Selon une certaine théorie, les individus sont essentiellement gouvernés par leur inconscient. Cet inconscient est censé être une partie de notre psychisme, que nous ne connaissons pas bien. Il a pour rôle de nous protéger du danger et de nous maintenir en vie physiquement. Il résiste à la croissance, à la créativité, aux progrès et surtout à la spiritualité, pour préserver la « sécurité » que donne le statu quo. On dit que l’hypnotisme est un bon moyen de contrôler cette pensée inconsciente, parce qu’elle n’obéit pas à la logique ni à la raison consciente, mais à la répétition sans intelligence.
Cependant, quand nous démontrons, en pratiquant la Science Chrétienne, que nous sommes en bonne santé et que nous progressons, nous apprenons qu’une conscience matérielle n’est pas notre véritable conscience. Nous apprenons que l’homme, l’expression spirituelle de Dieu, ne tourne pas autour de sa propre orbite, avec un inconscient qui détermine son existence en la limitant ou en recourant à des actes involontaires ; au contraire, toute action et toute impulsion réelles ont leur origine dans le bien, un autre nom pour Dieu, le seul Entendement. Le Premier Commandement est au cœur de la prière scientifique : « Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face. » (Exode 20:3) Dans le livre d’étude de la Science Chrétienne, Mary Baker Eddy, qui découvrit la loi scientifique de la santé que Christ Jésus démontra, écrit que ce commandement « signifie que l’homme n’aura d’autre esprit ou entendement que Dieu, le bien éternel, et que tous les hommes auront un seul Entendement » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 340).
Si nous croyons à la notion d’un entendement « inconscient », ou si par ignorance nous négligeons d’affronter cette croyance, nous en verrons peut-être les mauvais effets dans notre vie. Nous aurons peut-être l’impression que notre maîtrise de soi, notre liberté, notre santé, notre abondance et notre raison d’être sont détruites, si nous admettons l’existence d’un entendement, ou d’une conscience, séparé de Dieu, d’une sorte de force involontaire qu’Il serait incapable de contrôler.
La théorie de l’inconscient, ou d’un entendement séparé de la seule conscience divine, Dieu, bien qu’affublée d’une appellation moderne, est une notion séculaire. L’histoire d’Adam, qui commence au deuxième chapitre de la Genèse, est une illustration de la fausse croyance en un entendement ou une présence en dehors de Dieu, comme si nous avions tous des entendements distincts divisés en des consciences individuelles qui s’appuieraient sur la matière. Or, le seul Entendement n’est jamais limité à la seule matière ni découpé en plusieurs morceaux différents. L’Entendement divin est Tout, Il est un tout complet, exprimé à l’infini.
En tant qu’enfants de Dieu, nous nous soumettons à la logique divine, la loi de Dieu telle que l’enseigne la Science Chrétienne, et elle nous gouverne. Puisque, par définition, un entendement inconscient ne fait aucunement partie du seul Entendement et ne suit pas la logique divine, on devrait y voir un hors-la-loi ou une contrefaçon. Saint Paul appelle cet entendement apparemment hors-la-loi l’affection de la chair, inimitié contre Dieu (voir Romains 8:7). Mary Baker Eddy l’appelle « magnétisme animal », une soi-disant attirance pour quelque chose d’autre que la réalité spirituelle de Dieu, l’Entendement, qui est Tout. Science et Santé nous dit : « Dieu gouverne l’homme, et Dieu est l’unique Esprit. Toute autre domination ou attraction d’un prétendu esprit est une croyance mortelle, que l’on devrait connaître à son fruit — la répétition du mal. » (p. 73) Si nous négligions de corriger la croyance en un entendement inconscient, nous nous exposerions à la « répétition du mal ».
Notre défense par la prière contre la croyance dans le mal, le magnétisme animal, un soi-disant entendement hors-la-loi, est double : elle consiste à comprendre qu’aucun pouvoir en dehors de Dieu, l’Esprit, ne nous attire et à savoir qu’il n’y a rien en nous, aucune mentalité, aucun motif ni aucun désir, qui puisse être attiré par un pouvoir ou un dieu devant le seul Dieu, l’Entendement divin. Il n’y a pas un aspect de notre vraie conscience qui ne se soumette à la logique divine, la loi de Dieu, qui est la source même de notre sécurité et qui étaye notre droit à la santé physique et mentale.
En tant qu’enfants de Dieu, nous nous soumettons à la logique divine, la loi de Dieu telle que l’enseigne la Science Chrétienne, et elle nous gouverne.
« Pourquoi est-ce que je me saborde ? » pourrait-on se demander, quand on s’adonne à des excès, qu’on ne réussit pas à se débarrasser d’une mauvaise habitude, qu’on ne peut s’empêcher de participer à du contenu bêtifiant sur Internet ou qu’on semble incapable de se discipliner dans d’autres domaines, en résistant ainsi à possibilité de progresser. Cette notion est un signal d’alarme qui devrait nous mettre en garde contre la croyance dans l’inconscient. C’est cet entendement bas et contrefait qui nous pousse à céder à la matière, tout en prétendant qu’il s’agit simplement de nous bichonner ou de prendre un peu de repos, qui nous fait consentir à une fausse croyance ou à une mauvaise habitude sans même que nous nous en apercevions, ou bien qui, de façon subtile, fait naître en nous la crainte de progresser ou de changer, ce qui pourrait entraver notre marche vers des relations ou un travail enrichissants. L’entendement mortel, se présentant comme notre inconscient, voudrait entretenir la notion qu’il est légitime en nous persuadant par la ruse qu’il nous protège.
