Le téléphone a sonné à 4h30 du matin. A l’appareil, une mère paniquée m’a expliqué que sa fille, qui habitait à l’autre bout de la ville, était debout devant l’évier, un flacon de somnifères à la main. Elle avait appelé sa mère pour lui dire adieu.
La mère m’a demandé de prier. (J’étais toute nouvelle dans la pratique de la guérison par la Science Chrétienne, et cette femme avait choisi ce genre de traitement pour l’aider à faire face à la situation.) Je lui ai assuré que j’allais prier, et nous avons raccroché.
J’ai alors senti monter en moi une sorte d’effroi : étant encore à demi endormie, je n’avais pas pensé à demander son nom à cette femme ni son numéro de téléphone. « Et si mes prières n’étaient pas efficaces ? Et si sa fille allait jusqu’au bout de son intention ? » Les « si » m’arrivaient en cascade. A l’époque, le numéro de téléphone de votre interlocuteur ne s’affichait pas, si bien qu’il m’était impossible de rappeler cette femme. Je me suis sentie désarmée, et j’avais très peur.
« Mon Dieu, il faut que Tu m’aides maintenant, s’il Te plaît. » Ce fut ma première prière. Bien sûr que Dieu était présent ! Même s’il m’a fallu quatre heures pour me libérer totalement de la crainte, ce que j’ai appris durant ces moments de fervente prière m’a été très utile dans ma pratique publique, tout au long des décennies suivantes.
Tout d’abord, j’ai puisé dans l’Amour divin l’assurance que la personne debout devant son évier était la fille bien-aimée de Dieu, et qu’Il la protègerait. Je n’étais pas responsable d’elle, mais Dieu l’était. J’ai commencé à respirer. Cette promesse réconfortante de la Bible m’a été très utile : « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. » (Jean 8:32) Il est donc clair que ce n’est pas notre connaissance de la vérité qui nous libère, mais que c’est la vérité que nous connaissons qui accomplit la guérison – la vérité concernant Dieu et l’homme, Sa création spirituelle et parfaite.
Les directives claires de l’Entendement divin m’ont apaisée. Mon travail de prière consistait à « connaître la vérité ». Le fait spirituel, la vérité, qui m’est venu, c’est que Dieu est omniprésent. La Vie, autre synonyme de Dieu, est donc la seule présence en tout lieu. La Vie remplit l’infinité, l’éternité. Personne ne pourrait sortir de la Vie infinie car, comme il est dit dans la Bible : « En lui nous avons la vie, le mouvement, et l’être. C’est ce qu’ont dit aussi quelques-uns de vos poètes : De lui nous sommes la race... » (Actes des apôtres 17:28) Un cantique réconfortant souligne ce point : « Au loin ne peuvent s’écarter nos pas / Puisque en l’Amour à jamais nous vivons. » (Violet Hay, Hymnaire de la Science Chrétienne, no 66, traduction © CSBD)
Les vérités ont continué de m’inspirer jusqu’à ce que j’aie la certitude que tout allait bien. Ce moment de prière, durant lequel ma crainte a fait place à l’assurance que Dieu s’occupait de Sa création, a représenté une étape importante ; c’est à mes yeux une bonne illustration de ce que fait un praticien de la Science Chrétienne quand on lui demande de l’aide.
En l’occurrence, avant même de pouvoir prier pour la personne en détresse, j’ai dû traiter mes craintes. Ensuite, les vérités rassurantes ont afflué dans mes pensées, jusqu’à ce que je sois absolument certaine que la situation était résolue. C’est à ce moment que j’ai su que mon travail de prière était terminé. Mais la journée s’est écoulée sans que la mère me rappelle. Chaque fois que je repensais à la situation, j’affirmais que cette prière, qui émanait directement de Dieu, était efficace. Cinq jours plus tard, j’ai appris que dans les dix minutes qui ont suivi l’appel à l’aide de cette mère, sa fille avait jeté les somnifères et était retournée se coucher. La guérison était à ce point complète que la maman n’y avait même plus pensé pendant cinq jours.
