Il y a quelque temps, un ami me disait: « Je trouve la Science Chrétienne intéressante, mais j'ai du mal avec la notion de péché ! » Il soulevait là un point fondamental. En fait, Mary Baker Eddy, la Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, donne au péché un sens qui n'a pas grand-chose à voir avec la conception théologique traditionnelle qui heurtait mon ami. Une bonne raison de s'y intéresser de plus près !
C'est vrai, Mary Baker Eddy évoque très souvent le péché dans ses écrits. Cette notion est bien présente dans la culture religieuse de ses contemporains, dans la Nouvelle-Angleterre du XIXe siècle. Mais dès l'enfance, Mary rejette la croyance à la prédestination et à la damnation éternelle. Elle ne peut accepter l'idée que certains hommes brûleraient éternellement dans les flammes de l'enfer alors que d'autres seraient sauvés.
Des années plus tard, alors qu'elle a fait une chute qui, selon les médecins, risque de lui être fatale, elle guérit au bout de quelques jours, instantanément, en lisant le récit d'une guérison accomplie par Jésus. Elle passe les trois années suivantes à étudier la Bible pour mieux comprendre comment cette guérison a pu se produire. Cette étude et la prière lui apportent la révélation du sens spirituel des Écritures. Elle comprend que les guérisons de Jésus n'étaient pas miraculeuses, mais qu'elles étaient fondées sur une vue correcte de l'homme – l'homme et la femme – décrit dans le premier chapitre de la Genèse comme l'image et la ressemblance parfaites d'un Dieu parfait, et non comme un mortel pécheur. Forte de cette certitude chrétienne et scientifique, Mary Baker Eddy accomplit elle-même toutes sortes de guérisons, et, poussée par l'inspiration, elle n'a plus qu'un seul désir: faire part de sa découverte dans un livre, afin d'aider les hommes à guérir tous leurs maux et à se libérer d'un concept du péché qui est comme une épée de Damoclès suspendue en permanence au-dessus de leur tête. C'est ainsi qu'elle écrivit son ouvrage fondamental, Science et Santé avec la Clef des Écritures.
Pour qui commence à comprendre que l'homme créé par Dieu est incapable de faire le mal ou d'en être victime, une question s'impose aussitôt: qu'est-ce que le péché et d'où vient-il ? Mary Baker Eddy explique que le péché est synonyme de sens matériel, de sens humain ou sens personnel; d'entendement mortel ou mentalité matérielle charnelle ;de fausse croyance, d'erreur, d'illusion, d'irréalité... Il n'est, écrit-elle, que « la supposition mensongère que la vie, la substance et l'intelligence sont à la fois matérielles et spirituelles, et cependant sont séparées de Dieu ». Et elle ajoute: « Le pécheur ne se créa pas lui-même, et ne créa pas non plus le péché, mais le péché créa le pécheur... » (Rétrospection et Introspection, p. 67)
Ni l'homme ni aucun démon imaginaire n'ont créé le péché ! C'est l'inverse qui est vrai: le péché est un mensonge impersonnel qui invente un homme pécheur. Jésus ne disait pas autre chose à propos du mal: « Il est menteur et le père du mensonge. » (voir Jean 8:44)
Ce concept du péché, ou mal, est au cœur de la théologie de la Science Chrétienne. On est loin de la définition selon laquelle il s'agit d'une désobéissance à la volonté divine qui remonte à Adam. Le récit d'Adam et Éve est l'histoire d'un « mensonge », de la croyance à une création matérielle mettant en scène un homme avec un entendement propre, séparé de Dieu. Ce mensonge est riche en maux de toutes sortes, du moins tant qu'on le croit vrai. À l'opposé d'Adam, l'homme véritable, incapable de pécher, a été révélé et illustré par Jésus. Cet homme idéal, ou « Christ », correspond à la création spirituelle parfaite conçue à l'image de Dieu, l'Esprit, dont nous faisons tous partie en réalité.
Dans une telle perspective, la Science Chrétienne est la « perle de grand prix » dont parlent les Écritures. Elle est le Consolateur promis par Jésus pour délivrer tous les hommes, non pas du péché, mais « de la croyance au péché » et à ses conséquences « hypnotiques » que sont la souffrance, la maladie et la mort.
