puis d’obéir à ses instructions, élargit la vision, purifie les mobiles, améliore le caractère et permet de sortir d’une impasse.
Le voyage de Balaam fut interrompu brusquement lorsque son ânesse se précipita soudain dans un champ. Balaam réagit avec colère à ce qu’il prenait pour un caprice de la bête, la frappant pour la forcer à retourner sur le chemin. L’ânesse désobéit à son maître trois fois de suite, et Balaam laissa libre court à sa fureur.
Réagir avec colère ou déception face aux circonstances ou aux personnes qui se mettent sur notre chemin ne sert qu’à masquer le rôle utile que joue chaque idée de Dieu. Rechercher sincèrement les directives de l’Entendement et les suivre n’engendre jamais la colère ou l’exaspération, lesquelles gênent le discernement du déroulement perpétuel du bien. Mais quand on domine la peur et qu’on s’abstient de réagir et de condamner pour se tourner vers l’Entendement parfait, on peut s’attendre à recevoir des bienfaits et à trouver la voie libre.
C’est ce qui arriva à Balaam. Il s’avéra que l’ânesse n’était ni têtue ni impulsive ; elle avait simplement vu que ce qui avait échappé à Balaam dans sa détermination à poursuivre sa route. Au milieu du chemin se tenait un ange. Grâce à la Science Chrétienne, j’ai compris que les anges de la Bible représentent souvent des idées inspirées de Dieu. Lorsque Balaam perçut enfin la présence de l’ange, il s’inclina devant lui et se prosterna même jusqu’à terre. Avec humilité, il obéit aux directives de l’Entendement : « Tu ne feras que répéter les paroles que je te dirai. » Balaam reprit donc la route avec son ânesse. On découvre alors que la volonté de Dieu était que Balaam bénisse les Israélites, au lieu de les maudire, et c’est exactement ce qu’il fit.
La découvreuse de la Science Chrétienne, Mary Baker Eddy, écrit : « L’Entendement est la source de tout mouvement, et il n’y a pas d’inertie qui retarde ou arrête son action perpétuelle et harmonieuse. » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 283) Dans le cycle infini où se déploie la bonté de l’Entendement, rien n’est jamais figé. Les anges de l’Entendement, ou idées justes de la bonté de Dieu, nous accompagnent en chemin. Nous tournant vers l’Entendement parfait pour être guidés, notre vision s’élève au-dessus et au-delà de tout obstacle, et nous découvrons les bienfaits du bien infini que l’Entendement, Dieu, a placés juste devant nos yeux.
Michelle Boccanfuso Nanouche
Invitée de la rédaction