Au fil des années, j’ai connu d’autres moments, dans ma pratique de la guérison par la Science Chrétienne, où je me suis demandé si ma compréhension de Dieu était suffisante pour guérir certains cas. Voici quelques idées qui m’ont apporté la confiance nécessaire pour surmonter mes doutes et aller de l’avant.
Apprenons, nous aussi, à faire confiance à Dieu, le pouvoir toujours actif du bien, la cause souveraine unique, qui dispense toute harmonie, en tout lieu et en tout temps.
Il est toujours bon de redéfinir en quoi consiste exactement la pratique de la Science Chrétienne. Pour moi, c’est le privilège d’être invité à témoigner de ce que Dieu connaît et accomplit, grâce à quoi le pouvoir de guérison de Dieu se manifeste dans notre existence.
Mais comment s’y prendre ? Tout d’abord, il faut suivre un conseil important que nous donne Mary Baker Eddy dans son ouvrage fondamental, qui est le livre d’étude que nous utilisons, conjointement avec la Bible, dans la pratique de la guérison par la Science Chrétienne. L’auteur y écrit ceci : « Commencez toujours votre traitement en calmant la crainte de vos patients. » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 411) Bien entendu, pour que le praticien puisse éliminer avec succès les craintes du patient, il doit lui-même n’avoir aucune crainte.
Pour traiter la crainte, j’ai constaté qu’il est utile de poser cette question : « Mon Dieu, Toi qui es présent ici-même, que vois-Tu ? » La réponse à cette question, qui émane directement de l’Entendement, prépare idéalement la pensée à renoncer à la croyance en quoi que ce soit d’horrible. L’approche qui privilégie le point de vue d’« en haut » (inspiré par Dieu), opposé au point de vue d’« en bas » (celui des sens physiques), nous offre une vue glorieuse de l’infini, où la réalité radieuse du Divin remplit la conscience. Nous découvrons la plénitude et l’universalité du bien, qui élimine tout ce qui est imparfait. Quand cela se produit, la crainte perd son emprise.
Christ Jésus, le maître guérisseur, nous éclaire sur ce qu’est la pratique efficace quand il dit à ses disciples : « Le Père qui demeure en moi, c’est lui qui fait les œuvres. » (Jean 14:10) Apprenons, nous aussi, à faire confiance à Dieu, le pouvoir toujours actif du bien, la cause souveraine unique, qui dispense toute harmonie, en tout lieu et en tout temps. C’est ce que nous reconnaissons dans nos prières. Grâce à cette prise de conscience, la situation se conforme au bien qui, nous le savons, existe réellement.
Un praticien de la Science Chrétienne puise de l’assurance dans ce passage biblique où Jésus déclare : « Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire. » (Jean 6:44) Nous faisons effectivement confiance à cet Entendement qui gouverne tout ce qui concerne notre pratique – le praticien, le patient, les vérités qui guérissent. Après tout, la communication et la conscience véritables existent uniquement dans l’Entendement.
Cette promesse de notre Maître est également utile au praticien : « Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. » (Matthieu 18:20) Chaque contact entre praticien et patient est la promesse de la présence même du Christ auprès d’eux. Quand on reconnaît la présence du Christ, la guérison a lieu.
Dans la pratique de la Science Chrétienne, l’inspiration afflue quotidiennement à notre pensée quand nous nous tournons vers Dieu avec un cœur humble et réceptif. Dans une sainte communion avec l’Entendement divin, nous trouvons les vérités dont nous avons besoin, nous ressentons le pouvoir de la Divinité et apprenons à placer de plus en plus notre confiance en Dieu.
A mes yeux, pour avoir l’assurance de pratiquer la guérison avec succès, il faut avant tout savoir que, quelles que soient la raison d’une demande d’aide et la personne qui nous appelle, Dieu sera toujours présent, en n’étant rien d’autre que ce qu’Il est : l’Unique, le Tout, la présence et le pouvoir aimants. Il n’y a vraiment rien en dehors de Tout ! Faire confiance à cette vérité et la comprendre, c’est ce qui produit la guérison.
Paru d'abord sur notre site le 27 novembre 2017.