Pour connaître cette délivrance, il faut accepter et comprendre l'amour sans condition que Dieu a pour toute Sa création, ainsi que le fait qu'il n'existe pas en réalité de volontés personnelles, d'entendements séparés de Dieu. Dieu est l'unique Entendement, notre Entendement à tous. Sur cette base, il est plus facile de voir que ce n'est pas d'une âme pécheresse dont il faut se purifier, mais d'un sens du péché. On ne peut en prendre conscience tant que l'on s'identifie à un homme pécheur, même en croyant le faire par humilité. Ce n'est qu'en s'identifiant à cet homme parfait, dont l'Âme ou l'Entendement est Dieu, que l'on apprend pas à pas à en démontrer la nature aimante, joyeuse, intelligente, pure, libre, infiniment belle et harmonieuse.
Mais attention à ne pas nous laisser abuser par les mots ! Affirmer que le péché n'existe pas, que c'est un faux sens, et vivre sans être bon et droit est très dangereux. Mary Baker Eddy écrit à ce sujet: Si [l'homme] dit: "Je procède de Dieu, par conséquent je suis bon", et cependant persiste dans le mal, il nie le pouvoir de la Vérité, et il doit souffrir à cause de cette erreur jusqu'à ce qu'il apprenne que tout pouvoir est bon parce qu'il émane de Dieu, et qu'ainsi il détruise son concept, dupe de lui-même, d'un pouvoir dans le mal. » (Écrits divers, p. 184 )
D'où sa conclusion radicale:
«... le pardon du péché par Dieu consiste dans la destruction du péché et la compréhension spirituelle qui chasse le mal comme irréel. » (Science et Santé, p. 497)
On ne saurait être plus clair à la fois sur l'irréalité du péché et sur la nécessité d'en faire la démonstration dans sa vie quotidienne en exprimant des qualités telles que l'honnêteté, l'affection, l'humilité, la tempérance, etc. Comme tout chrétien sincère le constate, la croyance au péché perd de son intensité, de son pouvoir hypnotique, dans la mesure où l'on s'attache aux deux grands commandements cités par Jésus: aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa pensée, et aimer son prochain comme soi-même (voir Matth. 22:35-40). Et quoi de plus naturel que d'observer ces commandements qui parlent d'amour, puisque Dieu, la Vie même, est Amour ? La Science Chrétienne est une religion de l'Amour absolu et non de l'abstrait: elle ne se contente pas d'expliquer qu'il n'y a pas de péché, mais elle le démontre par toutes les guérisons de maux physiques ou de comportements « immoraux » qu'elle opère. C'est là ce qu'on appelle le « Salut » ou le « Rachat », ou encore la « Rédemption ». Véritablement chrétienne et scientifique, cette vision de l'homme créé à l'image de Dieu est universelle: elle n'exclut personne.
Cette vue correcte, c'est-à-dire spirituelle, de la réalité divine est indissociable de la pratique individuelle de la Science Chrétienne. Le péché que l'on voit chez les autres est un sens erroné de l'homme que l'on a soi-même accepté comme réel – sinon le verrait-on ? Jésus guérissait les gens non seulement de la maladie, mais du péché, parce qu'il savait reconnaître la perfection spirituelle là même ou d'autres voyaient un mortel pécheur.
C'est pourquoi il est si important de rectifier en premier lieu notre propre point de vue, dans un véritable esprit de fraternité, d'amour et de pardon. Dans tous les cas, Dieu ne punira jamais l'être spirituel réel de celui ou celle que le sens humain représente comme « pécheur », car le Bien infini, ou Principe d'Amour, n'a aucune connaissance du mal. Quant au péché, il se punit lui-même même car il porte en lui les germes de sa propre destruction.
La Science Chrétienne réconcilie tous les hommes avec Dieu, et non le contraire, puisqu'elle affirme que Dieu n'a jamais créé l'homme capable de pécher, d'être malade ni de mourir. Ce Dieu Amour, qui n'est jamais séparé de Sa propre expression, l'homme spirituel, murmure par la voix du Christ à l'oreille humaine: J'ai mis devant toi une porte ouverte, que personne ne peut fermer. » (voir Apoc. 3:8) Alors, le péché ? Une irréalité démontrable par tous !
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