Jésus nous a révélé que cet entendement mortel est un ennemi et a montré à ses disciples qu’ils avaient le pouvoir de le vaincre : « Voici, je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions, et sur toute la puissance de l’ennemi ; et rien ne pourra vous nuire. » (Luc 10:19) Il est évident que c’est l’autorité du Christ qui nous protège, non l’entendement mortel, qui est en réalité un adversaire. Jésus a triomphé de chaque phase de la mortalité en comprenant qu’il était uniquement gouverné par son Père, Dieu. Notre défense contre ces serpents et ces scorpions, les fausses croyances qui favorisent les mauvaises habitudes et entravent nos progrès sur le plan affectif, financier, créatif et moral, consiste à nous tourner vers le seul Entendement afin de prendre conscience de notre domination en tant qu’homme créé par Dieu. Ainsi, nous prenons aussi conscience de la nature irréelle de toute inharmonie.
J’ai vécu une expérience qui m’a démontré l’importance d’affirmer que l’entendement mortel n’a pas le pouvoir d’exercer la moindre influence sur nous. Je cuisinais. Au moment de sortir le moule du four, j’ai enfilé un gant de protection mais sans réfléchir, j’ai attrapé le moule avec l’autre main, restée nue ! La douleur m’a fait lâcher le moule sur la cuisinière et j’ai senti le besoin immédiat de décider de la voie à suivre pour affronter cet accident. J’étais à côté de l’évier, mais au lieu de faire couler de l’eau froide sur ma main, je suis sortie de la cuisine pour prier. L’eau froide sur ma main aurait attesté la croyance en une sensation, ou entendement, dans la matière, alors que j’avais réellement besoin de comprendre l’opposé.
La douleur était intense, de même que le sentiment cuisant de ma bêtise. C’était comme si une voix en moi cherchait à me persuader que la douleur servait de point d’ancrage essentiel et m’incitait à me considérer vulnérable. Autrement, comment est-ce que j’allais me rappeler de ne plus commettre une telle sottise à l’avenir ? Or je n’ai pas écouté cette voix, mais au contraire j’ai gardé à la pensée le passage que j’étudiais avec les élèves de ma classe à l’école du dimanche : « Renoncer de soi-même à tout ce qui constitue un soi-disant homme matériel, et reconnaître son identité spirituelle en tant qu’enfant de Dieu et y atteindre, c’est la Science qui ouvre les écluses mêmes du ciel, d’où le bien afflue dans toutes les voies de l’être, purifiant les mortels de toute souillure, détruisant toute souffrance et démontrant l’image et la ressemblance véritables. » (Mary Baker Eddy, Ecrits divers 1883-1896, p. 185)
J’ai immédiatement renoncé à tout ce qui voudrait me définir comme matérielle et non spirituelle. J’ai refusé de donner mon consentement aux pensées affirmant que j’étais idiote, que j’étais trop impressionnée par les signes matériels évidents pour contrecarrer ces suggestions et qu’au fond j’étais simplement un être matériel souffrant des suites d’un accident douloureux. Les pensées négatives étaient étouffées, tandis que je reconnaissais mon « identité spirituelle en tant qu’enfant de Dieu ». En priant ainsi scientifiquement, je sentais le pouvoir de la Vérité, Dieu, qui contredisait chaque affirmation cherchant à me tenter. J’ai vraiment eu le sentiment de voir mentalement s’ouvrir les « écluses mêmes du ciel » qui me soulageaient bien plus efficacement que ne l’aurait fait de l’eau coulant du robinet. Et je me suis sentie complètement nettoyée et unie à Dieu. J’ai perçu clairement qu’il n’y avait pas d’autre entendement ni d’autre influence que Dieu.
La douleur a disparu en quelques instants ; il n’y avait ni décoloration, ni enflure, ni aucune marque de brûlure sur ma main. Je suis retournée dans la cuisine pour manger ce que j’avais confectionné et qui était encore chaud, tout en continuant de résister même à tout sentiment d’émerveillement, comme si la guérison était miraculeuse. Elle ne tenait pas du miracle, mais elle était naturelle, en conformité avec la logique divine. L’unicité de l’Entendement divin avait été prouvée. La croyance en un entendement inconscient, qui s’accrocherait à la crainte, au reproche et à la douleur, avait été réduite au silence.
Déclarons chaque jour avec fermeté le Premier Commandement : qu’il n’y a qu’un seul Dieu, un seul Entendement. C’est cet Entendement qui connaît et sait. Puisque nous sommes créés par Dieu, nous sommes gouvernés par Sa toute-conscience aimante et divine. Donc, les seules vraies pensées sont celles que l’Entendement nous amène à penser. Et il n’existe pas d’inconscient parce que l’Entendement est Tout.
Comme l’affirme Science et Santé : « Lorsque nous comprendrons que la Vie est Esprit, qu’elle n’est jamais dans la matière ni matérielle, cette compréhension s’épanouira jusqu’à devenir complète en soi, trouvant tout en Dieu, le bien, et n’ayant besoin d’aucune autre conscience. » (p. 264)