A notre époque, on voit s'accomplir des travaux remarquables. Des ponts géants sont jetés à travers les lacs ou les golfes d'une vaste étendue; des gratte-ciel d'une hauteur vertigineuse se dressent çà et là dans nos villes; de formidables barrages arrêtent le cours des fleuves et retiennent dans des lacs artificiels, qui dépassent tout ce qu'on avait construit jusqu'alors, les eaux destinées à rendre fertiles des terres improductives dont la superficie totale se chiffre par milliers d'hectares.
Pour qu'une construction soit durable, la solidité des fondements est chose essentielle. Qu'il s'agisse d'un gratte-ciel, d'un barrage colossal, d'un grand édifice ou d'une modeste habitation, les fondements doivent avoir la solidité voulue. Tel est le cas lorsqu'on bâtit matériellement; mais il importe plus encore d'avoir une base ferme et durable pour les choses capitales — la religion, le salut présent et futur, l'assurance absolue de l'immortalité ou de la vie éternelle.
Jésus le Christ, le Fondateur de la religion chrétienne, guérit les malades, réforma les pécheurs, ressuscita les morts, établit son église sur un fondement inébranlable — la totalité de Dieu, de l'Esprit infini. Paul déclarait: « Quant au fondement, personne ne peut en poser un autre que celui qui a été posé: Jésus-Christ. » Hommes, femmes ou enfants, chacun peut avoir recours à cette base pour y ériger sa propre conscience de la Vérité, qui l'emporte sur le sens humain du temps. La Science Chrétienne repose sur les fondements éternels que révéla le grand Maître. A ce sujet, Mary Baker Eddy écrit, dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 138): « La suprématie de l'Esprit était le fondement sur lequel bâtit Jésus. Son résumé sublime indique la religion de l'Amour. » Il déclara que Dieu Esprit. Or l'Esprit n'est ni matériel, ni limité. L'Esprit est omnipotent, omniprésent, immortel, immuable, parfait. L'Esprit est le Principe omniscient, la source ou le créateur de tout ce qui existe dans l'être réel, le Dispensateur des grâces excellentes et des dons parfaits.
A beaucoup de ses contemporains, les grandes œuvres de guérison chrétienne accomplies par Jésus semblaient miraculeuses; et maintenant même, elles sont loin d'être généralement comprises. Ces œuvres reposaient sur sa compréhension du pouvoir de l'Esprit et de la loi spirituelle — pouvoir toujours opérant. Le Maître déclarait: « C'est l'esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. » Comprise et correctement appliquée, la Science Chrétienne a pour résultats des œuvres de guérison; et cette activité, qui se développe sans cesse, se fonde sur l'Esprit, l'Entendement, Dieu. C'est le rétablissement de la guérison spirituelle que pratiquaient Jésus le Christ et les apôtres. Ceux qui connaissent par expérience les effets de la Science divine — la guérison, la réformation, la régénération qu'elle apporte — sont heureux de rendre gloire à l'Esprit suprême, dont le pouvoir sauve et guérit.
L'Évangile de Marc, au chapitre cinq, nous dit qu'une femme « malade d'une perte de sang depuis douze ans... avait beaucoup souffert entre les mains de plusieurs médecins, et elle avait dépensé tout son bien sans recevoir aucun soulagement; son état avait plutôt empiré. » Cette femme fut instantanément guérie par Jésus, qui lui dit: « Ta foi t'a sauvée; va en paix, et sois guérie de ton mal. Aucune forme de traitement matériel n'égale les moyens et la méthode spirituels qu'employait le Christ Jésus; or la Science Chrétienne enseigne la même méthode, recommande les mêmes moyens.
Quant à la victoire sur le péché et à la réformation du pécheur, les remarquables résultats maintes fois obtenus prouvent abondamment la suprématie de l'Esprit en tant qu'influence moralisatrice. Au cours des siècles, nombre de personnes bien intentionnées ont voulu réformer les pécheurs par la crainte des peines à venir. Quelquefois ces efforts eurent un succès partiel; mais dans la plupart des cas, la réforme n'était que temporaire, et l'on disait que le pécheur avait besoin de se convertir à nouveau. L'expérience prouve que la crainte des peines éternelles ne produit pas la droiture et la justice véritables. Le vrai libérateur, c'est l'Esprit divin.
Par moments, pour le sens mortel, il semble que le chemin soit bien sombre, que le courage moral décline et cède à la crainte, au doute, au découragement; la fausse croyance que le mal est présent tandis que le bien serait absent paraît accablante. Néanmoins, il n'est jamais impossible de trouver une issue. Dieu, l'Esprit, est une aide toujours présente; ceux qui sont fidèles à la Vérité connaissent la puissance et la tendresse divines. L'histoire de la Sunamite, que rapporte le deuxième livre des Rois, en offre un exemple frappant. Son fils venait de mourir; mais sans s'arrêter aux apparences, cherchant le secours spirituel, cette femme se rendit immédiatement auprès d'Élisée; au serviteur du prophète qui lui demandait si l'enfant se portait bien, elle répondit: « Oui, bien. » Sa foi, sa confiance, son courage furent récompensés, car son fils recouvra la vie et la santé normale.
L'Esprit est la source ou le divin Principe dont émane tout ce qui est nécessaire à l'accomplissement d'une tâche légitime. Comprendre que Dieu est Esprit, que l'homme est Son idée spirituelle, cela nous permet de savoir que l'intelligence, les capacités, le discernement, la santé, l'harmonie, la sagesse sont des qualités divines toujours proches, prêtes à être acceptées et mises en usage. In n'existe aucune classe privilégiée à laquelle l'Esprit divin accorderait des faveurs spéciales. L'apôtre Paul dit: « Il y a diversité de dons, mais il n'y a qu'un même Esprit; » puis après une série d'exemples, il nous donne ce résumé sublime: « Tout cela est l'œuvre d'un seul et même Esprit, qui distribue ses dons à chacun en particulier, comme il le veut. » Qu'on travaille aux champs, sur mer, dans une fabrique, dans un bureau, en classe ou derrière un comptoir, pour le Scientiste Chrétien sincère l'Esprit est toujours accessible.
En face de conditions pénibles — crainte, affliction, disette, maladie, danger, ou même quand au sens mortel « le dernier ennemi » semble proche — les hommes ne sont point abandonnés, sans défense: l'Esprit omniprésent, l'Entendement infini est tout près, attendant qu'on l'accepte et qu'on l'utilise. Dans Science et Santé (p. 427), Mrs. Eddy écrit: « Appelé au chevet d'un mourant, quels remèdes matériels l'homme a-t-il, alors que tous ces remèdes ont déjà échoué? Il a recours à l'Esprit en dernier ressort, tandis que l'Esprit aurait dû être sa première et unique ressource. »
Le Christ Jésus démontra l'éternel fait que Dieu est capable de pourvoir à tout. Entièrement spirituels, les moyens de guérison et de salut sont clairement exposés dans la Bible et dans les leçons de la Science Chrétienne. Nous ne devrions avoir recours qu'au Christ éternel, à la Vérité. Prêtons l'oreille à cette déclaration inspirée que notre intrépide Leader, Mrs. Eddy, nous donne dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany (p. 357), et ne négligeons pas d'y obéir: « L'Esprit est infini; par conséquent l'Esprit est tout. "Il n'y a pas de matière” constitue non seulement l'axiome de la vraie Science Chrétienne, mais l'unique base sur laquelle on puisse démontrer cette Science. »
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